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Somme il semble donc plus rare l'hiver: 1 seul exemplaire, à marges bleues, au lieu de pourpres. 3° Le C. auronitens n'a été rencontré qu'à Gentelles et à Vignacourt. Il semble assez commun dans cette dernière localité. Pas une fois il ne s'est rencontré au pied des chênes, toujours au pied des hêtres. Ceci semble aller à l'encontre du fait signalé par Delaby. Toujours sur les côteaux exposés au Nord et de préférence sur le flanc N. et O. des hêtres. Les individus de la forêt de Vignacourt ont une teinte pourpre s'estompant sur les élytres à partir des épaules et semblent se rapprocher de la variété ignifer, qui se rencontre plus à l'Est, en Alsace et dans la forêt Noire.

En tout 50 exemplaires: 1 C. purpurascens, 30 C. auronilens, 9 C. nemoralis, 9 C. convexus.

3° MM. Commont et Duchaussoy présentent comme membres résidants: M. le Dr Lacomme, Inspecteur départemental d'hygiène et M. Demongeot, Professeur à l'Ecole normale.

4o Nous avons le regret d'annoncer le décès de M. Edouard Brabant, de Cambrai (Nord), membre de la Société entomologique de France.

Depuis de nombreuses années, il s'était adonné à l'étude des Lépidoptères, dont il possédait une superbe collection. Il a publié diverses notes très appréciées et décrit plusieurs espèces nouvelles de Noctuelles de la Guyane.

Le Secrétaire,

F. CHOQUART.

SÉANCE DU 14 FÉVRIER 1943.

Présidence de M. H. DUCHAUSSOY.

CORRESPONDANCE. to Lettre du Ministère de l'Instruction publique et des Beaux-Arts accusant réception des 201

exemplaires de notre bulletin, années 1910 et 1911, destinés à nos Sociétés correspondantes.

2° Lettre de M. E. BECOURT, membre non résidant, signalant la récolte de deux plantes intéressantes pour la région du Nord.

a) Crithmum maritimum L. En septembre dernier, on voyait à St-Valery-sur-Somme, trois magnifiques touffes de cette espèce, au milieu des galets, dans les clayonnages de la gare. Eloy de Vico a trouvé cette plante à Etaples dans les sables maritimes des bords de la Canche. Elle fut aussi signalée par F. DEBRAY au cran Barbier, entre Boulogne et le cap Gris-Nez.

b) Euphorbia humifusa Willd: Abonde entre les pavés du parvis de l'église Saint-Nicolas-en-Cité, à Arras.

Cette Euphorbe asiatique constatée autrefois en France, était considérée comme disparue de notre pays. (ROUY, Flore de France, Tome XII, p, 181).

3° M. LEDIEU, Trésorier, expose l'état des finances de la Société. Après approbation des comptes de l'année 1912, des félicitations sont adressées à M. LEDIEU pour sa bonne gestion.

Le Secrétaire,

F. CHOQUART.

SÉANCE DU 14 MARS 1913.

Présidence de M. V. COMMONT.

1° Une souscription de cinquante francs est votée en faveur du monument Lamarck.

2° M. BOUCHET, instituteur à Beaumont-sur-Ancre, est nommé membre non-résidant de la Société sur la présentation de MM. COMMONT et DUCHAUSSOY.

3° M. COMMONT, lit une note sur un squelette humain fos

sile, récemment découvert en Angleterre, avec d'autres ossements Equidés, Castors et Elephas antiquus.

Il y avait au même endroit des silex taillés d'un type ancien.

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Ce squelette, remis à jour à Piltaon (Sussex) près de la rivière Aise, est plus ancien que les néanderthaloïdes d'après le terrain où il a été trouvé et le caractère nettement primitif de sa mâchoire inférieure où le menton apparaît à peine.

C'est un individu femelle jeune et d'une espèce jusqu'ici inconnue à laquelle on propose un nom nouveau.

Le front est assez développé et forme un contraste assez étrange avec le menton à peine existant. Ce type se rapproche de celui des néolithiques méridionaux de France et d'Espagne.

Le Secrétaire-adjoint,

H. DAMADE.

Remarques sur le Polymorphisme foliaire de certaines Morales

Les Morales, notamment les genres Morus et Broussonetia présentent dans la morphologie de leurs feuilles des variations étendues. Un paléontologiste, rencontrant dans des gisements différents les feuilles que nous trouvons portées par une même branche, attribuerait chacune d'elle à des espèces différentes.

Le but de ces quelques remarques est d'attirer l'attention sur le mode d'apparition et les degrés de ce polymorphisme et non sur le fait lui-même signalé depuis longtemps. M. Wesmael dans son Catalogue raisonné des arbres forestiers de pleine terre en Belgique (Mons 1864) a décrit ces feuilles du Morus nigra « inégalement dentées, plus ou moins

profondément quinquelobées ». M. BUREAU dans le Prodrome, à propos du Morus nigra, relève également ce caractère « foliis raro lobatis sæpius indivisis (1), il le signale aussi pour certaines variétés du Morus alba, notamment la variété ß. Italicatum lobatis, tum indivisis » et la variété (8) constantinopolitana subvar pumila. « foliis cordatis mox bilobis, trilobisque » (2). M. ENGLER (3) signale le grand nombre de variétés du M. Alba « ausserordentlich veränderlich >> et note qu'il est cultivé en Asie depuis les temps les plus reculés et depuis le x siècle en Europe (4). Enfin, plus récemment M. MASSART, daus son travail sur la Récapitulation et l'Innovation en embryologie végétale (5) citait << parmi les cas où la récapitulation est plutôt négative » celui du Ficus carica et du Morus nigra. L'auteur y voyait une exception à une règle générale dont il montrait par ailleurs de nombreux exemples; d'après cette règle dans une plantule ou dans un bourgeon, les feuilles, au fur et à mesure que l'on s'éloigne de l'extrémité libre de l'axe considéré, reproduisent des formes de plus en plus primitives.

Si on examine de plus près ce polymorphisme foliaire, on remarque qu'il peut se présenter sous les aspects suivants : 1° La branche présentant les feuilles les plus découpées est située à la région inférieure du tronc.

Sur cette branche elle-même, nous observons de haut en bas une complication progressive de la lobation des feuilles. Les feuilles de la région supérieure sont souvent entières et

(1) Prodromus systematis naturalis regni végetabilis.

1. c., Tome 17, p. 238.

(2) Ibidem, 1. c. p. 240.

Paris 1873.

(3) ENGLER ET PRANTL. Die naturlichen Pflanzenfamilien. Leipzig, 1889.

(4) Cette remarque tire son importance de la variabilité bien connue des plantes cultivées.

(5) Bulletin de la Soc. roy. de Bot. de Belgique. T. XXIII. 1894. 1" partie.

dentées et semblables aux feuilles des branches supérieures, les suivantes présentent généralement une incision profonde du côté gauche (1) du limbe, plus bas encore les feuilles présenteront une incision symétrique du côté droit d'où une forme trilobée. Les lobes iront ainsi en se multipliant de haut en bas, le côté gauche étant toujours plus découpé que le côté droit, les lobes de la base se subdivisent en effet à leur tour en deux autres; du lobe médian s'en détachent deux symétriques, on aboutit ainsi à une feuille heptalobée.

Les bourgeons développés à l'aisselle de ces feuilles découpées de la base présentent souvent des feuilles terminales plus découpées que celles de l'axe porteur des bourgeons.

On voit que dans ce cas les feuilles lobées tendent à se localiser à la région inférieure de l'appareil végétatif alors que les feuilles dentées et entières tendent à se localiser à la région supérieure de la plante (2).

2o Dans d'autres cas, on remarque le phénomène contraire, les feuilles les plus lobées sont situées à la région supérieure et les feuilles simples et dentées à la région inférieure. La lobation se produit progressivement de bas en haut; à celà près, le phénomène est le même.

On peut remarquer cette deuxième manière d'être sur des bourgeons issus de branches se rapportant nettement au premier cas envisagé. Notons que ce dernier cas rappelle les phénomènes de Récapitulation décrits par M. le professeur Massart puisque la feuille de la base des tiges est semblable à celles que la plante possédait avant l'apparition

(1) Nous jugeons de la droite et de la gauche des feuilles comme le ferait un observateur placé dans l'axe la tête dirigée vers le sommet de la branche.

(2) Un fort bel exemple de ce premier cas est fourni par le Morus nigra du Jardin botanique que M. le Professeur Fockeu a organisé à la Faculté de Médecine et de Pharmacie de Lille.

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