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reste provient justement pour une forte proportion de ces dernières. On voit donc que, de ce chef, la précipitation du calcaire sera très activée, et que toutes les conditions s'unissent pour favoriser la production d'un tuf (1).

Ce tuf, on le rencontre à l'Est d'Amiens, dans la vallée de la Somme et en grande partie dans celle de la Luce, son sous-affluent. J'en ai observé aussi dans les vallées de la Noye, de l'Airaines, de l'Ancre (entre Bonnay et La Neuvillesous-Corbie) et dans quelques autres points moins importants (2).

Le tuf se présente sous deux états: il est tantôt concrétionné et tantôt détritique. Bien que cette seconde structure provienne de la première laquelle est acquise originellement, c'est elle que je décrirai d'abord, car elle se présente avec plus de simplicité.

Le tuf (3), sous sa forme détritique (4), constitue une

(1) Ce tuf d'ailleurs n'est pas spécial à la Somme. M. DE LAPPARENT dit à ce sujet : « Quelques plantes aquatiques, notamment celles du genre Chara ont la propriété de précipiter dans l'intérieur de leurs parois cellulaires du carbonate de chaux. D'autres, comme les mousses Hypnum, Bryum, et même les phanérogames Ranunculus, Potamogeton, s'incrustent de calcaire à l'intérieur de leurs tissus et donnent lieu à des dépôts de travertin. Près de Weissenbrunnen, dans l'Allemagne centrale, on remarque que les mousses du genre Hypnum font naître un calcaire caverneux, mais compact, tandis que le tuf incrustant du Didymodon est poreux. En Ecosse, les tufs calcaires se forment surtout autour des touffes Hypnum commutatum.» (DE LAPPARENT. Traité de Géologie, 4 édition, p. 358). Toutes ces particularités s'appliquent de tous points au tuf de la vallée de la Somme, sauf que le calcaire y est poreux et non compact. Voir aussi à ce sujet les vues concordantes émises par M. POTONIÉ dans sa conférence sur La Formation de la Houille, p. 30.

(2) « Dans la vallée de l'Ancre, à Albert, on trouve aussi des dépôts de tuf sur lesquels la rivière forme une cascade de 7 mètres... On observe la même formation dans la vallée de l'Aa à Saint-Omer et dans celle de l'Authie à Doullens. » DEMANGEON. La Plaine picarde, p. 119.

(3) Les habitants du pays désignent souvent le tuf sous le nom de : craie de marais.

Dans le passage que j'ai cité de M. de Lapparent, je ferai remarquer

roche extrêmement tendre, sans consistance, presque pulvérulente, ou même souvent comme une sorte de sable très faiblement aggloméré. Il appartient donc aux sédiments que l'on qualifie de non consolidés ou meubles.

Les particules sont plus ou moins irrégulières et grossières. La taille moyenne est celle d'une tête d'épingle.

Assez fréquemment, aux éléments calcaires, est intimement mélangée une certaine proportion de sable siliceux, de sorte qu'au toucher la poudre est très rugueuse. Sous cette forme, elle est souvent d'une teinte jaune brunâtre, ce qui est dû à des oxydes de fer.

Dans certains gisements, la proportion de sable augmente; ailleurs, la masse est uniquement calcaire.

Lorsqu'on creuse dans une butte de ce tuf, on se rend compte qu'elle est très notablement humide et que, selon la proportion de sable, elle s'émiette ou gagne un peu en consistance, lorsqu'on l'expose à l'air.

Très souvent le tuf détritique est riche en fossiles. On y trouve diverses Lymnées, des Planorbes, des Néritines, des Bithynies, des Cyclas, des tubes de Friganes (1), etc. Je n'insiste pas davantage sur la nature et les caractères de ces coquilles, me proposant d'y revenir plus loin, pour ne m'arrêter en ce moment qu'à ce fait qu'elles sont nombreuses dans cet état classique du tuf.

que le mot tuf conviendrait mieux que le mot travertin. M. de Lapparent lui-même écrit à ce sujet dans le même ouvrage (p. 330), la différence trės nette entre ces deux formations.

(4) Fuchs avait considéré ce tuf comme un sable quartzeux; N. de Mercey montra qu'il était calcaire, mais il le considère comme une formation différente d'un tuf, comme un gravier calcaire. Cette hypothèse est admissible en certains points. Mais ailleurs on voit le tuf concrétionné passer peu à peu latéralement (et non plus brusquement à sa partie superficielle) au tuf détritique; il ne peut donc alors y avoir de doute,

(1) Voir dans la note précitée de N. de Mercey l'émunération et la superposition des espèces.

J'ajoute que cette structure n'est jamais exclusivement réalisée. On remarque qu'autour des grains calcaires ou siliceux, il y a presque toujours une petite pellicule calcaire qui tend à les cimenter plus ou moins, et qui est vraisemblablement due à ce que les eaux d'infiltration qui imprègnent l'ensemble, ont dissout une partie du calcaire dans. les couches supérieures pour le déposer, selon le mode habituel bien connu, dans les interstices des éléments plus profonds.

Les coquilles sont fréquemment aussi enrobées dans une couche calcaire plus ou moins épaisse, qui parfois les cimente à la masse environnante.

Enfin la roche est caverneuse, présente des vides fort irréguliers, dont les parois supérieures sont toujours tapissées d'un revêtement calcaire bosselé, mamelonné, vraiment concrétionné, secondairement, il est vrai, et qui s'est formé selon le processus énoncé plus haut. Je citerai encore un peu plus loin, une dernière sorte de concrétions que l'on rencontre aussi dans la forme clastique du tuf.

Quant à l'autre forme, elle se présente sous des aspects très variés le plus souvent, ce sont des masses plus ou moins compactes, très irrégulières, bosselées, mamelonnées et s'individualisant en blocs plus ou moins indépendants.

D'autres fois, l'ensemble prend l'aspect d'un réseau inextricable, à mailles plus ou moins lâches et à filaments d'un demi-centimètre de diamètre. C'est le tuf réticulé. Ailleurs, il devient lamelleux.

(A suivre).

E. COQUIDÉ.

Ouvrages reçus.

La Nuova Notarisia (1909: Janvier à Juin).

Archives néerlandaises des Sciences exactes et naturelles

(XIV, 1er, 2o, 3o et 4o liv.)

Atti della Societa italiana di Scienze naturali del museo civico di storia naturale in Milano (vol. XLVII, feuille 4; XLVIII, feuilles 1, 2, 3).

Bollettino della Società entomologica italiana (XL, 1 et 2° T). Atti della Società Toscana di Scienze naturali in Pisa (Mémoires XXII et XXIV; Procès-verbaux : Vol. XV. n° 1; vol. XVI, no 1; vol. XVII, nos 3, 4, 5; vol. XVIII, n° 3, 4, 5 et 6). Societas scientiarum naturalium Croatica (XX, 1908 el XXI, 1909).

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Acta Societatis entomologicae Bohemiae: 1909 (no 1, 2).
Societas entomologica (XXIII, nos 4, 5, 6).

Nova acta regia Societatis scientiarum Upsaliensis (Série IV; vol. 2, no 3, 4).

Anales del Museo Nacional de Montevideo (vol. VI.: Flora Urugaya. T. III, p. 3).

Schedae ad Herbarium Florae Rossicae: (IV à VI).

Comité géologique de Russie. Mémoires: Livraisons 16, 21 à 27, 29 à 50.- Bulletins 1905 à 1908 (XXIV à XXVII). Académie impériale des Sciences de Saint-Pétersbourg : Annuaire du Musée zoologique: 1907, n° 4; 1908 (XIII) ; XIV (1909), n° 1 et 2.

Bulletin de la Société impériale des Naturalistes de Moscou (1907 n° 1 à 4).

Travaux du Musée botanique de l'Académie impériale des Sciences de Saint-Pétersbourg (III, IV, VI).

Mémoires de la Société des Naturalistes de la Nouvelle Russie (Odessa). T. XXXI à XXXIII.

Société des Naturalistes de Kieff. Mém. T. XX. liv. 3.

Boletin dela Sociedad Geologica mexicana (T. III et IV.)

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Societas pro Fauna et Flora Fennica. Acta 29 à 31 (1904 à 1909); Meddelanden (1907 et 1908).

Anales del Museo Nacional de Buenos-Aires (série III ; T. X et XII).

Le Naturaliste Canadien (XXXV : n° 2, 3, 6 à 12; XXXVI : nos 1, 3, 4).

Anales de la Sociedad cientifica argentina (T. LXV, nov. et déc. 1908; T. LXVII, no 1 à 5).

Memorias y revista de la Sociedad cientifica « Antonio Alzate ». T. 25 (no 5 à 9); T. 26 (no 1, 2,

3).

The Proceedings and transactions of the Nova Scotian Institute of science. Halifax (XI, nos 3, 4; XII, no 1).

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328, 335,

Geological Survey des Etats-Unis. Bulletins 337, 338, 340, 343 à 359, 361 à 369 : 371, 372, 376, 378. Rapport du Directeur (Année 1908). Water-Supply Paper: 219 à 223, 223 et 226. Professional Paper: no 58 à 63. Mineral Resources (1907).

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Geological survey of Canada. - General index to reports. (1885-1906). Annual report (1899, vol. XII avec cartes.) (1904, vol. XVI) avec planches Annual report on the Mineral production of Canada (1906). — Summary report :

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