Collecting all his might, dilated stood, Like Teneriff or Atlas, unremoved : His stature reach'd the sky, and on his crest Now dreadful deeds Might have ensued; nor only Paradise At least had gone to wrack, disturb'd and torn Wherein all things created first he weigh'd, The pendulous round earth with balanced air In counterpoise; now ponders all events, The latter quick upflew and kick'd the beam; Which Gabriel spying, thus bespake the fiend : "Satan, I know thy strength, and thou know'st mine; Neither our own, but given: what folly then To boast what arms can do! since thine no more Than Heaven permits, nor mine. though doubled now To trample thee as mire : for proof look up, And read thy lot in yon celestial sign, Where thou art weigh'd, and shown how light, how weak, If thou resist." The fiend look'd up, and knew His mounted scale aloft: nor more; but fled END OF BOOK IV s'élève dilaté, inébranlable comme le Ténériffe ou l'Atlas. Sa tête atteint le Ciel, e sur son casque l'horreur siège comme un panache; sa main ne manquoit point de ce qui sembloit une lance et un bouclier. Des faits terribles se fussent accomplis; non-seulement le Paradis dans cette commotion, mais peut-être la voûte étoilée du Ciel, ou au moins tous les éléments, seroient allés en débris, confondus et déchirés par la violence de ce combat, si l'Éternel, pour prévenir cet horrible tumulte, n'eût aussitôt suspendu ses balances d'or, que l'on voit encore entre Astrée et le signe du Scorpion. Dans ces balances, le Créateur pesa d'abord toutes les choses créées, la terre ronde et suspendue avec l'air pour contre-poids; maintenant, il y pèse les événements, les batailles et les royaumes. Il mit deux poids dans les bassins, dans l'un le départ, dans l'autre le combat; le dernier bassin monta rapidement et frappa le fléau. Gabriel s'en apercevant, dit à l'ennemi : « Satan, je connois ta force et tu connois la mienne; ni l'une ni l'autre ne nous est propre, mais elles nous ont été données. Quelle folie donc de vanter ce que les armes peuvent faire, puisque ni ta force ni la mienne ne sont que ce que permet le Ciel, quoique la mienne soit à présent doublée, afin que je te foule aux pieds comme la fange! Pour preuve, regarde en haut; lis ton destin dans ce signe céleste où tu es pesé, et vois combien tu es léger, combien foible, si tu résistes. » L'ennemi leva les yeux, et reconnut que son bassin étoit monté en haut. C'en est fait; il fuit en murmurant, et avec lui fuirent les ombres de la nuit. VIN DU LIVRK IV. BOOK V. THE ARGUMENT. Morning approached, Eve relates to Adam her troublesome dream; he likes it not, yet comforts her: they come forth to their day-labours: their morning hymn at the door of their bower. God, to render man inexcusable, sends Raphael to admonish him of his obedience, of his free estate, of his enemy near at hand, who he is, and why his enemy, and whatever else may avail Adam to know. Raphael comes down to Paradise; his appearance described; his coming discerned by Adam afar off, sitting at the door of his bower; he goes out to meet him, brings him to his lodge, entertains im with the choicest fruits of Paradise got together by Eve; their discourse at table: Raphael performs his message, minds Adam of his state and of his enemy; relates, at Adam's request, who that enemy is, and how he came to be so, beginning from his first revolt in heaven, and the occasion thereof; how he drew his legions after him to the parts of the north, and there incited them to rebel with him, persuading all but only Abdiel, a seraph, who in argument dissuades and opposes Li, then forsakes him. Now morn, her rosy steps in the eastern clime LIVRE V. ARGUMENT. Le matin approchoit; Eve raconte à Adam son rêve fâcheux. Il n'aime pas ce rêve; cependant il la console. Ils sortent pour leurs travaux du jour : leur hymne du matin à la porte de leur berceau. Dieu, afin de rendre l'homme inexcusable, envoie Raphael pour l'exhorter à l'obéissance, lui rappeler son état libre, le mettre en garde contre son ennemi, qui est proche, lui apprendre quel est cet ennemi, pourquoi il est son ennemi, et tout ce qu'il est utile en outre à Adam de connoître. Raphael descend au Paradis; sa figure décrite; sa venue découverte au loin par Adam, assis à la porte de son berceau. Adam va à la rencontre de l'ange, l'amène à sa demeure et lui offre les fruits les plus choisis, cueillis par Ève; leurs discours à table. Raphael accomplit son message, fait souvenir Adam de son état et de son ennemi; à la demande d'Adam, il raconte quel est cet ennemi, comment il l'est devenu, en commençant à la première révolte de Satan dans le ciel; il dit la cause de cette révolte; comment l'esprit rebelle entraîna ses légions après lui dans les parties du Nord, comment il les incita à se révolter avec lui, les persuada tous, excepté Abdiel, le séraphin, qui combat ses raisons, s'oppose à lui et l'abandonne. Déjà le matin, avançant ses pas de rose dans les régions de l'est, semait la terre de perles orientales, lorsque Adam s'éveilla, telle était sa coutume, car son sommeil, léger comme l'air, entretenu par une digestion pure et des vapeurs douces et tempérées, étoit légèrement dispersé par le seul bruit des ruisseaux fumants, des feuilles agitées (éventail de l'aurore), et par le chant matinal et animé des oiseaux sur toutes les branches : il est d'autant plus étonné de trouver Ève non éveillée, la chevelure en désordre et les joues rouges comme dans un repos inquiet. Il se soulève à demi, appuyé sur le coude; penché amoureusement sur elle, il contemple avec des regards d'un cordial amour la beauté qui, éveillée ou endormie, brille de grâces particulières. Alors d'une voix douce, comme quand Zéphyre Souffle sur Flore, touchant doucement la main d'Ève. il murmure ces mots : "Awakc, My fairest, my espoused, my latest found, Such whispering waked her, but with startled eye Thy face, and morn return'd; for I this night : : If none regard heaven wakes with all his eyes. "I rose as at thy call, but found thee not; To find thee I directed then my walk; And on, methought, alone I pass'd through ways Of interdicted knowledge: fair it seem'd, Much fairer to my fancy than by day : And, as I wondering look'd, beside it stood One shaped and wing'd like one of those from heaven By us oft seen; his dewy locks distill'd Ambrosia; on that tree he also gazed: "And, O fair plant,' said he,' with fruit surcharged, Deigns none to ease thy load, and taste thy sweet, Nor God, nor man? is knowledge so despised? Or envy, or what reserve forbids to taste? Forbid who will, none shall from me withhold Longer thy offer'd good; why else set here?' "This said, he paused not, but with venturous arm He pluck'd, he tasted; me damp horror chill'd At such bold words vouch'd with a deed so bold |