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pas moins de 112 mètres de profondeur. Comme les abords de la table sont partout taillés à pic, sauf un ou deux passages où existent des rampes fort raides, les premiers habitants de cette ville aérienneles Sedrata de la tradition locale peut-être-y trouvaient un refuge assuré contre leurs ennemis.

Dernièrement le Chérif Bou Choucha, après lequel nous courions dans les sables, a eu un instant la pensée d'établir son quartier général sur ce point, d'où il aurait pu nous voir venir de loin. Déjà il avait fait recurer le puits et construire deux montants à son orifice, pour supporter la poulie destinée à faciliter le puisage de l'eau nécessaire à son monde. Mais il jugea plus prudent de continuer à vivre en rase campagne et de n'être limité dans ses courses que par l'horizon. Enfin les centres que je viens d'indiquer n'existent plus, peut-être les descendants de ceux qui les peuplèrent se sont-ils depuis dispersés dans les oasis d'Ouargla, de Negouça, d'El Goléa et du Mazab; c'est probable, la tradition locale semblerait, du reste, l'indiquer suffisamment.

La ville d'Ouargla, qui ne compte pas moins de 1400 maisons dans son enceinte n'a tout au plus que 2000 habitants. La cause du dépeuplement tient aux émigrations pour échapper aux déprédations et à l'oppression des nomades. Elle tient aussi à ce que l'élément nègre ne lui apporte plus son contingent depuis que la conquête française a aboli le commerce des esclaves nègres amenés du Soudan par les caravanes des Touareg. Les sédentaires ou habitants des oasis, provenant du croisement avec la race nègre, dont généralement ils ont conservé la couleur, sont doux et patients; ils sont devenus les clients, les serfs en un mot, du nomade, qui se complait dans la vie pastorale, patriarcale et indolente. Le sédentaire a conservé de ses ancêtres des idées superstitieuses résultant d'un mélange de croyances payennes et musulmanes, souvent incomprises et qu'ils ne savent pas expliquer. Ils suspendent dans leurs maisons et même dans leurs jardins, des os, des cornes et des crânes de différents animaux, pour se préserver du mauvais œil. Parfois, c'est l'image de la main, aux cinq doigts déployés, destinés à repousser l'influence de tout malefice.

Mais ce qui nous a le plus frappé, ce sont les dessins ou moulures en plâtre, appliquées en relief au dessus du tympan de la plupart des portes d'habitation. Ces figures ne sont autres que cet emblême de la divinité qui sert de frontispice aux pierres funéraires numidiques

décrites si souvent par mon ami le docteur Reboud. (Vois croquis, No. 2.)

Serait-ce un vague souvenir des croyances des premiers peuples puniques qui, par l'effet de l'habitude, se serait transmis de génération en génération jusqu'à nos jours, chez ces habitants de l'ancienne Gétulie? Seraient-ils contemporains des hommes combattant avec la flèche à pointe de silex? C'est fort possible! En tous les cas, le

docteur Reboud qui à vu comme moi et avec moi ces images de la divinité païenne, ne manquera pas, j'en suis persuadé, de signaler leur existence avec toute la compétence que nous lui connaissons dans ce genre d'études.

CHARLES FERAUD,

INTERPRÈTE PRINCIPAL DE L'ARMÉE,

CORRESPONDANT DU MINISTÈRE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE

POUR LES TRAVAUX HISTORIQUES.

DEUX

COMMUNICATIONS EGYPTOLOGIQUES.

PAR

J. LIEBLEIN.

Ce sont seulement deux petites communications que je demande la permission de faire au Congrès.

A Bergen, une ville Norvégienne, il se trouve une caisse de momie d'une époque recente, probablement du temps Romain. L'inscription de cette caisse est remarquable en ce qu'elle est, pour quelques parties au moins, écrite exclusivement en hiéroglyphes phonétiques, sans des signes idéographiques. La déesse Nout p. ex. est appelée: "Nout, la grande déesse, qui a enfanté les

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dieux;" ici le mot "les dieux," est écrit sans le déterminatif ordinaire: 7. Cependant, c'est sur une autre phrase de cette in

scription que je veux attirer l'attention des savants. La déesse que j'ai déjà nommée, dit: "Je viens à toi, Osiris, je suis ta mère Nout qui s'étends sur toi, je fais ta protection, ou, je suis derrière toi, je donne le souffle du nord dans ton nez," etc. Ici le phrase: "Je fais

ta protection," ou, "je suis derrière toi" est écrite : GYA

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;

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8888 est sans doute une recente forme

"le lieu du dos." Mr. Brugsch a émis l'opinion, il y

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a long temps,1 que

est conservé dans le copte ENENCA,

post, et la forme hiéroglyphique de l'inscription de Bergen ffff, qui est tout-à-fait identique avec le copte

que Brugsch-Bey avait raison; car nous avons ffff = MENENCA,

ENENCA, prouve

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A cette occasion je veux faire observer que les personnages principaux du Papyrus Salt sont probablement nommés sur une stèle du Musée britannique No. 267, dont j'ai donné la généalogie dans mon Dictionnaire de noms No. 684.

Dans le Papyrus Salt sont nommés:

"le chef des travailleurs Neb-nofer," son fils

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hotep,” et un personnage appelé, "Ouat'-mès." Sur

la stèle No. 267 du Musée britannique sont représentés :

Imm "le chef des travaux dans la

"son fils Nofer

maison de la vérité Neb-nofer,"

hotep," et un personnage nommé

"Ouat'-mès." Dans les

deux monuments la filiation, les titres et les noms sont les mêmes; il y a donc lieu de croire que les personnages sont identiques, ou qu'ils au moins appartenaient à la même famille. Ces mêmes personnages sont peut-être nommés sur un monument du Musée de Turin (Sala a mezzogiorno, Legno No. 36) où nous retrouvons :

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,"(le chef) des travaux Neb-nofer et son fils

Nofer-hotep" (Voyez: mon Dict. de noms No. 929).

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Sur le monument de Turin le roi

meses," est nommé.

1 Zeits. der ägypt. Sprache für 1864, p. 7.

Mi-Amon Ra

THE ARCHEOLOGICAL SECTIO N.

ADDRESS

BY

M. E. GRANT DUFF, Esq., M.P., PRESIDENT.

THE Section which meets to-day deals with no narrower a subject than the art, architecture, and archæology of all Eastern countries. A paper on the Mosque of St. Sophia, a paper on the Temples of Kioto, a description of the jewelry of Vizianagram and of the Palace of Khiva, would quite legitimately belong to it. The range of possible topics being thus so enormous, anything like a general introduction to the subject before us would be absurd. A far less ambitious attempt is likely to be more useful, and so I propose to devote most of the time at my disposal to mentioning certain facts which are likely to be new to some of my hearers with reference to the recent progress of archæology in India. I am the rather led to take this course because the only reason which could possibly induce those who organized this meeting to ask me to preside over our deliberations today is that, although I have never had an opportunity of giving much attention to Eastern Art and Archæology, I have been far longer connected with the Government of India than most English politicians. In Mr. Markham's interesting volume entitled Indian Surveys will be found a very clear and sufficient account of the beginnings of Indian archæology and of its history down to the year 1860, when, more primary necessities having been supplied, its

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