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En amont de ce point, le Mékong reste la frontière du royaume du Siam, conformément à l'article premier du traité du 3 octobre 1893.

§ 2. Quant à la frontière entre le Luang-prabang, rive droite, et les provinces de Muang-phichaï et Muang-nan, elle part du Mékong à son confluent avec le Nam-huong et, suivant la crête des montagnes qui sépare les vallées du Nam-huong et du Mékong, elle se dirige vers l'Ouest jusqu'à la rencontre de la ligne de partage des eaux entre le bassin du Mékong et celui du Mé-nam. Tournant vers le Nord à partir de ce point, elle suit la ligne de faîte entre ces deux bassins jusqu'à la source de la rivière qui, venant du Sud-Est, se jette dans le Namngoum, puis le cours de cette rivière et le Nam-ngoum lui-même jusqu'à son confluent avec la rivière de Ban-luak. La frontière revient ensuite, en remontant cette rivière, à la ligne de faîte entre les bassins du Mé-nam et du Mékong et suit cette ligne à l'Ouest jusqu'à la rivière de Nam-kop dont elle descend le cours jusqu'au Mékong.

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§ 3. Il est bien entendu toutefois que la présente Convention, pas plus que le Traité et la Convention de 1893, ne change rien aux rapports traditionnels entre Sa Majesté le roi de Siam et la partie du Luang-prabang située sur la rive droite du Mékong.

Article II.

En même temps que les provinces de Melou-prey, de Bassac (et généralement les territoires situés à l'est de la frontière indiquée à l'article 1er, § 1er) seront remises par le Gouvernement siamois aux autorités françaises, les troupes françaises quitteront la ville de Chantaboun qu'elles occupent provisoirement en vertu de l'article 6 de la Convention du 3 octobre 1893.

Article III.

Les différentes restrictions visées aux articles 3 et 4 du traité du 3 octobre 1893 sont supprimées. Toutefois, S. M. le roi de Siam prend l'engagement que les troupes, qu'Elle en verra ou entretiendra dans tout le Bassin siamois du Mékong, seront toujours des troupes de nationalité siamoise, commandées par des officiers de cette

nationalité. Il n'est fait exception à cette règle qu'en faveur de la gendarmerie siamoise, actuellement commandée par des officiers danois. Dans le cas où le gouvernement siamois voudrait substituer à ces officiers des officiers étrangers appartenant à une autre nationalité, il devrait s'entendre au préalable avec le Gouvernement français.

Article IV.

A l'avenir, dans la partie siamoise du bassin du Mékong, le Gouvernement royal, s'il désire exécuter des ports, canaux, chemins de fer (notamment les chemins de fer destinés à relier la capitale à un point quelconque de ce bassin) se mettra d'accord, avec le Gouvernement français, dans le cas où ces travaux ne pourraient être exécutés exclusivement par un personnel et avec des capitaux siamois.

En ce qui concerne l'usage des ports, canaux, chemins de fer aussi bien dans la partie siamoise du bassin du Mékong que dans le reste du royaume, il est entendu qu'aucun droit différentiel ne pourra être établi contrairement au principe de l'égalité commerciale inscrite dans les traités signés par le Siam.

Article V.

Les personnes d'origine asiatique nées sur un territoire soumis à la domination directe ou placé sous le protectorat de la France, sauf celles qui ont fixé leur résidence au Siam avant l'époque où le territoire dont elles sont originaires a été placé sous cette domination ou sous ce protectorat, ont droit à la protection française et pourront se faire inscrire comme ressortissants français à la Légation ou aux Consulats et Vice-consulats de la République dans le royaume de Siam. La protection française sera accordée aux enfants de ces personnes, mais ne s'étendra pas à leurs petits-enfants.

Les Cambodgiens au Siam continueront à être régis par l'article V du traité du 15 juillet 1867.

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précédent, et seront communiquées au gouvernement siamois qui pourra présenter des observations contre les inscriptions à son sens injustifiées. Les agents français soumettront alors à un nouvel examen les cas qui leur seraient ainsi signalés.

§ 2. Les Chinois actuellement inscrits sur les listes susmentionnées à la Légation ou dans un Consulat français au Siam continueront à jouir de la protection française.

Au point de vue de la juridiction, ils seront soumis à la loi siamoise et jugés par les tribunaux siamois. Toutefois, un représentant de la Légation ou d'un Consulat de France aura le droit d'avoir communication des pièces de l'instruction et d'assister aux audiences du tribunal qui les jugera.

Article VII.

En ce qui concerne l'admission à la protection française des Asiatiques qui ne sont pas nés sur un territoire soumis à l'autorité directe ou au protectorat de la France, le gouvernement de la République jouira de droits égaux à ceux que le Siam accorderait à l'avenir à toute autre puissance.

Article VIII.

Les dispositions des anciens traités, accords et conventions entre la France et le Siam, non modifiées par la présente convention, restent en pleine vigueur.

Article IX.

En cas de difficultés d'interprétation de la présente Convention, rédigée en français et en siamois, le texte français fera seul foi.

Article X.

La présente convention sera ratifiée dans un délai de quatre mois à partir du jour de la signature, ou plus tôt si faire se peut.

En foi de quoi les plénipotentiaires respectifs ont signé la présente convention et y ont apposé leurs cachets. Fait à Paris, en double exemplaire, le 7 octobre 1902.

L.S. Signé: DELCASSÉ.
L.S. Signé: PHYA SURIYA.

NÉCROLOGIE.

ALEXANDRE MICHIE.

M. Michie est mort à l'âge de 69 ans le 7 août 1902 à l'Hotel Cecil, Londres. Né en 1833 à Earlferry, Fifeshire, il partit en 1853 pour Hongkong où il entra dans la maison Lindsay & Cie. dont il devint l'associé et le représentant à Chang-Haï. Rentré en Angleterre, il retourna en 1883 en Chine et s'établit à Tien-tsin où il a été correspondant du Times.

Outre un grand nombre d'articles de journaux et de revues, il a publié un certain nombre d'ouvrages 1). H. C.

JONATHAN LEES - Li Yi-shé.

Le Rev. J. Lees qui est mort cette année, était né à Manchester le 7 août 1835. Il fut envoyé en Chine par la London Missionary Society et il arriva à Chang-Hai le 21 février 1862 d'où il partit le mois suivant pour Tien-tsin; en différentes circonstances, il a joué un rôle fort actif dans la défense des intérêts anglais et protestants *). H. C.

1) Report of the Delegates of the Shanghai General Chamber of Commerce on the trade of the Upper Yangtsze and Report of the Naval Surveyors on the River above Hankow. Shanghai: Printed at the "Shanghai Recorder" Office. MDCCCLIX, in-fol. pp. 51.

Réimp. à Londres et forme le "Blue Book" suivant:

China. No. 8 (1870) Report of the Delegates of the Shanghai General Chamber of Commerce on the trade of the Upper Yangtsze River. (Presented to Parliament by Her Majesty's Command.) In-fol., pp 67.

The Siberian Overland Route from Peking to Petersburg, through the deserts and steppes of Mongolia, Tartary, &c. London: John Murray, 1864, in-8, pp. xш-402, grav.

et cartes.

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The Englishman in China, during the Victorian Era, as illustrated in the career of Sir Rutherford Alcock. London and Edinburgh, A. Michie, 1900, 2 vol. in-8.

2) Sacred Songs for Home and School. Manchester, 1858.

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Recueil de 253 hymnes, en partie originaux

Une quatrième édition parue à

Manchester en 1863, in-12, pp. 145, contient 75 nouveaux hymnes

Union in Bible and Tract Work. By Rev. Jonathan Lees, L.M.S. (Chinese Recorder, Sept. 1892, pp. 412-415.)

JAMES H. HART.

Mr. Hart, frère cadet de Sir Robert Hart, est mort à Hove, Brighton, le 13 nov. 1902, à l'âge de 55 ans; il était entré dans les Douanes chinoises en août 1867 et il était Commissaire depuis octobre 1872. Il avait pris part à la délimitation de la frontière de la Chine et du Tong-king et aux négociations de la Convention entre la Chine et l'Angleterre au sujet du Sikkim. Il était décoré du Double Dragon, deuxième division, première classe; officier de la Légion d'Honneur (1878); chevalier de l'Ordre de François-Joseph (1873); il avait reçu la plume de Paon (31 mai 1890) et le globule de première classe (1894); une médaille de bronze lui avait été décernée à l'Exposition de Philadelphie en 1876. H. C.

ANGELO ZOTTOLI, S. J.,

Teh'ao Té-li.

Nous avons le regret de recevoir la nouvelle arrivée par le télégraphe de la mort le 9 du mois de novembre du R. P. Zottoli. Le P. Zottoli était né à Naples le 21 juin 1826; il était entré le 2 mai 1843, dans la Compagnie de Jésus, et il était arrivé dans la mission du Kiang Nan, le 27 sept. 1848, avec les PP. Adinolfi, Catte, della Corte, Ducis et L. de Massa, tous italiens, sauf l'avantdernier. Il est mort avant d'avoir vu l'impression du Dictionnaire qui devait couronner son grand ouvrage Cursus litteraturae sinicae neo-missionnariis accommodatus paru en cinq volumes depuis 1878; le P. Charles de Bussy qui avait traduit en français le premier volume du Cursus (1891) avait précédé le P. Zottoli dans la tombe. Outre le Cursus, le P. Z. a laissé des ouvrages dont nous donnons la liste sommaire 1). H. C.

LIEOU K'OUEN-YI-.

Nous nous bornons à enregistrer la mort à la suite d'une attaque de dyssenterie du vieux vice-roi des Deux-Kiang qui a rendu le dernier soupir à Nan-King, le 6 octobre 1902. Lieou était né le 21 janvier 1830, à Hêng-yang, dans le HouNan. On trouvera le détail de sa carrière dans mon Histoire des Relations de la Chine.

Le vice-roi des deux Hou, Tchang Tchi-toung,, remplace Lieou à Nan-King temporairement. H. C.

1) Ascetica nomenclatio. Res spirituales librum exercitiorum, res Societatis, Perfectionem religiosam complectens. Chang-hai, 1877, in-8, pp. 12 autog.

Tractatus de Indulgentiis. Mensis Marianus.

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Mensis SS. Cordis Jesu.

Mensis S. Josephi. Catechismi historici et dogmatici mnemosynon. Catechismus comparationibus exemplisque adornatus, Tractatus de vera Religione. Alvarez institutio grammatica ad sinenses alumnos accommodata.

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Emmanuelis

BULLETIN CRITIQUE.

Notes on Chinese Literature: la critique, et ses défauts avaient with Introductory Remarks on the Progressive Advancement of the Art; and a List of Translations from the Chinese into various european Languages By A. WYLIE, Agent of the British and Foreign Bible

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Society in China. New edition.
Shanghai: Printed at the American
Presbyterian Mission Press.
1901, in-8, pp. xxxix-307.

L'ouvrage de Wylie paru en 1867 est depuis longtemps épuisé; son prix de vente a considérablement augmenté et son utilité étant toujours grande, une nouvelle édition paraissait nécessaire. Les Notes de Wylie, très remarquables pour l'époque à laquelle elles ont été données, avaient comme tout livre subi l'épreuve du temps et de

été relevés par ceux-mêmes qui les estiment le plus justement. La nouvelle impression devait donc comprendre une revision complète du texte, revision d'autant plus nécessaire que ce texte avait été réimprimé une première fois sans le concours de Wylie, quoique rien n'indique ce fait qui m'a été révélé par l'auteur lui-même. Il y avait lieu aussi de mettre au point la bibliographie européenne placée en tête du volume.

Rien de la sorte n'a été fait; la présente édition n'est qu'une reproduction verbatim de la première; elle n'est pas photographique comme certaines contrefaçons japonaises; elle est in-8 au lieu d'être in-4 et elle comprend 307 pages au lieu des 260 pages de

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