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Nad. 56.

que l'on prend pour guide, on eft conduit A. D. 1743. "dans le bon chemin. Nous reconnoiffons

que la fouveraineté légitime leur fut confirmée, & qu'ils confervèrent constamment "l'amitié qui les uniffoit; qu'après la mort "d'Aboubecr & celle d'Omar, le plus noble "Matirza Ali fut confulté à leur fujet, & répondit:

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"Ces deux Imans étoient juftes; ils vécurent
"&moururent dans la vérité.

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Que le premier de ces Califes a dit au fujet du quatrième ; " Vous êtes beni puifqu'Ali eft parmi vous," & qu'Omar s'eft exprimé ainfi, "Si ce n'étoit à cause d'Ali "Omar périroit."

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"Nous trouvons qu'il n'eft pas néceffaire "de s'étendre davantage fur leur unanimité " & leur union. A la fin, en l'année 906, "Chah Ifinaïl publia une héréfie contre les "trois premiers Califes; ce fut la fource de "la calamité & de la ruine des vrais croyans, "la cause de la haine entre le peuple de Ma"homet, jufqu'à ce que, par la faveur du Roi "des rois, fa Majefté se fût affise sur le trône "de Perfe, & eût fait la propofition ci-deflus " mentionnée, que nous, fes fujets, accep"tâmes. Et à préfent, dans la demeure fa

crée, nous avons figné la préfente déclara"tion, affirmant légitime la fucceffion des

A.D. 1745.
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quatre Califes, proteftant que nous n'avons "nulle forte de doute à ce fujet, que nous dé"firons ardemment la fin de tout fchifme, fi "le Mufti & les docteurs de la Porte veulent "établir la fete de Giafar, à laquelle nous "nous confeffons fermement attachés. Voilà nos opinions données dans la fincérité de

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nos cœurs; quiconque s'y oppofera sera en❝nemi de la véritable religion, & exposé à "l'ire de l'Empereur du monde."

Les favans de Negef, de Kerbelaï, d'Hillé & des dépendances de Bagdad, profefsèrent que l'Iman Giafar, fur qui foit la paix du Seigneur, eft très-noble, de la race du prophète, & reçu parmi les Imans de la vraie foi. Ils acquiefcèrent à tout ce que les docteurs de l'Iran avoient déclaré, & maintinrent le droit des glorieux Califes; ils ajoutèrent que ceux qui s'oppofent à cette croyance s'opposent à la religion de Dieu & du prophète, & qu'ils feront punis en ce monde par le Sultan du fiècle, & dans l'autre par l'Etre Toutpuiffant.

Les lettrés de Bokhara & de Balkhe furent en tout de l'opinion de ceux de l'Iran; dont ils déclarèrent la fecte être la religion du Seigneur de toutes les créatures; difant, que qui contredit cette opinion s'écarte de la vraie foi, se prive de la faveur du prophète, reçoit

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fon châtiment à préfent de l'Empereur, & A.D. 1743. dans un autre monde du Très-haut; que cet accord n'eft en nulle manière contraire à la véritable religion, que la dite secte est entierèment conforme à la croyance des fidelles, & que fe tuer ou s'emprifonner les uns les autres, étant Muffulmans & frères, eft entièrement criminel.

CHAPITRE X.

L'Armée royale va à Kerbalaï & à Bagdad.

La piété de Nader Chah l'engagea à faire dorer le toit de la facrée mofquée; à cet effet, les plus excellens ouvriers furent mandés, &, travaillant fans relâche à l'embelliffement de ce toit qui touche aux étoiles, ils eurent bientôt fini leur ouvrage : ils en furent amplement récompenfés, & la dépenfe monta à une fomme très-considérable. Les murailles de ce facré édifice furent réparées par la libéralité de fa Majefté impératrice l'illuftre Couherchad Begum, qui envoya de fon propre tréfor cent mille Naderis; elle donna de plus un encensoir garni de pierreries, & un baffin de pur or

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A. D. 1743. pour brûler des parfums dans la maison sainte. L'armée enfuite fe mit en marche

bre.

pour fe rendre à Kerbelaï, elle atteignit dans le com8 Novem- mencement du mois Chaval le jardin entouré d'anges; & pour réparer la mosquée de ce lieu, la Sultane Razia Begum, fille de Chah Huffein, fit compter par le tréforier de fon ferrail vingt-mille Naderis. Après cinq jours de campement, les étendards prirent le chemin de Bagdad par la route de Meffaïb; ici Nader Chah, déployant encore fa générofité, fit de grands préfens aux miniftres des mosquées des quatre Imans, auxquels mille faluts foient donnés !

De fon côté Ahmed Pacha envoya de nouveau à la haute cour des dons convenables & des chevaux; fes meffagers fe préfentèrent à la royale audience avec les plus grands marde refpect & de vénération; & fa Majefté fut très-libérale envers eux & envers leur maître.

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Comme les commandans envoyés en Arabiftan tenoient la ville de Bafra étroitement bloquée, & qu'ils s'étoient mis en poffeffion du château de Korné, fa Majefté leur fit favoir, que, la paix étant prefque faite, elle vouloit qu'ils levaffent le fiége, & revinffent au camp après avoir évacué les forts de Kerkouk, d'Ardebil, & de Korné, ainsi que les autres

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districts dont ils s'étoient emparés &, les avoir A.D. 1743. rendus aux officiers d'Ahmed Pacha. Alors l'armée, marchant par Bagdad & passant sur un pont près de Nikigé, campa en Chehervan.

CHAPITRE XI.

Troubles en Chirvan; des Troupes y font envoyées pour réduire les Séditieux; elles réufiffent à l'Aide du Créateur des Hommes & des Génies.

Au temps que l'armée royale quitta Derbend, Mohammed Ali Khan Kirklou fut établi gouverneur de cette province, & on lui laiffa un régiment pour fa garde. Quand les bannières auguftes eurent atteient Mogan, Heider Beg l'Afchar, qui commandoit les moufquetaires, fut fait gouverneur de Chirvan, avec le titre de Khan.

Le vingt-deux de Chaaban, lorsque l'in-1 Octobre. vincible camp étoit dans la plaine de Mouffel, arriva la nouvelle des troubles furvenus en Chirvan, & dont voici le fujet :

Après la mort de Zoheireddoulé Ibrahim Khan, fon fils Mohammed Ali Beg prit "fon

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