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Henr. Steph.

ling. p. 225.

108.

l'année folaire, & ne revenoit au même jour qu'au bout de 1460 ans.

Les noms des mois Cappadociens ont été publiés par App. Thefaur. Henri Etienne & par Giraldi, on les voit auffi dans le Syli Giraldi manufcrit 379 de la bibliothèque de Coiflin, d'après lequel de menfibus, p. D. Bernard de Montfaucon les a donnés: mais ils ne fe trouvent nulle part auffi exactement rapportés que dans Catal. Biblio, l'hémérologe manufcrit de la bibliothèque de S. Laurent à Coijin. p. 373 Florence, hémérologe duquel feu M. de la Bastie avoit fait faire une copie qu'il a donnée à l'Académie.

Dans cet hémérologe, le rapport de l'année Cappadocienne avec l'année Romaine eft marqué jour par jour. Le mois Lytanos, qui eft le premier, eft précédé par les cinq épagomènes, & le premier jour de ce mois répond au 12 décembre de l'année Romaine; l'ordre & la fuite des onze autres mois, nous font voir que celui qui eft nommé Lytanos dans cet hémérologe, eft nommé Artania dans le manuscrit Coiflin & dans la lifte d'Henri Etienne. Le fragment confervé dans la bibliothèque de Savil en Angleterre, & cité Uffer. de anno par Ufférius, donne le nom de Lytanos au mois CappaSolari, p. 41, docien, dans lequel commençoit le mois de janvier Julien; mais ce fragment qui n'a pas été publié en entier, & qui ne nous eft connu que par des citations, ne femble pas

affez exact.

L'hémérologe de Florence donnant feulement 28 jours au mois de février Romain, il eft vifible qu'il représente une année commune; & c'eft par cette raifon qu'il ne marque que cinq épagomènes. Sans doute, il y avoit des années où on en comptoit fix, fans quoi le rapport entre l'année Cappadocienne & l'année Romaine auroit changé tous les quatre ans. La dernière colonne, qui porte le titre de Aegμos, ce que l'on appeloit dans les calendriers latins luna faltus, montre que ce calendrier avoit été dreffé pour un ufage eccléfiaftique, & que les années dont il contient les mois, font des années fixes.

Les noms des mois de l'année Cappadocienne font écrits

avec quelques variétés dans les différens hémérologes; cependant ces variétés n'empêchent point de reconnoître qu'à l'exception du mois Lytanos, ce font les mêmes noms que ceux des mois Perfans, feulement un peu défigurés, foit par l'ignorance des copiftes, foit par les variétés dialectiques de la prononciation des différens cantons de la Cappadoce.

On trouve encore le nom d'un autre mois Cappadocien, dans une lettre de faint Grégoire de Nazianze (a), bourgade de Cappadoce: il date un évènement du 22 dathoufa, jour de la fête d'un martyr; il ne nomme point le martyr, & il ne m'a pas été poffible de découvrir le lieu de ce jour dans l'année Romaine. Ce nom de dathoufa eft le même que celui de dathou dans l'hémérologe de Florence, & que celui de tethoufia des autres hémérologes; mais tout ce qu'on peut conclurre de la lettre de faint Grégoire, c'eft que Nazianze étant dans la Cappadoce méridionale, l'année des hémérologes eft celle dont il parle.

Saint Epiphane nous a donné les noms de deux autres mois Cappadociens, & leur rapport avec le jour du mois Romain de deux années Juliennes déterminées; mais le nom & le rapport de ces mois fuppofent une année différente de celle de l'hémérologe. Saint Epiphane fait répondre le 6 janvier de la deuxième année avant l'Ere Chrétiennę, ou du treizième confulat d'Augufte, au 13 du mois atarta; lequel avoit par conféquent commencé le 25 décembre de l'année Romaine précédente. Il fait répondre de même le 8 novembre de la vingt-huitième année de l'Ere Chrétienne, ou du confulat de Silanus & de Nerva, au 15 du mois aratata: ce mois Cappadocien avoit donc commencé octobre de cette année 28 de l'Ere Chrétienne (b).

le

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(a) Grégoire de Nazianze, epift. 91, ad Theodor. Le 5. Concile de C. P. édit. du Louvre, p. 109. Mais cette citation nous laiffe dans la même ignorance du jour auquel répondoit le 22 dathoufa.

(b) Il n'y a point d'apparence que faint Epiphane eût eu égard à la vicieufe intercalation des Pontifes, en marquant le rapport du 6 janvier avec le 13 ataria de la treizième année avant l'E're Chrétienne. Il avoit

Epiphan. Heraf. l. 11, p. dit. Petar.

446, 447,

Le nombre de jours compris entre ces deux termes, & en comptant les extrêmes, c'eft-à-dire le 6 de janvier & le 8 de novembre, eft de 10900: fi de ce nombre on ôte les 15 jours écoulés du dernier mois aratata, & que l'on ajoûte de même les 12 jours antérieurs au 13 atarta, afin d'avoir des mois Cappadociens entiers, la fomme fera de 10897 jours.

Le nombre contient 29 ans de 365 jours, plus 1 o mois de 30 jours & 12 jours au delà des mois; ce restant montre que l'année dont parle S. Epiphane eft une année fixe & dans laquelle on ajoûte un 366.o jour tous les quatre ans: mais comme 29 ans ne peuvent contenir que fept années biffextiles, & que nous avons un reftant de 12 jours qui laiffe 5 jours au delà des fept biffextiles, il faut que les 5 jours aient fait partie des 10 mois complets, & par conféquent que dans cette année les épagomènes ne foient pas rejetés à la fin des 12 mois, mais répandus dans le courant de l'année, de façon qu'il y ait dans les années communes 5 mois de 3 1 jours, & 6 dans les années biffextiles, comme cela avoit lieu dans les années civiles de différentes villes.

Si l'on fuppofe que des 10 mois reftans au delà des 29 années complètes, une partie appartenoit à la fin de l'année qui les précédoit, & le refle au commencement de celle qui les fuivoit; on pourra avoir 8 biflextiles, parce que l'année qui précédoit les 29 complètes aura dû être biffextile: mais en ce cas il restera encore 4 jours à répandre fur les 10 mois, & il faudra toûjours reconnoître que la forme de cette année Cappadocienne étoit différente de celle qui est -Epoch. Syro- marquée dans l'hémérologe, & qu'elle devoit être femblable Maced, du Car. à celle des années de Tyr & d'Héliopolis de Syrie.

Norris.

Si S. Epiphane nous avoit donné une troifième date dans fon année, nous ferions en état d'aller plus loin, &

fans doute calculé en fuppofant que
la règle avoit été fuivie de tout temps,
parce qu'en l'année 28 on avoit re-

médié à la faute des Pontifes. C'est le parti que j'ai pris en examinant ces dates.

peut-être

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peut-être de déterminer les mois fur lefquels étoient répandus les épagomènes; mais fans ce fecours on ne pourra proposer que de pures divinations: peut-être ne feroit-il pas impoffible de trouver cette troifième date dans quelque vie particulière des Saints de Cappadoce; mais je ne me fuis trouvé, ni le courage, ni le loifir de feuilleter dans cette vûe l'immense recueil des Bollandiftes.

Si le mois aratata de S. Epiphane eft le même que l'aretata de Giraldi, & que l'araotata des hémérologes de Henri Etienne & du Manufcrit Coiflin, & le même que l'adraoflata du manufcrit de Florence, la différence des deux années doit avoir été très-grande. Le mois aratata de faint Epiphane commençoit le 25 octobre, & le mois adraoftata ou aræotata commence le 10 février, c'eft une différence de 257 jours; mais il eft probable que l'année que S. Epiphane nomme Cappadocienne étoit une année afiatique, à laquelle on avoit adapté les noms Cappadociens des mois.

Sa première date fait commencer le mois atarta le 25 décembre d'une année Romaine commune: ce jour est dans l'hémérologe de Florence, celui auquel commençoit le mois porideon de l'année dite afiatique ACIAG, & le mois perittius des Ephésiens.

La feconde date fait concourir de même le premier du mois aratata avec le 25 octobre de l'année 28 de l'Ere Chrétienne, qui étoit une année biffextile, & dans laquelle ce jour étoit le 299. jour de l'année Romaine: mais, ni dans l'année commune, ni dans l'année biffextile, le 25 octobre ne répond au premier d'aucun autre mois connu; ainfi on ne peut rien conclurre du premier rapport: je n'en parle dans ce Mémoire que pour montrer que je n'ai rien négligé; cependant je me garderai bien de rendre compte de toutes les combinaisons & de tous les calculs inutiles par lesquels j'ai cherché un dénouement à des difficultés *je n'ai pû réfoudre, faute de pouvoir déterminer certains rapports. Ceux qui fe font appliqués aux recherches du Tome XIX.

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F

que

129.

genre de celles-ci, favent que le travail le plus grand & le plus pénible n'est pas toûjours celui qui nous a conduis à la folution, mais celui duquel il faut effacer jusqu'au moindre veftige, & qu'on ne doit pas même laiffer foupçonner au lecteur.

Les variétés que l'on aperçoit dans la manière dont les hémérologes rapportent les noms des mois Cappadociens, ne nous empêchent pas de reconnoître que plufieurs de ces. noms font les mêmes que ceux des mois Perfans; c'est une Differt. Mif- remarque que M. Reland a déjà faite: ceux qui ont du. cell vol. 11, p. moins parcouru les ouvrages imprimés de nos anciens astronomes, favent à quel point les noms orientaux des mois & des fignes font défigurés; c'est bien pis dans les manuscrits (c); il faut cependant convenir que quelques-uns des noms de ces mois Cappadociens n'ont aucun rapport avec les noms Perfans, tels font ceux de datoufia, d'omonia & de foudara ou foydara; mais ces trois noms étoient fans doute ceux de quelques divinités Cappadociennes, ou de quelques fêtes. attachées à ces mois. Le mois omonia, qui répond au mois, bahaman de l'année Perfanne, porte le nom du dieu Omanos,. adoré fur le même autel avec Anandratus, & duquel on Strab. XV, portoit la ftatue en proceffion, à ce que Strabon nous apprend; il étoit fouvent joint avec la déesse Anaïtis, la Diane & la Vénus Perfique. Le nom du mois foudara pouvoit avoir rapport à la fête des Sakea, célébrée à Zéla & dans la Cappadoce en mémoire de l'expulfion des Saques, c'eft le nom que les Perfans donnoient aux Scythes; elle fe céléStrab. XI, broit auffi en Perfe dans tous les lieux où l'on avoit reçû

733.

512.

(c) Le not Α'ρτες οι Αρταείν, répond à celui de Ardibehift Perfan, qui fe trouve corrompu en ceux de Apdes, & de Apdeltas. Dans les manufcrits, Teipes ou Teie Cappadocien, répond à celui de Tir ou Tiri PerTa Zararnei Cappadocien, ne s'éJoigne pas plus du Perfan Schahriar, με Στρείδι του Σχαχίρ des maalforits. Mutpi Cappadocien, eft

précisément le même que Milir,
Meherou Mithra. A querάua Cap-
padocien,
padocien, n'est pas différent du.
Perfan Aban mah, le mois Aban.

Appa Cappadocien, reflemble autant au mot Ader Perfan, que ceux de Adramech on Idrameh, donnés dans Albutani au mois Ader Azer

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