Racan (1589-1670): histoire anecdotique et critique de sa vie et de ses œuvres

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A. Colin, 1896 - 772 pages
 

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Popular passages

Page 567 - Que si je ne suis né pour de si grands projets, Du moins que les ruisseaux m'offrent de doux objets ! Que je peigne en mes vers quelque rive fleurie ! La Parque à filets d'or n'ourdira point ma vie; Je ne dormirai point sous de riches lambris. Mais voit-on que le somme en perde de son prix ? En est-il moins profond, et moins plein de délices?
Page 128 - Crois-moi, retirons-nous hors de la multitude, Et vivons désormais loin de la servitude De ces palais dorés où tout le monde accourt.
Page 127 - Le bien de la fortune est un bien périssable ; Quand on bâtit sur elle, on bâtit sur le sable; Plus on est élevé, plus on court de dangers; Les grands pins sont en butte aux coups de la tempête, Et la rage des vents brise plutôt le faîte Des maisons de nos rois, que les toits des bergers.
Page 129 - Agréables déserts, séjour de l'innocence, Où loin des vanités, de la magnificence, Commence mon repos et finit mon tourment, Vallons, fleuves, rochers, plaisante solitude, Si vous fûtes témoins de mon inquiétude, Soyez-le désormais de mon contentement!
Page 141 - Parmy les champs, les forests et les bois, Loin du tumulte et du bruit populaire; Et qui ne vend sa liberté pour plaire Aux passions des princes et des rois...
Page 128 - Il ne va point fouiller aux terres inconnues, A la merci des vents et des ondes chenues, Ce que nature avare a caché de trésors ; Et ne recherche point, pour honorer sa vie, De plus illustre mort, ni plus digne d'envie, Que de mourir au lit où ses pères sont morts.
Page 244 - Sans connaître Paris que de nom seulement, Et qui, bornant le monde aux bords de son domaine, Ne croit point d'autre mer que la Marne ou la Seine! En cet heureux état, les plus beaux de mes jours Dessus les rives d'Oise ont commencé leur cours.
Page 128 - Tantôt il se promène au long de ses fontaines, De qui les petits flots font luire dans les plaines L'argent de leurs ruisseaux parmi l'or des moissons...
Page 88 - Les lois de la mort sont fatales Aussi bien aux maisons royales Qu'aux taudis couverts de roseaux ; Tous nos jours sont sujets aux Parques ; Ceux des bergers et des monarques Sont coupés des mêmes ciseaux.
Page 348 - Celle à qui vous en voulez est très-belle , très-sage, de très-bonne grâce et de trèsbonne maison. Elle a tout cela, je l'avoue; mais le meilleur y manque : elle ne. vous aime point ; et , sans cette qualité , tout et rien ne valent pas mieux l'un que l'autre. Vous avez ouï dire qu'avec le temps et la paille les nèfles se mûrissent. C'est ce qui vous fait espérer que si vous n'êtes aimé à cette heure, vous le pourrez être quelque jour. Je vous accorde que ce n'est pas une difficulté...

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