Lettres et instructions de Louis XVIII au comte de Saint-Priest

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Amyot, 1845 - 233 pages
 

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Popular passages

Page ci - ... première fois. J'exposai les risques que le roi et sa famille allaient courir, s'ils ne les évitaient en partant. Je m'étendis sur les ressources qu'on aurait en quittant Versailles pour Rambouillet, et je finis par dire au roi : Sire, si vous êtes conduit demain à Paris, votre couronne est perdue. Le roi fut ému, et se leva pour aller parler à la reine qui, cette fois, consentit au départ.
Page 101 - C'est à la France de ne pas se laisser prendre au dépourvu par ce grand événement. Il faut qu'elle se hâte d'occuper l'Egypte. La conquête de ce pays sera facile. Il n'est défendu que par cinq ou six mille mamelucks qui n'ont jamais vu le feu, et qui ne possèdent pas une pièce de canon.
Page cxcix - J'ai lu, monsieur, avec la plus sérieuse attention, la lettre que vous avez écrite le i" de ce mois au duc de la Vauguyon. Vous avez senti, comme je m'y attendais, que dans la nécessité où je me suis trouvé de quitter immédiatement le territoire de la république de Venise, je n'avais d'autre parti à prendre que celui auquel je me suis déterminé. Cette résolution indispensable a été accompagnée de toute la mesure que les circonstances actuelles pouvaient exiger de moi. Je ne me suis...
Page cviii - ... danger où il était exposé ainsi que sa famille, et de consentir au départ que le peuple demandait à grands cris; il lui représentait qu'étant prisonnier, il lui fallait subir la loi qui était imposée. Le roi ne répondait point. — « Ah! monsieur « de Saint-Priest, dit la reine, pourquoi ne sommes-nous « point partis hier au soir?» — « Ce n'est pas ma faute, » répondit-il. — « Je le sais bien, » ajouta-t-elle. Enfin, après une sorte de douloureuse agonie, le roi se résigna,...
Page cxi - lundi à la phalange de ces femmes qui lui demandaient du pain : » Quand vous aviez un roi, vous aviez du pain ; aujourd'hui, vous » en avez douze' cents , allez leur en demander.
Page cxxxv - réussissent, ils feront long-temps la loi; il sera » impossible de leur rien refuser; c'est contracter » avec eux une trop grande obligation que de leur
Page xxvii - ... Danube, remporta une première victoire ; le grand visir était enfermé dans le camp de Schumla, il y fut bloqué. Pour sauver son armée, il demanda la paix ; elle fut impérieusement dictée par le prince Nicolas Repnin, dans le traité de Kainardji. A ce moment même, M. de Saint-Priest apprenait la mort de Louis XV. Il devait beaucoup à ses bontés; il avait été dès sa jeunesse encouragé par le bon accueil de ce prince. Cette nouvelle lui fut triste ; en même temps il s'inquiétait...
Page 102 - Il n'est défendu que par cinq ou six mille mamelucks qui n'ont jamais vu le feu, et qui ne possèdent pas une pièce de canon. » Le gouvernement, déterminé par ces considérations, avait résolu de tenter l'entreprise; vingt mille hommes devaient être embarqués, au mois de juillet, sur plusieurs divisions de la flotte, qui, parties de différents ports, se seraient ralliées au port de Paleo-Castro, à l'est de Candie.
Page lxix - ... universelle, dont il était honoré, avait triomphé de l'éloignement du roi. La reine et M. le comte d'Artois s'étaient vus contraints à demander sa rentrée au ministère. Fort d'une telle situation, il avait dans le conseil une telle prépondérance, qu'à peine risquait-il d'y trouver une contradiction. Elle eût été très-inutile ; le roi avait adopté, comme plan de conduite, de suivre toujours l'avis de l'homme, qui lui était désigné comme le sauveur de la monarchie. Nul, parmi...
Page lxvii - Ah ! dit-elle en soupirant , il n'ya plus de bonheur pour moi depuis qu'ils m'ont faite intrigante. » Je me récriai sur ce mot. « Oui, reprit la reine, c'est bien le mot propre; toute femme qui se mêle d'affaires...

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