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c'est la vieille France, renouvelée par l'esprit. Tandis que la civilisation enferme le monde barbare dans les serres invincibles de l'Angleterre et de la Russie, la France brassera l'Europe dans toute sa profondeur. Son intime union sera, n'en doutons point, avec les peuples de langues latines, avec l'Italie et l'Espagne, ces deux îles qui ne peuvent s'entendre avec le monde moderne que par l'intermédiaire de la France. Alors nos provinces méridionales reprendront l'importance qu'elles ont perdue.

L'Espagne résistera longtemps. La profonde démagogie monacale qui la gouverne, la ferme à la démocratie modérée de la France. Ses moines sortent de la populace et la nourrissent. Si pourtant ce peuple, rassuré du côté de la France, reprend son génie d'aventure, c'est par lui que la civilisation occidentale atteindra l'Afrique, déjà si bien nivelée par le mahométisme.

L'Italie, celtique de race dans les provinces du Nord, l'Italie préparée à la démocratie par le génie antiféodal de l'Église et du parti guelfe, appartient de cœur à la France, qui ne lui demande pas plus aujourd'hui. Ces deux contrées sont sœurs; mėme génie pratique Salerne et Montpellier, Bourges et Bologne, n'avaient-elles pas un esprit commun? L'économie politique, née en France, a

retenti en Italie. Il y a un double écho dans les Alpes. La fraternité des deux contrées fortifiera le sens social de l'Italie, et suppléera à ce qu'elle laissera toujours à désirer pour l'unité matérielle et politique. Chef de cette grande famille, la France rendra au génie latin quelque chose de la prépondérance matérielle qu'il eut dans l'antiquité, de la suprématie spirituelle qu'il obtint au moyen âge. Dans les derniers temps, le traité de famille qui unissait la France, l'Italie et l'Espagne, dans une alliance fraternelle, était une vaine image de cette future union qui doit les rapprocher dans une communauté de volontés et de pensées. Mais la vraie figure de cette union future de l'Italie et de la France, c'est Bonaparte. Ainsi Charlemagne figura matériellement l'unité spirituelle du monde féodal et pontifical qui se préparait. Les grandes révolutions ont d'avance leurs symboles prophétiques.

Quiconque veut connaître les destinées du genre humain doit approfondir le génie de l'Italie et de la France. Rome a été le nœud du drame immense dont la France dirige la péripétie. C'est en nous plaçant au sommet du Capitole, que nous embrasserons, du double regard de Janus, et le monde ancien qui s'y termine, et le monde moderne, que notre patrie conduit désormais dans la route mystérieuse de l'avenir.

NOTES

ET

ÉCLAIRCISSEMENTS.

Introduction... et non pas esquisse. - Une esquisse doit représenter tous les grands traits de l'objet. Une introduction promet seulement une méthode, un fil pour guider celui qui veut faire une étude de cet objet; elle peut négliger beaucoup de choses qui devraient trouver place même dans une simple esquisse.

PAGE 9. Entre l'esprit et la matière... interminable lutte. Je félicite de tout mon cœur les nouveaux apôtres qui nous annoncent la bonne nouvelle d'une pacification prochaine. Mais j'ai peur que le traité n'aboutisse simplement à matérialiser l'esprit. Le panthéisme industriel qui croit commencer une religion, ignore deux choses ; d'abord, qu'une religion tant soit peu viable part toujours d'un élan de la liberté morale, sauf à finir dans le panthéisme, qui est le tombeau des religions; en second lieu, que le dernier peuple du monde chez lequel la personnalité humaine consentira à s'absorber dans le panthéisme, c'est la France. Le panthéisme est chez soi en Allemagne, mais ici...

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PAGE 10.-Mille sources vives.-Un vizir du Korazan (Bactriane) trouva, dans les registres de la province, qu'il y avait eu autrefois quarante - deux mille kerises ou canaux souterrains.-Chaleur féconde et homicide... J'ai vu dans un songe du matin l'ange de la mort qui furait sans chaussure et des pieds et des mains, loin de la ville de Raga. Je lui dis : Et toi aussi, tu fuis! Voir, pour cette citation d'un poëte persan, et pour tous les détails qui suivent, Chardin, t. II, p. 413; t. III, p. 405; t. IV, p. 57, 58, 125, 127. - Voir aussi le magnifique ouvrage de Porter (Ker Porter's travels, 1818, 2 vol. in-40), le seul qui mérite de faire autorité sous le rapport de l'art.

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PAGE 13.- Le sombre Sérapis, autre dieu de la vie et de la mort. - Adrien écrivait : « Ceux qui adorent Sérapis sont chrétiens, et ceux qui se disent évêques du Christ sont consacrés à Sérapis... Ils ( ceux d'Alexandrie) n'ont qu'un Dieu, auquel rendent hommage les chrétiens, les juifs et toutes les nations. » Lettre d'Adrien dans Vopiscus. Saturnin. chap. VII.-Voyez la dissertation de M. Guignaut, à la suite du t. V de la trad. de Tacite, par M. Burnouf.

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été consacré dans le souterrain qui conduisait à travers le mont Capitolin du Champ-de-Mars au Forum. - Du hideux taurobole... Voyez le mémoire de M. Lajart, et la Symbolique de Creuzer, notes de M. Guignaut.

PAGE 13.- La liberté, affamée de douleur, courut à l'amphithéâtre, et savoura son supplice... Nous avons entre autres lettres de saint Ignace, évêque d'Antioche, celle qu'il écrivit aux chrétiens de Rome qui voulaient le délivrer et le priver ainsi de la couronne du martyre: « J'ai l'espoir de vous saluer bientôt sous les fers du Christ, pourvu que j'aie le bonheur de consommer ce que j'ai commencé si heureusement. Ce que je crains, c'est que votre charité ne me fasse tort. Je ne retrouverai jamais une occasion pareille d'arriver à Dieu; si vous me favorisez de votre silence, je suis à lui... Vous n'êtes point envieux; vous enseignez les autres. Je ne veux qu'accomplir vos enseignements. Laissez-moi devenir la pâture des bêtes; je suis le froment de Dieu; que je puisse, broyé sous leurs dents, être trouvé le vrai pain de Dieu... Oh! puissé-je jouir des bêtes qu'on me prépare... Je vous écris vivant, mais avide et amoureux de la mort (ὀναίμην τῶν θηρίων τῶν ἐμοὶ ἡλοιμασμένων... ζῶν γὰρ γράφω ὑμῖν, ἐρῶν τοῦ ἀποOavely). » Cette lettre, dont la critique a établi l'authenticité, n'est pas du nombre des lettres apocryphes du même Père (SS. Patrum qui temporibus apostolicis floruerunt, Barnabæ, Clementis, Herma, Ignatii, Polycarpi opera. Recensuit J. Clericus, Amstelodami, 1724, in-fol.; p. 25-30).

PAGE 14. Je vois devant moi le gladiateur expirant... Childe-Harold. IV, 191-2.

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PAGE 14. - Du Bosphore à la Batavie. — Sur l'établissement des Francs aux bords du Pont-Euxin, et leur retour dans le pays des Bataves, v. Panegyr. vet. v, 18 et Zozim. 1, p. 66.

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PAGE 14. Sous leur domination farouche et impitoyable, l'esclavage... — Il est visible que les Francs n'accordèrent pas au propriétaire d'esclaves une protection aussi spéciale que les Bourguignons et les Visigoths. Voyez dans le tome IV de la Collection des Historiens de France, lex Burgundionum, tit. xxxix; et lex Visigothorum, lib. 111, tit. 1, §§ 3, 4, 5; tit. III, § 9.- Lib. v, tit. iv, §§ 17, 18, 21; tit. vII, §§ 2,3; 10, 11, 15, 14, 16, 17 , 20, 21. — Lib. VI, tit. III, 6, tit. IV, 1, 9, 11; tit. v, 9, 20. Lib. vII, tit. 1, § 6; tit. m, § 21; tit. m, §§ 1, 2, 4. Lib. IX, tit. I.

PAGE 14. - N'est-ce pas là Jérusalem?...-Videres mirum quiddam ; ipsos infantulos, dùm obviàm habent quælibet castella vel urbes, si hæc esset Jerusalem ad quam tenderent, rogitare. Guibert, lih. 1.

PAGE 14. Les arceaux sans nombre des cathédrales... Vers l'an 1000, le monde du moyen âge, étonné d'avoir survécu à cette époque, pour laquelle on lui annonçait depuis si longtemps sa destruction (adventante mundi vespero, etc.), se mit à l'ouvrage avec une joie enfantine, et renouvela la plupart des édifices religieux. C'était, dit un contemporain, comme si le monde, se secouant lui-même, et rejetant ses vieux lambeaux, eût revêtu la robe blanche des églises; erat enim instar ac si mundus ipse excutiendo semet, rejectâ vetustate passim candidam ecclesiarum vestem indueret. Rad. Glaber, III, 4 ,4.

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PAGE 14. Les cinq mille statues de marbre qui couronnent celle de Milan.-Ce nombre étonnant m'a été garanti par le savant et exact écrivain auquel nous devons la description de cette cathédrale. (Storia e descrizione del Duomo di Milano, esposte da Gaetano Franchetti. Milano, 1821. In-folio.)- Voyez aussi l'ouvrage colossal de Boissérée sur la cathédrale de Cologne. Pour que rien ne manquât à la ressemblance, la description est restée inachevée comme le monument.

PAGE 15.—Un homme noir, un légiste contre l'aube du prêtre. C'est au milieu du treizième siècle que l'influence des hommes de loi éclate dans la législation jusque-là toute féodale et ecclésiastique. Saint Louis et Frédéric II donnent presque en même temps leurs codes, où le droit romain se montre, pour la première fois, ouvertement en face du droit féodal. Dans les Établissements, les Pandectes sont citées pédantesquement, et souvent mal comprises. C'est à ces légistes qu'il faut vraisemblablement attribuer la conduite ferme du pieux Louis IX à l'égard de la cour de Rome. Cependant, j'avoue que ce cortège de procureurs me semble faire un peu ombre au poétique tableau du saint roi, rendant à ses sujets une justice patriarcale sous le chêne de Vincennes. Peu à peu ces légistes devinrent les maîtres, ils régnèrent au quatorzième siècle. Ce fut l'un de ces chevaliers en loi, Guillaume de Nogaret, qui se chargea de porter à Boniface VIII le soufflet de Philippe le Bel. Toute la chrétienté en fut indignée. « Je vois, s'écrie Dante, entrer dans Anagni l'homme des fleurs de lis (lo fiordaliso), et Christ captif dans son vicaire. Je le vois de nouveau insulté et moqué, je le vois abreuvé de

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fiel et de vinaigre, et mis à mort entre des brigands.»> Purgat. xx, 86. J'ai rapporté plus bas tout le morceau dans l'italien.

(ALLEMAGNE). Quelle que soit la sévérité du jugement que l'on va lire, le lecteur ne doit pas m'accuser de partialité contre la bonne et savante Allemagne, aux travaux de laquelle j'ai tant d'obligation, et où j'ai des amis si chers. Personne ne rend plus que moi justice à la touchante bonté, à la pureté adorable des mœurs de l'Allemagne, à l'omniscience de ses érudits, au vaste et profond génie de ses philosophes. Sous la restauration, le public français commençait à se faire leur disciple docile, et recevait patiemment ce qu'on daignait lui révéler de ce mystérieux pays; encore peu d'années, et peut-être la France était conquise par les idées de l'Allemagne du nord, comme l'Italie l'a été par les armes de l'Allemagne du midi. Cependant quelle que soit sa supériorité scientifique, ce pays a-t-il aujourd'hui assez d'élan et d'originalité pour prétendre entraîner la France? Le chef de sa littérature a quatre-vingts ans; tout ce qui lui reste de ses grands hommes, Schelling et Hegel, Gærres et Creuzer, sont des hommes déjà murs, et ont donné leur fruit. Si vous exceptez deux hommes jeunes et pleins d'espérances, Gans et Otfried Muller, l'Allemagne ne présente guère qu'un grand atelier d'érudition et de critique, un immense laboratoire d'éditions, de recensions, d'animadversions, etc. C'est un peuple d'érudits supérieurement dressés et disciplines; l'avenir décidera de ce que vaut cette supériorité de discipline en guerre et en littérature.

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PAGE. 15. Le plus hospitalier des hommes. · Au moyen âge, et dans la haute antiquité du Nord, l'hôte exige une condition du pèlerin, du chanteur, du messager, du mendiant (mots souvent synonymes), c'est qu'il réponde à quelque question énigmatique. Odin, déguisé en pèlerin, propose aussi des questions à ses hôtes; il a voyagé quarante-deux fois parmi les peuples et sous autant de noms différents. Alors vint un pauvre voyageur, qui voulait aller au saint sépulcre; il avait nom Tragemund, et connaissait soixante-douze royaumes (Chant allemand de l'Habit décousu ou du roi Orendel). Voyez les questions du pèlerin dans le Tragemundeslied, et la dissertation de J. Grimm sur ce chant (Altdeutsche Wælder, 7 Heft. 1813).

La tradition de saint André, dont la Légende dorée fait mention, s'en rapproche par la forme. Le diable, sous la figure d'une jolie femme, s'était glissé chez un évêque, et voulait le séduire. Tout à coup un pèlerin se présente à la porte, frappe à coups redoublés et appelle à grands cris. L'évêque demande à la femme s'il faut recevoir l'étranger. Qu'on lui propose, réponditelle, une question difficile: s'il sait y répondre, qu'il soit admis; sinon, qu'il soit repoussé comme ignorant et indigne de paraître en présence de l'évêque. Qu'on lui demande ce que Dieu a fait de plus admirable dans les petites choses. Le pèlerin répond : L'excellence et la variété des figures. La femme dit alors: Qu'on lui propose une seconde question plus difficile. En quel point la terre est plus élevée que le ciel? Le pèlerin répond: Dans l'empyrée où repose le corps de Jésus-Christ (comme chair et par conséquent comme terre). Eh

bien! dit la femme, qu'on lui propose une troisième question très-difficile et très-obscure, afin que l'on sache s'il est digne de s'asseoir à la table de l'évêque. Quelle est la distance de la terre au ciel? Alors le pèlerin dit au messager: Retourne à celui qui t'envoie, et fais-lui cette demande à lui-même, car il s'y connaît mieux que moi, il a mesuré l'espace quand il a été précipité dans l'abîme, et moi je ne suis jamais tombé du ciel. Le messager, saisi de frayeur, avait à peine apporté la réponse, que le malin disparut. — On retrouve une histoire toute semblable dans les Sagas du Nord.

PAGE 15.. · La table commune est un autel. — La table a aussi un caractère sacré chez les peuples celtiques, témoin la fameuse table ronde d'Arthur. Mais c'est surtout dans l'Allemagne et le Nord, que l'homme se livre avec un abandon irréfléchi à ces agapes barbares, où, désarmé par l'ivresse, il se remet sans défense à la foi de ses compagnons. Ces habitudes intempérantes sont constatées dans les lois de Norwége: Les chefs de famille doivent juger à jeun ; si l'un d'eux a trop mangé ou trop bu, point de jugement pour ce jour.(Magnusar Konongs laga-baetirs gula-things-lang, sive jus commune Norvegicum. Havniæ; 1817, in-4°. C'est une réforme des lois antiques donnée par le roi Magnus, en 1274, dans l'île Guley. La Norwége a suivi ce Code pendant cinq siècles).

PAGE 15. Baptême de la bière. Risibles et touchants mystères de la vieille Allemagne... Symbolisme sacré... Graves initiations.-Ce sujet si peu connu mérite d'être traité avec quelque détail. J'insisterai particulièrement sur les associations des chasseurs, et sur celles des artisans.

Grimm a recueilli deux cent cinq cris de chasse (Alt. Wælder, III, 3, 4, 5e Waidsprüche und Jægerschreie). Mæser prétend en avoir connu plus de sept cent cinquante. La langue de la chasse, telle que ces cris et chants nous l'ont conservée, est infiniment variée et poétique. Les chasseurs reconnaissent à la trace, non-seulement l'espèce, mais aussi le sexe, l'âge, la fécondité des animaux, avec une précision qui nous étonne. Ils avaient soixante-douze signes pour distinguer les traces d'un cerf, la plupart de ces signes avaient un nom. Sous ce rapport extérieur, la langue des chasseurs et des bergers allemands est déjà une langue poétique, puisqu'elle a une foule de mots qui sont autant d'images. Les contrées montagneuses du Tyrol, de la Suisse, du Palatinat et de la Souabe, sont les plus riches en pareilles expressions.

Les demandes et les réponses des ouvriers voyageurs ont, avec celles des chasseurs, une ressemblance intime et incontestable; vous y retrouvez les couleurs et les nombres symboliques (3, 7). A son langage, à ses répliques sages, prudentes et précises, l'hôte, le compagnon ouvrier ou chasseur, reconnaît son confrère, voit qu'il est avec son semblable, et qu'il peut se fier à lui; les bandes de brigands même qui, par le braconnage, ont un rapport avec les chasseurs, se sont fait une langue pleine de mots poétiques, qu'ils ont su conserver depuis un temps infini. Les anciens joete, héros et nains, échangent des questions et se demandent des signes. De même,

les compagnons voyageurs et chasseurs ont représenté tout le côté poétique et joyeux de leur genre de vie par des formules régulières, tour à tour instructives et plaisantes, dont le sens profond et sérieux est déguisé par la bonne humeur.

- Bon chasseur, qu'as-tu senti aujourd'hui? R. Un noble cerf et un sanglier ; que puis-je désirer de mieux? Bon chasseur, dis-moi : quel est le meilleur temps pour toi? R. La neige et le dégel, c'est le meilleur temps.- Dis-moi, bon chasseur, que doit faire le chasseur de bon matin quand il se lève? R. Il doit prier Dieu pour que la journée soit heureuse et plus heureuse que jamais; il doit prendre son limier par la laisse, pour découvrir les meilleures traces, il doit vivre selon Dieu, et jamais il n'aura de malheur.-Bon chasseur, dis-moi pourquoi le chasseur est appelé maître chasseur? R. Un chasseur adroit et sûr de son coup, obtient, des princes et des seigneurs, la faveur d'être appelé maître dans les sept arts libéraux (Freien Kunst).

- Dis-moi, mon bon chasseur, où donc as-tu laissé ta belle et gentille demoiselle? R. Je l'ai laissée sous un arbre majestueux, sous le vert feuillage, et j'irai l'y rejoindre. Vive la jeune fille à la robe blanche, qui me souhaite tous les jours bonheur et prospérité! Tous les jours, avec la rosée, je la revois à la même place; quand je suis blessé, c'est la belle fille qui me guérit. Je souhaite au chasseur (dit-elle) bonheur et santé puisse-t-il trouver un bon cerf!

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– Bon chasseur, dis-moi gentiment, ce qui fait rentrer le noble cerf de la plaine dans la forêt? R. La lumière du jour et la clarté de l'aurore.-Bon chasseur, dis-moi, qu'a fait le noble cerf sorti du bois dans la plaine? R.II a foulé l'avoine et le seigle, et les paysans sont furieux. Bon valet de chasse, fais ton devoir, et je te donnerai ton droit de chasseur ; sois actif et alerte, tu seras mon valet favori.-Debout, traînards et paresseux, qui voudriez vous reposer encore. Toi, chasseur prudent, arrange les instruments, fais l'ouvrage de ton père; toi, fier chasseur, tu conduiras ma meute au bois; et toi, jeune piqueur, qu'as-tu senti? R. Bonheur et santé seront notre partage. Je sens un cerf et un sanglier; il vient de passer devant moi : mieux vaudrait l'avoir pris. Bon chasseur, sans te fâcher, où courent-ils donc maintenant? R. Ils courent par la plaine et par les chemins; tant mieux pour le commun gibier; malheur au noble cerf. Entends-tu la réponse de mon chien; ils chassent par monts et par vaux. Ils sont sur la bonne voie ; je les entends donner du cor; ils vont tuer le noble cerf. Oui, que Dieu nous favorise; que le noble cerf soit couché sur son flanc; que leur cor nous annonce la prise du cerf, et nous allons y courir à grands cris: que Dieu nous prête vie à tous.

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