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A.D. 1743. nom, & fut fait gouverneur de l'Azarbigian. Nad. 56. Dans le même temps un obfcur aventurier

nommé Sam, faifi de la frénéfie de l'ambition, prétendit être prince, & fils du feu Chah Huffein.

Ibrahim Khan fit arrêter ce prétendant, lui fit couper le nez, & le renvoya honteufement. Sam, ainfi chaffé, prit fa course du côté du Dagheftan, & fe jeta entre les bras des Lekzies.

Mohammed, fils de Serkhaï, qui, pendant que l'armée étoit dans la province, s'étoit révolté & caché dans les creux des montagnes d'Oar, voyant les bannières perçant les étoiles du côté de la Turquie, & croyant que le mutilé Sam pourroit lui fervir à exciter une révolte, se joignit à lui avec un corps confidérable de troupes & plufieurs des habitans de Taberferan & de Derbend.

Ces féditieux s'étant fais de fecrètes liaisons en Chirvan, Mohammed, gouverneur de Derbend, informa fa Majefté de ce qui fe paffoit, & Heider Khan fut envoyé à fon affiftance. Le peuple de Chirvan, infecté par le voisinage de ceux de Derbend & du Daghestan, se saisirent d'Heider Khan entre Chamakhi & Chaïran, & le jetèrent dans une prifon; après quelques jours ils l'y mirent à mort, & pillèrent fes biens. Enfuite ils con

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duifirent à Chirvan Mohammed fils de Serk- A.D. 1743. haï, & Sam, les établirent dans le château d'Akfou, place de réfidence de leurs gouverneurs, où ils élevèrent l'étendard de la rebellion, & même forcèrent ceux des habitans de Chirvan & de Taberferan, qui ne vouloient pas reconnoître leur autorité, à porter le collier de leur fervice.

Les peuples de Derbend, qui gardoient dans leurs cœurs une haine invétérée contre les Perfans, furent encore plus excités par la hardieffe de leurs voifins; une compagnie de Moganiens, & autres de ces cantons, qu'on avoit envoyés pour garder le château de Kir, tuèrent les Afchars qui étoient parmi eux, remirent le château entre les mains des Lekzies, & fe joignirent à Mohammed & à Sam.

Ali Khan de fon côté fit mettre à mort plufieurs des principaux mécontens de Derbend; & quelques-uns de Mogan, foupçonnés de fomenter ces défordres, furent par fes ordres aveuglés & bannis. Il commença ensuite à fortifier la citadelle & les tours de Derbend, & fit favoir fa fituation à la glorieuse cour.

Quoiqu'Achour Khan l'Afchar, général des forces de l'Azarbigian, & alors en Erivan, eût, à la nouvelle de ces troubles, accouru en Chirvan pour y remettre l'ordre; quoiqu'il

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A.D. 1743. eût été joint par Hagi Khan, gouverneur de Cangé, & qu'il fût employé à construire un pont fur le Ker; cependant, fa Majefté fit partir un détachement de fon armée pour foutenir Achour Khan, & en même temps envoya Kerim Khan, gouverneur d'Aroumi en Mogan, afin d'y empêcher le progrès de la révolte.

De plus, le prince Nafralla Mirza, qui étoit alors en Hamadan, fut mandé, & arrivant à la cour, lorfque l'armée marchoit à Bagdad & étoit à la ftation de Leilan, il baifa le facré 26 Octobre. tapis le dix-huitième de Ramazan.

10 Décem bre.

Sa Majefté ordonna à Fathali Khan, maître de l'artillerie, & à plusieurs officiers, d'accompagner le prince, auquel il donna quinze mille hommes, pour réduire le Chirvan.

Quand Nafralla Mirza eut atteint Tauris, il fit prendre les devans à Fathali, à la tête d'un détachement confidérable, & il le fuivit de près.

A l'arrivée de Fathali Khan, le quatre de Zou'lkadé, les féditieux de Chirvan & les Lekzies defcendirent en troupes, avec leurs inftrumens de guerre, d'un mont au deffus de Chahbag, dans l'intention d'entrer dans le château. Mais Fathali & Achour Khan leur fermèrent le paffage, leur donnèrent bataille, &, à l'aide de la Providence, les ferres de la

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profpérité de fa Majesté blessèrent le vifage de A.D. 1743. ces rebelles, & firent tourner bride au courfier de leur bravoure, tandis que mille ou plus d'entre eux furent faits prifonniers, & leurs étendards perdus. Mohammed, fils de Serkhaï, se mit à la tête des fuyards, après avoir été bleffé. Sam, avec peu de foldats, se retira en Georgie.

Enfuite les conquérans affiégèrent le château d'Akfou, qu'ils prirent en peu de jours, ainfi que les Lekzies qui le gardoient.

On verra la fin des avantures de Sam dans le récit des événemens de l'année suivante.

CHAPITRE XII.

Défobéiffance & Rebellion de Mohammed Taki Khan de Chiraz; un Corps de Troupes eft envoyé contre lui, il eft fait Prifonnier.

LORSQUE l'armée victorieufe féjournoit dans
les quartiers adjacens de Derbend, le magna-
nime Sultan donna le gouvernement de ce
pays
à Kelbali Khan, & le foin de la province
de Farfiftan à Taki Khan Chirazi.

!

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Ces deux Khans demeurèrent long-temps en ces lieux, couverts du voile de la déception. Ils furent enfin mandés à la cour étendue

comme les cieux, & leurs
gouvernemens furent
donnés à Mohammed Huffein Khan Kirklou,
qui revenoit de fon voyage de Ruffie. Taki
Khan, à l'arrivée de Mohammed Hussein, se
crut obligé de cacher avec plus d'artifice fes
mauvaises intentions, mais étant maître de
l'artillerie, & ayant dans fes intérêts une troupe
de rebelles errans, il tomba tout à coup fur
Kelbali Khan, qu'il tua, & s'avança pour
faifir de Mohammed Huffein. Celui-ci alarmé
s'embarqua fur le vaiffeau de la fuite, &, pour
aborder au rivage de la fureté, reprit immé-
diatement le chemin de Chiraz; mais, s'aper-
cevant que
Taki Khan marchoit fur fes pas, il
fe retira, & fit favoir fa fituation à la cour
auffi grande que le firmament.

fe

Taki Khan, ne trouvant plus d'oppofition, entra dans Chiraz, & y déploya les bannières de la rebellion. Un détachement de l'augufte armée fut auffitôt envoyé pour aider Mohammed Huffein à faire rentrer Taki Khan dans le devoir: ce rebelle, après avoir tenu quelque temps dans fon fort, fut fait prisonnier, & Chiraz, qui avoit été le fiége de la joie & la demeure des délices, devint par fon crime le féjour de la rapine, de la mort, & de

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