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BULLETIN CRITIQUE.

Relations économiques de l'Angle- dises, elles ont été compensées par

terre avec l'Extrême-Orient Par M. Edouard CLAVERY, Consul de France. (Extrait du Bulletin du Comité de l'Asie Française.) Paris, 1902, br. in-8, pp. 32.

«Dans cette étude sont condensées, en quelques pages, les informations que contiennent, sur le sujet indiqué, de nombreux ouvrages publiés récemment, en français et en anglais. Les indications ainsi recueillies ont été vérifiées et complétées auprès de personnes ayant habité l'ExtrêmeOrient, s'étant rendu compte, sur place, des intérêts en présence. La conclusion de l'auteur, qui a résidé un certain temps en Angleterre, est que, si des moins-values se sont produites sur quelques marchan

des accroissements sur d'autres articles, et que le commerce d'exportation de la Grande-Bretagne vers les régions désignées est loin d'être en décadence, comme on l'a parfois prétendu ».

Je relève à la fin de cette brochure, la phrase suivante d'un article du Colonel Henry Knollys, dans Blackwood's Magazine: «Cette universalité du langage anglais, tout corrompu qu'il soit dans ce cas [pidgin], est sûrement une preuve évidente, irréfragable de la prépondérance dominante (overwhelming) de l'influence anglaise, des intérêts anglais et des droits anglais». Cette phrase doit être lue au passé et avec des restrictions: les Etats-Unis dont le commerce a jadis fait une rude concurrence à

celui de l'Angleterre, ne sont pas | beaucoup de choses à ses examina

étrangers à la diffusion de la langue anglaise adoptée d'ailleurs dans beaucoup de pays à cause de sa facilité relative. L'Angleterre a eu Chine les mêmes droits que les autres nations: ceux qu'elle a acquis par la force, pas d'autres. Il ne faut pas oublier qu'il n'y a pas dans ce monde que des intérêts commerciaux, et que ceux-çi se déplacent; c'est ce qui arrive en Chine où l'avenir commercial n'est certainement pas en faveur de l'Angleterre, mais bien de l'Allemagne, du Japon et des États-Unis.

H. C.

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teurs. Elève à l'Ecole des Langues Orientales, il a su puiser dans les leçons et les ouvrages de ses professeurs les éléments de son livre

qui est généralement exact et qui suffira pour faire connaître l'organisation des douanes chinoises dont nous parlons ailleurs dans ce numéro.

A propos (p. 166); je n'ai jamais publié en 1886, chez Alcan, un volume intitulé La France en Chine; il a paru chez E. Leroux.

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daus nos archives les traces d'expéditions totalement oubliées aujourd'hui, mais prouvant que, dès la première heure, au lendemain de l'arrivée dans l'Inde, nous étions préoccupés de l'ouverture de nouvelles contrées à l'activité humaine>.

Ce beau sujet, M. Madrolle l'a-t-il complètement traité? Je regrette d'être obligé de dire qu'il y a dans son livre de grosses lacunes et je suis d'autant plus

peiné de le constater que la personnalité de M. Madrolle est éminemment sympathique. C'est un homme actif, qui ne craint pas de se dépenser, qui a tenté des voies diverses et qui s'est, par cela même, gaspillé. Il est encore un peu tumultueux et n'a pas atteint sa pleine maturité, car le travail dont nous parlons porte les marques d'une hâte encore trop fébrile.

S'il nous avait consulté, nous lui aurions appris que dès le lendemain de l'arrivée des Portugais dans l'Inde, la France y chercha ses voies. C'est en 1508, le corsaire Mondragon qui s'empare d'un des

vaisseaux de la flotte de Tristan da

Cunha, celui que commande Job Queimão 1). Correa ) nous raconte ensuite les aventures de trois vaisseaux partis de Dieppe en 1526 qui touchent à Madagascar, dont l'un est saisi à Diu et dont l'équipage est jeté en prison 3) et adresse au gouverneur portugais de l'Inde une plainte éloquente. C'est encore en 1529 l'expédition des frères Parmentier envoyés par Ango dont M. Madrolle nous réédite le récit d'après l'édition publiée par M. C. Schefer.

Puis il nous dit: «La route des Indes extrêmes orientales ne fut plus fréquentée qu'au commencement du règne de Louis XIII». M. Madrolle se trompe.

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1) Alguns documentos do archivo nacional da Torre do Tombo, Lisboa, 1892, in fol. p. 286. 2) Lendas da India, Lisboa, 1860, 4 vol. in-4. T. III, pp. 238 à 241.

3) Sousa-Viterbo, Trabalhos nauticos dos Portugueses nos seculos XVI-XVII, Lisboa, 1898, 2 vol. in-fol. p. 85.

4) Mémoires chronologiques pour servir à l'histoire de Dieppe, Paris, 1785, 2 vol. in-12. T. I. p. 113.

ciser les détails, l'arrivée des premiers navires français en Chine. « Cette dernière année, ajoute-t-il, le sieur de Valois, par ordre du roi, vint s'embarquer à Dieppe pour se rendre en Chine, y portant quatre canons de fonte dont il fit présent, de la part du roi, à l'empercur. Il fut bien reçu de ce prince et les vaisseaux en rapportèrent, en échange de leurs marchandises, des porcelaines, du thé et d'autres denrées».

M. Madrolle oublie également, bien qu'elle ne soit pas allée jusqu'à la Chine, l'expédition organisée par les marchands de Laval et de Vitré, composée de deux vaisseaux: le Croissant et le Corbin commandés par de La Bardellière et Groult du Clos-Neuf qui, partie en 1601 rentra en 1603, et dont faisait partie Pyrard de Laval qui nous a laissé de ses aventures un curieux récit.

Notons encore trois vaisseaux normands qui, de 1616 à 1617, vont à Java et à Sumatra ainsi qu'une flottille de trois vaisseaux et une frégate armée de huit canons qui partent de Dieppe et de Nantes et qui, entre 1619 et 1622, par

courent les mêmes régions.

C'est tout ce qui nous est parvenu jusqu'ici des tentatives commerciales et officielles de nos compatriotes; nous ne doutons pas que la liste ne s'allonge considérablement à mesure que seront dépouillées nos archives provinciales. En tout cas, M. Madrolle n'a pas connu ces expéditions qui rapprochent singulièrement de nous ce qu'il appelle nos premières relations avec la Chine.

Tout cela eût été intéressant à raconter avec les développements que comporte le livre et non pas avec l'aridité d'un bref compterenda.

En réalité, la publication de M. Madrolle n'est que l'histoire de la Compagnie de Chine et de ses trausformations de 1698 à 1719 d'après des documents inédits. C'est encore une intéressante page d'histoire à écrire, mais là aussi nous avons certaines critiques à adresser à notre auteur.

Il eut fallu donner quelques détails biographiques sur les actionnaires de la Société de 1660, expliquer les liens qui les avaient

réunis et menés à s'associer; mais M. Madrolle n'a l'air de ne connaître ni la duchesse d'Aiguillon, ni Gourville, ni Jeannin de Castille qu'il appelle Je Cannin de Gastille, ni Pellisson-Fontanier dont il fait deux personnages différents, ni

publié des textes très intéressants qui n'auraient été qu'incomplètement utilisés et de les avoir illustrés de cartes dont quelques-unes, inédites, nous montrent ce que nous savions alors de la rivière de Canton et des abords de la Chine. Son étude,

Chanut qu'il écrit Chanu, ni....qui demande a être consultée avec

Enfin il est un Malouin, Danycan, sieur de l'Épine, l'un des associés de la Compagnie de 1701, sur lequel on aurait aimé avoir une

étude spéciale car c'est l'un de ces

armateurs bretons qui montrèrent le plus d'initiative sous Louis XIV.

M. Madrolle a dressé une liste des vaisseaux français qui firent le voyage de la Chine. Nous regrettons vivement qu'il n'ait pas con

sulté l'excellent ouvrage de M. E. Dahlgren dont nous avons rendu compte il y a deux ans; il y aurait vu combien sa liste est incomplète; il aurait, eu outre, trouvé dans cette remarquable publication nombre de renseignements qui lui auraient été infiniment utiles.

Malgré tant de critiques, dont certaines fort importantes, nous devous louer M. Madrolle d'avoir

précaution, n'en est pas moins une intéressante contribution à l'histoire de nos anciennes, sinon premières, relations avec le Céleste Empire. GABRIEL MARCEL.

Histoire des Relations de la Chine avec les les Puissances Occidentales 1860-1900 L'Empereur Toung Tché (1861-1875) par Henri CORDIER. Paris, Félix Alcan, 1901, in-8, pp. 570.

The relations of China with the Western Powers have always been of the kind that is described in its earlier stages as delicate, and then strained. The heartfelt wish of China herself is that no such relations had ever existed, and there is no doubt that this is a very complete instance of the way in which greatness may be thrust

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