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L'examen de ces chiffres fait ressortir que nous n'avons pas eu beaucoup de froids au cours de la période hivernale et que le printemps a débuté avec le mois de février pendant lequel nous avons été gratifiés de belles journées ensoleillées et d'une température relativement élevée; la moyenne est en effet de 7°90 contre 5°94 en 1922. Mars fut également plus chaud, mais beaucoup plus humide que l'an dernier ce qui favorisa le développement de la végétation spontanée qui avait pris naissance en février dans les céréales d'automne. Le mois d'avril s'est passé sans gelées contrairement à l'attente et au désir des viticulteurs qui, n'ayant pas encore vendu leur vin ou le vendant mal, espéraient ainsi trouver le remède à la crise de mévente qui se faisait normalement sentir après une production des plus abondantes. A défaut d'un abaissement brusque de température ils ont été servis à souhait par la suite, ainsi qu'en témoignent les prix élevés pratiqués en ce moment. En mai, nous avons eu une tempérafure réellement trop basse, 13°25 comme moyenne, contre 17°58 l'an dernier, soit 4°33 en moins ce qui est énorme; si nous ajoutons que ce mois fut en outre trop pluvieux nous aurons suffisamment fait ressortir qu'il a été contraire à la bonne végétation du blé, mais des plus favorables à celle des mauvaises herbes.

Le mois de juin fut par contre des plus secs; en juillet on recueillit bien 40 litres 6 d'eau par mètre carré mais cette eau provenant en grande partie de pluies orageuses ne pénétra pas le sol. La caractéristique de ce mois fut la vague de chaleur qui précipita la maturation du blé et le fit échauder dans les terres légères ou peu profondes.

En août et septembre, on n'enregistra que 27 m/m 4 d'eau, soit 27 litres 4 par mètre carré, ce qui donne à l'ensemble de l'été un caractère de sécheresse des plus intenses; alors qu'en 1921, année également des plus

itions météorologiques aussi peu face qu'a été la production des pringrande culture en commençant par

Dans notre communication du mois nous avons envisagé la production rance et plus spécialement dans no23; nous avons démontré que les vant pour le blé par le Ministère de ent exagérés aussi bien pour l'enque pour notre département; nous

pas.

Constatons seulement que le ès avoir brusquement fléchi de plus ɔ kilos à à l'annonce sensationnelle le à 79 millions de quintaux s'est elevé dès le mois d'octobre et qu'il ri le même prix qu'à la veille de la fr. le quintal, indice certain d'une férieure à celle qui fut trop hâtivear toutes les voix de la presse aux Days.

sincèrement les cultivateurs désem

parés qui ont pu croire qu'ils écouleraient difficilement leur blé et l'ont vendu à perte, mais à ceux qui auraient tendance à ne pas vendre au cours actuel dans l'espoir de voir des prix encore plus élevés, nous donnons le conseil de ne pas persévérer davantage dans cette voie car elle pourrait leur être funeste en amenant le Gouvernement à céder sous la pression électorale à la réduction des droits d'entrée sur cette céréale. Or, c'est surtout ce qu'il faut éviter si nous voulons arriver à produire nous-mêmes notre pain.

C'est dans l'augmentation du rendement à l'hectare qu'on doit chercher la planche de salut et non pas dans des prix de vente dangereux pour le maintien de la paix sociale.

En apportant plus de soins à la préparation du sol; en faisant plus largement usage des engrais minéraux, en ayant recours aux semences sélectionnées, aux variétés à grand rendement, en faisant une guerre acharnée aux mauvaises herbes, nous arriverons à produire plus de blé et à en rendre la culture plus économique. Il faut qu'à l'avenir nous ne soyons plus obligés de couper du blé en vert comme on l'a encore fait cette année sous peine de récolter uniquement des mauvaises herbes. Produire cette céréale avec cet aléa c'est renoncer par avance à la cultiver avec profit.

En attendant que soient nettoyées les terres trop chargées de graines, de bulbes ou de rhyzomes de mauvaises herbes, remplaçons le blé par le seigle dont la culture sera plus rénumératrice ou moins onéreuse, le prix de vente du seigle étant aujourd'hui en rapport direct avec celui du blé et il en sera ainsi aussi longtemps qu'il entrera pour une certaine proportion dans la farine destinée à la panification.

Si le rendement du blé a été déficitaire en Maineet-Loire, celui du seigle a été également médiocre; quant à l'avoine d'hiver, sa production a été satisfaisante, cette céréale, par sa maturité précoce, ayant

été moins touchée que le blé par la chaleur excessive du début de juillet. Il en a été de même de l'orge semé de très bonne heure, mais l'avoine de printemps, comme l'orge semé tardivement n'ont presque rien rendu.

Plantes sarclées et plantes diverses.

Parmi les

pommes de terre il y a lieu de distinguer celles qui furent plantées avec des tubercules récoltés dans la région et qui, par la présence des multiples maladies qui caractérisent la dégénérescence, mosaïque, enroulement, dartrose, ne pouvaient donner aucune récolte; c'est à peine si elles ont produit le poids de la semence.

Celles pour lesquelles on avait renouvelé la semence en Bretagne ou dans le Centre ont eu une levée régulière, une végétation vigoureuse jusqu'au moment où elles ont succombé sous l'implacable sécheresse de l'été, c'est à peine si elles ont produit 6.500 à 7.500 kilos de tubercules tout venant à l'hectare, ce qui est désastreux. Seules les variétés précoces cultivées pour la table ont eu un rendement satisfaisant, de sorte que cette année plus encore qu'en 1921 et 1922 il nous faudra, en vue de la culture du printemps prochain, nous approvisionner de plants ou renoncer à cultiver cette précieuse solanée. Vouloir se servir comme semence des avortons de tubercules récoltés cette année serait aller à un échec certain.

Les betteraves, cultivées en vue de l'alimentation du bétail ayant manqué d'eau tout l'été ont à peine 'donné un tiers de récolte; celles qui furent semées directement ont été plus éprouvées que celles qui furent repiquées, leur végétation était trop avancée pour leur permettre de bénéficier des premières pluies automnales. Les navets fourragers ne pourront remplacer les betteraves, car ils sont très rares les semis bien réussis.

La reprise des choux fourragers fut des plus laborieuses; beaucoup de plants n'ont pu surmonter la

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persistance d'une trop longue sècheresse, de sorte qu'il y a des vides dans tous les champs; les sujets qui les garnissent sont loin d'avoir la même vigueur qu'en année normale. En un mot à part quelques exceptions dues à des pluies orageuses très locales, nous ne disposons que d'une quatité réduite d'aliments aqueux pour le bétail pendant la saison hivernale, ce qui n'est pas fait pour favoriser la production du lait ou l'entretien des animaux à l'étable dans les conditions les plus avantageuses.

Le maïs fourrage, semé en mai n'a pu surmonter l'absence presque totale de pluie en juin; son développement est resté des plus réduits. Quant aux semis faits en juillet, on pouvait espérer qu'ils donneraient un fourrage d'abondance relative car la plante avait pris une grande vigueur avec l'arrivée des pluies de fin septembre et du début d'octobre, mais les gelées précoces du 14 au 17 de ce mois l'ont détruit.

Prairies artificielles et naturelles. — La première coupe des prairies artificielles a été très abondante, mais difficile à récolter, les tiges ayant été plaquées contre le sol par la violence des vents ayant accompagné les pluies continues de fin de mai; lorsqu'on put faucher, le fourrage avait perdu une grande partie de sa valeur.

La seconde coupe fut réduite par l'absence presque complète de pluies au cours du mois de juin. Laissée à graines, on a obtenu un rendement passable avec le trèfle, le sainfoin et la minette, presque nul avec la luzerne.

Le foin des prairies naturelles fut d'une abondance exceptionnelle, conséquence d'un mois de mai très pluvieux et peu ensoleillé; par contre le regain fut à peu près nul. Dans la généralité des cas les prairies se sont métamorphosées en paillassons après l'enlèvement du foin; certaines ont été tellement déprimées par l'ex

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