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2.

3.

Coupe générale schématisée, des dépôts récents, de Nampont-St-Firmin à Quend-Plage.

Cailloux, cailloutis et argile.

Vieille Tourbe et ses intercalations minérales.

4.- Sables et conglomérat des Foraines.

5.

6.

7.

Argile de Lanchères (sable blanc à la base.)
Nouvelle Tourbe.

Sables de Quend accumulés en dunes et plages prédunaires.
8.- Mer

Sur les coteaux environnants, la craie est toujours de plus en plus attaquée.

Ce stade a été divisé selon les phases d'avancée ou de retrait des glaces. Une première partie (Günzien) appartient au Pliocène. Les auteurs ont ensuite décrit la succession suivante: Mindélien, Rissien et Würmien d'une part (et leurs subdivisions), Moséen, Campinien, Hesbayen, Brabantien (et leurs subdivisions), d'autre part, basées en partie sur des avancées et des retraits de la mer en Belgique, qui vraisemblablement ont dû avoir leurs équivalents dans l'estuaire du fleuve représentant alors la Manche. Plusieurs formations de tourbe ont sans doute pris possession du fond des vallées, mais la trace ne nous a guère été conservée dans la Somme et l'attribution à cette époque de la Vieille tourbe étant très problématique, j'appellerais volontiers les cas où on a constaté des tourbes remontant incontestablement aux temps correspondant à ce premier stade, des Tourbes préliminaires, pour bien montrer le peu d'importance de ces formations par rapport à la grosse masse de la tourbe dont la production a été générale et puissante dès le Néolithique et constitue ce que j'ai dénommé Vieille Tourbe.

Je pourrais donc diviser ce stade en autant de coupures qu'il y a de phases glaciaires et interglaciaires. Mais le phénomène est maintenant suffisamment éloigné de nous, pour que nous puissions en voir l'ensemble et, constatant ses effets, lui garder son unité; je l'appelle donc le Stade glaciaire ou plutôt Phase glaciaire, vue la durée relativement grande de cette période.

Plus loin au contraire, je caractériserai des stades par des phénomènes d'amplitude bien plus faible; mais ces phénomènes étant plus près de nous, nous n'en dégageons pas encore nettement la marche générale et leurs effets qui se poursuivent toujours sont plus faciles à saisir dans le détail parce que leurs moindres traces ne se sont pas encore effacées.

Deuxième Stade.

Déjà, vers la fin de la période glaciaire, la Vieille Tourbe a dù commencer (ou continuer) à se former, avec de nombreuses interruptions d'ailleurs, lors des crues, et s'étendant dans les vallées appartenant au Nord du bassin de la Seine, dans celles de la Champagne, de la Flandre, de l'Artois et du Boulonnais, probablement aussi sur les bords du cours d'eau qui existait sur l'emplacement de la Manche.

Sur les coteaux, la craie était protégée par l'épais revêtement de limon, déposé en plusieurs fois probablement pendant les phases interglaciaires précédentes.

Il est fort possible que le lit inférieur des tourbes de Wissant date de ce stade, puisqu'on n'y trouve aucun débris, alors que le lit supérieur est riche en restes néolithiques.

M. Geikie donne le nom de Turbarien aux époques où la tourbe s'est formée. Mais, comme elle s'est déposée à des époques très diverses, que lorsque le régime s'arrêtait ici, il s'établissait ailleurs et que, dans ces conditions, il faudrait englober dans le Turbarien (1) tout ce qui s'est constitué depuis la période glaciaire (2), je préfère donner à ce stade le nom de Calaisien, en égard d'une part aux tourbes de Wissant, et d'autre part aux sédiments analogues qui devaient exister jusque dans l'isthme de Calais qui n'a dû être submergé qu'au stade suivant.

Ce stade correspond à peu près au Brabantien de M. Rutot, puisqu'il est caractérisé par l'existence des dépôts précédant exactement les formations marines flandriennes. Toutefois, le nom de Brabantien tirant son origine de l'existence de sédiments continentaux dans le Brabant, je

(1) Il en est de même pour le Corallien, pour le Carbonifère, etc. (2) On a donné à tout cet ensemble le nom d'Holocène.

préfère lui substituer celui de Calaisien qui désigne l'époque à laquelle se sont formés des dépôts marins synchrones, puisque l'on a l'habitude en Géologie de tirer les désignations des termes chronologiques de régions qui présentent des formations marines.

Dans la Comparaison entre les couches pliocènes et quaternaires de la Belgique avec celles du Sud-Est de l'Angleterre, que M. Rutot a publiée en 1903, le Brabantien correspondrait à la fois à une phase d'avancement et à une phase de retrait des glaces venue après la troisième glaciation, celle de Riss, et avant la dernière, celle de Würm. Dans sa publication plus récente (1906), Comparaison entre la série glaciaire du Professeur A. Penck et les divisions du Tertiaire supérieur et du Quaternaire de la Belgigue et du Nord de la France, il n'est plus fait mention de cette petite glaciation intermédiaire, et le Brabantien avec le haut du Hesbayen, qui lui est antérieur, correspond à l'Interglaciaire qui sépare le Rissien du Würmien. Ce Würmien, dans son ensemble, équivaut au Flandrien. Au contraire, dans le travail paru en 1903, le Flandrien correspond non seulement à la phase d'avancement des glaces de la période de Würm, mais aussi à la phase de retrait.

Or, à propos des glaciations qui précèdent, on constate, dans les publications de M. Rutot, une correspondance assez frappante entre les phases d'avancement des glaces et le recul de la mer marqué par la grande extension des dépôts continentaux, d'une part, et les phases de retrait des glaces et les invasions marines, d'autre part, ce qui s'explique très bien en invoquant un exhaussement relatif du sol dans le premier cas, un affaissement relatif dans le second. C'est d'ailleurs l'opinion soutenue en particulier par M. Haug.

La glaciation Würmienne semble faire exception. En réalité, c'est une question de définition.

Le synchronisme absolu des couches belges et des dépôts glaciaires alpins n'étant pas rigoureusement et invariablement établi dans le détail, il suffit: 1° De considérer le Hesbayen comme correspondant à lui seul à la phase de retrait des glaces Rissiennes; (d'ailleurs, d'après M. Rutot lui-même, pendant le Hesbayen existait une végétation forestière).

2° De définir le Calaisien (= Brabantien, faciès terrestre) comme la période d'avancement des glaces Würmiennes ; ainsi limité, le Calaisien comprend l'ancien Brabantien de M. Rutot (1906), correspondant à une végetation de steppes, plus la base de son Flandrien (1906), correspondant à une végétation de toundra.

Le Flandrien stricto sensu ne comprendrait que le haut de l'ancien Flandrien de 1906, correspondant à une végétation forestière.

Au point de vue des dépôts et des phénomènes, le Brabantien est alors caractérisé par le recreusement des vallées dans le limon hesbayen (ce qui indique bien une surélévation continentale) et par l'absence de dépôts marins. Au contraire, la base du Flandrien est marquée par l'existence de sables marins, décelant l'invasion marine nouvelle, et par suite un affaissement du continent corrélatif du recul des glaces würmiennes. Donc le Calaisien (Brabantien) s'individualise par la coexistence d'un soulèvement continental, d'un surcreusement des vallées, d'un recul de la mer, d'une nouvelle glaciation (Würm), d'une végétation polaire ; le Flandrien par celle d'un affaissement continental, du comblement des vallées (par des limons fluviaux), d'une invasion marine, d'un retrait des glaces, d'une végétation forestière.

Ceci exposé, je ne reviendrai plus sur ces remarques à propos du Flandrien. D'autre part, dans le tableau qui termine cette étude, je me suis basé sur les définitions que je viens de poser.

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