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e me borne ici à le signaler et à indiquer rocve avec le Merlin Huth.

a troisième partie de la compilation dont le dex premières parties (la seconde sans asciellement une Quête du saint graal; 20 que

i y sont faites dans la partie antérieure, non identique, à la Quête du saint graal incorporée azer Map et imprimée par M. Furnivall; 3° qu'elle or de Robert de Boron et non de Gautier Map; ale que Tristan attribue en effet à Robert de Boron e quelques indications dont les unes se retrouvent pas dans la Quête incorporée au Lancelot. Or, il por constater: 1o que le ms. de Vienne nous a on portugaise, cette troisième partie de la comque cette troisième partie est essentiellement une a laquelle s'appliquent fort bien les allusions de la le est attribuée à Robert de Boron et non à Gautier parfaitement aux indications du Tristan. Je vais

Et chacune de ces thèses.

passage du ms. Huth (voy. Introduction, p. 1), le se le nom de Robert de Boron nous apprend que son is parties d'égale grandeur, dont la seconde finit « au

a quête?] du graal », et dont la troisième se termine Lacelot et du roi Marc'. Il se montre tout le temps fort are à ces trois parties une étendue a peu près égale (ce

croire que la deuxième, dans le ms. Huth, n'était pas ene preoccupation est également attestée chez lui par une == (p. xxx, n. 1). Or nous la retrouvons, exprimée dans ms, dans la Demanda, qui se donne expressément pour une e: voyez les passages cités par M. R., p. IV.

me partie, contenue dans le ms. de Vienne, est bien essente du saint graal; ce qu'elle contient en dehors de ce sujet *ciairement des renseignements sommaires donnés par M. de R.

voit seulement que la mort de Lancelot et d'Arthur y était Come on pouvait le conclure des annonces de la deuxième partie X, LII). Et cette Quête du ms. de Vienne est bien celle e la deuxième partie. J'ai remarqué (p. LVIII) que des évènements

me suis demandé (Merlin, p. LIII) si, dans cette annonce, il ne lire le roi Artu » pour « le roi Marc »; mais c'était une conutile. La Demanda finit réellement en racontant la mort du roi Wolf, Ueber Raoul de Houdenc, p. 42.

C

annoncés dans cette deuxième partie ne se retrouvent pas dans la Quête attribuée à Gautier Map; ils se retrouvent dans celle de Vienne. Ainsi le Merlin Huth «< dit que Gauvain, qui essaya le premier de retirer du bloc de marbre l'épée réservée à Galaad, en fut aussi le premier blessé, conformément à l'inscription du pommeau de cette épée; la Queste raconte bien que Gauvain essaya le premier de retirer l'épée et plus tard qu'il en fut blessé; mais elle ne mentionne pas l'inscription et ne dit nullement que Gauvain ait été le premier que cette épée ait blessé. » Or la Demanda, en renvoyant expressément, lors de l'apparition du bloc flottant où l'épée est fichée, à la partie précédente (asi como o conto a ja devisado, p. 7), parle des « lettres que Merlin avait faites »; et ce qui était dans ces lettres est bien expliqué par les paroles de Lancelot à Gauvain quand il a essayé en vain de tirer l'épée : « Il ne peut se passer longtemps sans que vous en ayez mal; car vous en recevrez si grand coup ou plaie que vous aurez peur de mort ou vous mourrez. » Cette prédiction n'est pas absolument réalisée dans la partie imprimée du texte portugais, où Galaad blesse Gauvain d'un coup de lance, mais il est probable qu'elle se réalise dans la suite. Le Merlin Huth annonce que Gauvain tuera Baudemagus, aventure qui n'est pas racontée dans la Queste, mais qui y a laissé une trace évidente (voy. Merlin, p. LX) : la Demanda raconte en détail le combat où Gauvain blesse à mort Baudemagus sans le connaître (p. 99). – Les meurtres nombreux que Gauvain doit commettre dans la quête du saint graal et qui ont à peu près disparu de la Queste ordinaire (Merlin, p. LX), se retrouvent dans la nôtre (voyez l'annonce qui en est faite p. 19, 29).

3o La Demanda prétend expressément être (dans son original bien entendu) l'œuvre de Robert de Boron (voyez les passages cités par M. de R., p. vi).

4o La Queste traduite en portugais est celle qu'a connue le Tristan en prose et qu'il attribue à Robert de Boron. J'ai cité (p. LVI) les traits qui, mentionnés dans le Tristan, ne sont pas dans la Queste ordinaire: ils sont dans la nôtre. Nous y voyons et « le chevalier qui fu ars dou feu par la volenté devine (Demanda, p. 6) », et « l'espee qui rendi goutes de sanc si tost com Gauvains la tint (Demanda, p. 20) ». Une autre allusion du Tristan, qui ne se vérifie pas dans la Queste ordinaire se rapporte parfaitement à la nôtre : «Se li rois Artur fu joians quant il vit que la table reonde fu remplie dou tot, ce ne fet pas a demander, quar onques mès ne l'avoit tote veue ensemble; après cele joie li vint corrox et dol; cele joie li dura pou, ne li demora mie demi jour entier, car au soir quant il vit qu'il avoient tuit emprise la queste, adonc comença son dol. Et por ce que me sire Robers de Borron devise les nons de toz celx qui la queste jurerent et dit la raison por quoi ele fu emprise, ne vos en voill je ci parler; quar ce qu'il dit en son livre ne voill je pas ou mien retraire. » La joie d'abord, puis le deuil d'Arthur sont mentionnés dans la

1. D'après les mss. de la B. N. fr. 12599, f. 463; 757, f. 159; 755, f. 159.

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Queste ordinaire comme dans la Demanda; mais cette dernière seule nous donne les noms des cent cinquante chevaliers de la Table Ronde qui jurèrent et entreprirent la quête du saint graal (Demanda, p. 26).

On peut donc être assuré que nous possédons dans la version portugaise la troisième partie de la compilation dont le ms. Huth nous a conservé les deux premières. Quand le manuscrit de Vienne aura été publié en entier, il sera temps de revenir sur cette compilation dans son ensemble, et d'en déterminer plus exactement le rapport avec les autres romans en prose du même cycle. Je veux seulement encore appeler l'attention sur un point intéressant, qui aurait pu déjà être signalé avant la publication de M. de R., grâce aux renseignements qu'on avait sur le ms. de Vienne, mais qui m'a échappé, parce que je n'avais pas eu l'idée de l'importance spéciale de ce manuscrit. De même que la deuxième partie de notre compilation, la troisième renvoie à plusieurs reprises au romanço ou conto do Braado (voy. les passages cités dans les préfaces, p. xxx), c'est-à-dire au conte du Brait Merlin de maître Hélie. Wolf et M. de Varnhagen avaient déjà signalé ces mentions, qui auraient pu faire deviner plus tôt ce qu'était réellement ce fameux livre du Brait ou Bret, sur lequel j'ai disserté longuement dans ma préface (p. XXVIIIXXXVII). Il est probable que, dans une de ces mentions du Braado (toutes se trouvent dans la partie encore inédite), la version portugaise en nomme l'auteur plus ou moins réel, maître Hélie, car on ne s'explique guère autrement que M. de Varnhagen ait attribué par distraction la Demanda à Hélie de Boron *.

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L'édition de M. de R. est diplomatique; le texte est en général satisfaisant, et les corrections proposées sont rares; elles ne sont pas toujours fort heureuses: ainsi, p. 7, ligne 24, fezera est fort bon et levava serait un contre-sens; p. 20, 1. 23, vermelho est bon et vermelha est une faute (cf. 1. 6). D'autres fois le texte n'est pas corrigé quand il devrait l'être; ainsi, p. 10, l. 10, casi todo n'a

1. Notez que ce chiffre de 150 est celui du Merlin Huth (voy. p. XLIV, n.). 2. Ueber Raoul de Houdenc, p. 32.

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3. Cancioneirinho de trobas antiguas, p. 165, 168. Notons ici un renseignement donné par Varnhagen (et reproduit par M. de R., p. xxx1), renseignement peut-être précieux, peut-être sans valeur, dont je ne puis tirer parti pour le moment, mais qui mérite d'être vérifié; en parlant du ms. de Vienne, qui ne contient qu'une troisième partie, Varnhagen ajoute : « Se alguma vez houvesse de dar se á luz esta copia, talvez acerca de so contendo e para preencher a parte extraviada do todo, por meio de traducção poderia ser de mais auxilio que qualquer edição franceza o M.S. (copiado de outro que se diz acabado de escrever em 24 de outubro de 1414) que se guardava na Bibl. Publ. de Madrid (Aa, 103). »

4. «O M.S. da Tavola Redonda, existente em Vienna, consiste (sem principio) em parte do conto ou romanço de Lançarote, tirado da copia franceza de Elie de Boron, segundo consta do mesmo texto.» M. de R. ne mentionne nullement cette attribution.

pas de sens, il faut évidemment castidade; la liste des chevaliers de la Table Ronde (p. 26-27) pullule naturellement de fautes, qu'il aurait été difficile mais attrayant, de corriger.

Malgré ces imperfections et l'insuffisance de sa préface, M. de Reinhardstoetter a rendu un véritable service à l'histoire littéraire en entreprenant de mettre au jour ce texte important, et je ne puis que désirer le prompt achèvement d'une publication qui m'intéresse plus que personne.

G. P.

Språklig Undersokning af Le Lapidaire de Cambridge, en fornfransk œfversættning af biskop Marbods Lapidarius. Akademisk Afhandling af Alfred JOHANSSON. Upsala, Almqvist, 1886. in-8°, 51 p.

Cette petite dissertation n'est pas sans mérite. Sous une forme concise, l'auteur présente plusieurs observations intéressantes; il montre une familiarité sérieuse avec notre ancienne langue, une connaissance remarquable de la littérature grammaticale si riche des derniers temps, le sens des phénomènes phonétiques et un jugement généralement bon. M. Johansson sera une bonne recrue pour le petit groupe, déjà si distingué, des romanistes suédois.

L'objet de la première partie du travail est d'établir que les 165 vers environ (sur 1376) qui, dans le Lapidaire de Cambridge publié par Pannier, n'ont que sept syllabes au lieu de huit doivent cette défectuosité au copiste et non à l'auteur. Assurément il est ordinairement facile, en ajoutant des chevilles ou en changeant des mots, de restituer la syllabe manquante; mais les vers refaits par M. J., quoique en général corrects, sont souvent moins naturels et moins français que ceux du manuscrit (p. ex. v. 177, 210, 453-74, 636, 760, 843, 1110, 1270, 1311, etc.), et, malgré toute sa bonne volonté, il a été obligé d'en laisser dix sans correction, parmi lesquels trois présentent une locution propre au poème, où elle revient encore deux autres fois, et qu'il paraît impossible de modifier. Si on joint à cela que le copiste ne fait guère d'autres fautes contre a versification, on conclura que Pannier a été prudent en renonçant à corriger les vers de sept syllabes et en signalant là un petit problème de versification.

Le reste de la dissertation de M. J. est une étude sur la langue du poème. Il l'aborde déjà dans la première partie en passant en revue les cas d'enclise, d'hiatus et d'élision. Il commet à ce propos une grave erreur. D'après lui, en quatre endroits, le poète supprimerait l'e féminin à la fin d'un mot devant une consonne. Mais sal gemme 734 est « sel gemme » et non « sale gemme »> (M. J. l'aurait vu au Glossaire); rest 1013 est la 3e pers, du v. restre et non du v. rester (la même erreur est répétée bizarrement, p. 13, 9); le v. 437 doit sans doute se corriger en Sis revoet li noire porter (au lieu de Si se r. li noir);

quant à rerment, c'est un mot qui se retrouve ailleurs', et où la chute de l'e s'explique sans doute par la nature des voyelles entre lesquelles il était placé (cf. serment, lormien, etc.), comme durment. Quant au v. 1261, qui a une syllabe de trop, je le corrigerais en supprimant Del au commencement; il est étrange en tout cas que M. J. veuille l'amender en lisant Del mel(o)cete devons parler, ce qui ferait rimer parler avec poer, rime inadmissible et dont il ne parle d'ailleurs pas dans le cours de son étude.

Cette étude a, comme je l'ai dit, des qualités sérieuses dans la partie purement descriptive. L'auteur y raisonne d'une manière indépendante, tout en connaissant ce qui a été écrit avant lui. Ce qu'il dit sur ei fr. é dans les dialectes de l'est (p. 22-24) mérite d'être lu. Il croit avoir découvert (p. 35) une loi phonétique, qui serait celle-ci : « B, f, v intervocal tombe devant la voyelle accentuée si la voyelle précédente ou suivante est vélaire. » D'après lui, prouver serait un mot savant; c'est peu probable, mais couver, rouvent rubentem, souvent, etc., ne sont assurément pas savants; c'est une question à reprendre et à étudier avec précision : la voyelle suivante paraît seule avoir une influence décisive. Chapon n'est nullement un mot savant (ib.), mais vient du lat. vulg. capponem. A propos de la déclinaison, M. J. propose de la singulière forme cit une explication (influence de siet sedem) qui ne paraîtra sûrement vraisemblable à personne. Delivre (p. 47) n'est pas « un pur participe », mais bien un adjectif verbal; l'auteur renvoie lui-même à un passage de la Romania (VIII, 448) où est démontré le contraire de ce qu'il dit.

=

De l'étude des faits grammaticaux, M. J. passe à une conclusion sur la date et la patrie du poème. Pannier avait dit (p. 76) : « L'auteur paraît avoir vécu au XIIIe siècle.... Je ne me risquerai pas à déterminer la province à laquelle il appartenait, mais je pense qu'il faut la chercher vers le nord et l'est de notre pays. » Ce sont à peu près ces conclusions qu'adopte M. J. (en penchant à remonter jusqu'à la fin du XIIe siècle), et nous croyons qu'il a raison. Les raisonnements qu'il fait ont le tort, comme d'ailleurs toute son étude linguistique, de ne pas distinguer assez nettement ce qui appartient à l'auteur de ce qui est le fait du copiste. Pour ce copiste, je ne m'explique pas comment M. J. le tient, sans mêrne donner de raisons à l'appui de son opinion, pour anglonormand. Pannier dit en termes exprès (p. 76) : « Le manuscrit n'est pas d'une main anglaise Il devait ce renseignement, comme la copie du texte, à P. Meyer.

G. P.

1. M. Leser (voy. ci-dessous, p. 628) explique avec vraisemblance le relment du Livre des Rois comme équivalent à rerment = raro + mente; mais il ne cite pas la forme rerment de notre texte.

2. Depuis que cet article a été écrit, j'ai lu le compte rendu qu'a fait M. Vising (Literaturbl. f. germ. u. rom. Philol., 1887, 303) de l'étude de

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