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impropres à la consommation humaine, et de produire ainsi économiquement une grande quantité de viande.

A ces deux points de vue (alimentation des humains, alimentation des animaux), la pomme de terre joue un rôle économique capital, surtout par ce temps de vie chère. On doit donc, par tous les moyens, chercher à augmenter sa culture et intensifier les rendements.

Pour obtenir d'abondantes récoltes, qui seules aujourd'hui peuvent être rémunératrices, il faut avant tout avoir un sol bien préparé et pourvu, sous une forme facilement assimilable, de tous les éléments fertilisants dont la plante a besoin pendant sa période de végétation relativement très courte.

Par sol bien préparé, nous entendons un sol profondément ameubli par un labour d'hiver et des façons complémentaires variées au printemps.

Au point de vue éléments fertilisants, on ne doit pas perdre de vue que si la pomme de terre est une plante des plus exigeantes en potasse et en azote, elle réclame aussi de l'acide phosphorique et de la chaux. Les sols de notre région étant particulièrement pauvres en ces deux derniers éléments, à défaut d'un chaulage, on apportera l'acide phosphorique de préférence sous forme de scories de déphosphoration, à la dose de 500 à 600 kg. à l'hectare, de manière à fournir en même temps une quantité appréciable de chaux. Cette dernière permettra une mobilisation plus rapide et complète de l'abondante fumure au fumier de ferme qui doit constituer la fumure de fond pour la plante qui nous occupe. Suivant la nature du sol, on peut faire des apports de 30.000 à 40.000 kg. de fumier de ferme à l'hectare, complété au moment de la plantation ou lors du premier binage par un apport de 150 à 300 kg. d'engrais azotés rapidement assimilables (sulfate d'ammoniaque ou nitrates).

La potasse étant l'élément qui fait le moins défaut. dans la généralité de terres de l'Anjou, c'est par une expérience directe qu'on déterminera si l'emploi des engrais potassiques est économique.

On pourra s'adresser soit à la sylvinite, soit au chlorure de potassium, à condition d'épandre le premier de ces engrais quelques semaines avant la plantation. Les doses à employer seront de 150 à 300 kg. de chlorure ou 400 à 500 kg. de sylvinite riche ou 700 à 800 kg. de sylvinite pauvre.

Après avoir ainsi préparé physiquement et chimiquement le sol comme il convient, il faut encore faire usage de semences saines et vigoureuses, mais pour obtenir une pleine récolte il faut aussi des conditions climatériques favorables. Malheureusement, en Anjou, les conditions climatériques sont souvent contraires à l'évolution normale de la pomme de terre. C'est ce qui s'est produit en 1921, année de sécheresse désastreuse, encore présente à la mémoire de tous. En 1922, nous n'avons pas été mieux gratifiés (voir notre compte-rendu de l'an dernier). de sorte que nous recommandions avec insistance aux cultivateurs de Maine-et-Loire de renouveler entièrement leur semence pour ne pas aller au devant d'un échec certain et nous basant sur les résultats de nos champs d'expériences, nous avions conseillé de s'approvisionner surtout en Bretagne, où la pomme de terre ayant évolué normalement avait produit une abondante récolte.

Nous nous sommes nous-mêmes adressés à cette région privilégiée par son climat pour les variétés que nous cultivions en grande culture, de même que pour celles qui devaient faire partie de nos champs d'expé

riences.

Cette année, nous avons poursuivi nos recherches antérieures sur les variétés de pommes de terre de

reposant sur un sous-sol de même epuis de longues années au même parfait état de culture.

t porté en 1922 un blé d'automne. culturale n'ayant pu être exécutée ce n'est que le 3 octobre qu'un délvériseur à disques ameublissait et du sol, permettant ainsi aux graines bes de germer.

vembre de la même année, un bon environ o", 25 de profondeur détruispontanée qui s'était développée nage, aérait le sol et permettait aux ériques de faire sentir leur action ours de l'hiver. En particulier, us facile la pénétration des eaux de it ainsi la formation de réserves en pallier dans une certaine mesure les ne sécheresse estivale, trop fréquente

ce

abondantes de février et mars 1923 battu la surface du sol, on exécuta

les 9 et 10 avril, dès que celui-ci fut suffisamment ressuyé, un passage croisé du pulvériseur à disques, en vue d'ameublir le terrain à une profondeur de 12 à 15 centimètres, et de détruire la végétation spontanée qui s'était développée depuis la fin de l'hiver. Quelques jours après, un troisième passage du pulvériseur complétait d'une manière parfaite l'ameublissement de la couche superficielle du sol.

Dans la dernière décade d'avril, un labour de 23 à 25 centimètres de profondeur enfouissait environ 45.000 kg. à l'hectare de bon fumier de ferme bien décomposé, les disponibilités de l'exploitation n'ayant pas permis d'apporter ce fumier en même temps que le labour d'hiver.

Enfin, au début de mai, un dernier passage du pulvériseur à disques, suivi d'un roulage au plombeur, complétait l'ameublissement du sol, ameublissement qui était dès lors parfait dans toute l'épaisseur de la couche arable.

Par le dernier passage du pulvériseur, on incorporait en même temps des scories de déphosphoration à la dose de 500 kg. à l'hectare. Etant donné la composition chimique du terrain, on apportait ainsi les deux éléments (acide phosphorique et chaux) destinés à compléter l'engrais de ferme.

La plantation eut lieu le 8 mai en lignes espacées de 0,70, les plants étaient rigoureusement à oTM,45 les uns des autres, sur la ligne, ce qui correspond à 31.746 touffes à l'hectare. La plantation fut exécutée dans de très bonnes conditions, avec des tubercules, soit entiers, soit sectionnés, dont le poids variait de 51 à 61 grammes.

Les tubercules avaient été préalablement mis en germination environ six semaines avant la mise en terre, dans un grenier bien aéré, ce qui permit, au

moment de la plantation, d'éliminer tous les plants ne portant pas de germes courts, trapus et vigoureux.

La levée fut lente, les trois dernières semaines de mai ayant été relativement froides; elle s'effectua du 1er au 15 juin, elle fut irrégulière par suite de l'abaissement continu de température pendant cette période.

Deux binages à la houe mécanique entre les lignes complétés par un binage à la main sur la ligne suffirent à maintenir la plantation nette de mauvaises herbes. Etant donné la sécheresse qui règnait alors, on ne put exécuter le buttage que le 14 juillet, après de légères pluies, afin de conserver la fraîcheur aux pieds des plants.

L'arrachagé eut lieu du 5 au 15 septembre au fur à mesure de la dessication de la partie foliacée des différentes variétés.

I

Étude comparative des diverses variétés

de pommes de terre convenant le mieux à la région de l'Ouest

Dans notre premier champ d'expériences destiné à étudier comparativement diverses variétés de pommes de terre convenant le mieux à notre région, nous avions mis en parallèle les variétés Institut de Beauvais, Industrie, Etoile du Nord, Saucisse, Fluck, dont la semence provenait directement du Finistère, où ces variétés sont cultivées avec un plein succès.

Cent plants de chaque variété occupaient une ligne de 45 mètres de longueur, non compris les bordures. Ces plants étaient rigoureusement à om,45 les uns des autres et les lignes espacées de om, 70.

Les rendements obtenus, rapportés à l'hectare, sont consignés dans le tableau suivant, qui donne aussi, à titre documentaire, le poids moyen des plants et le poids total de la semence à l'hectare.

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