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Nad. 56.

A.D. 1743. ❝mers, ferviteur des deux cités facrées, un fe“cond Secander Zoulcarnein, avec la dignité "de Dara & de Caïkhofrev, avec des armées "auffi nombreuses que les étoiles, & auquel "Dieu veuille accorder une heureuse éternité ! "Cet ambaffadeur étoit chargé des cinq propofitions fuivantes :

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I. "Qu'en conféquence de ce que les Perfans "ont rejeté leurs précédentes opinions, " & reconnu la haute dignité de Giafar, "les hommes de lettres & docteurs Turcs "confirment leur agrément, & con"fidèrent leur croyance comme la cinquième secte.

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II. " Que comme il y a quatre colonnes dans "le facré temple de la Mecque en hon

neur des quatre fectes, on en érigera "une autre pour celle de Giafar.

III. “

Que comme toutes les années un chef "des pélerins eft envoyé de perse en "compagnie des chefs d'Egypte & de Syrie, pour défendre les pélerins Per

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fans, un autre chef de la part de la "Porte fe joindra à eux dans la même "intention.

IV. " Que les prifonniers de chaque empire "feront relâchés, & que le commerce "fera libre entre les deux nations.

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V... Que les fouverains de Perse & de Tur- A.D. 1743. quie tiendront refpectivement un en

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voyé à la cour l'un de l'autre, afin de "déterminer les affaires des deux em"pires, & de cimenter la paix entre eux. "La ratification de ces cinq articles auroit "ôté tout fujet de difcorde parmi le peuple de Mahomet, auroit fait vivre en paix & tranquillité les fidelles croyans, & cimenté l'ami"tié entre les deux royaumes.

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"Dans ce temps-là, la Porte accorda les "articles touchant les pélerins, l'affranchiffe"ment des efclaves, & le rétabliffement d'un

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envoyé dans chaque cour; mais elle pria "d'être dispensée de la confirmation de "la fecte de Giafar, & des autres de"mandes qui s'y rapportoient. En con"féquence, plufieurs ambaffadeurs furent en

voyés d'une part avec des refus, & des ex"cufes, & de l'autre avec des argumens clairs " & convaincans. Comme cette affaire a été

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en agitation pendant fept ou huit années, A.D. 1743. "celle-ci de l'Hégire 1156, l'armée royale & victorieuse a marché en Turquie, afin "d'éteindre le feu de la contention, & d'écar"ter ter toute difcorde des fidelles croyans.

"Enfin, pour délibérer fur cette importante "affaire, fa Majefté a ordonné que les doc"teurs & juges de Perfe, de Balkhe, & de “Bokhara s'affemblaffent, & quand elle a été

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A.D. 1743. baifer la terre fainte en Negef Egeref, elle a invité au même confeil les favans de Kerbelé, d'Hillé, & des dépendances de Bagdad; & comme il n'y avoit eu aucune tache ❝ dans la croyance orthodoxe jufqu'au règne "des Sefevis, elle a voulu que les pilliers de "la religion nettoyaffent la fontaine de la foi "de toute héréfie, & fiffent couler les eaux pures de la vérité, afin d'éteindre le feu de "la diffention.

"Selon ces auguftes ordres, cette affemblée "s'eft tenue dans la facrée demeure du maître "de la religion, du très-pieux Iman (à qui "Dieu faffe paix!) où toute l'affaire a été "éclaircie & expliquée, comme il paroît par "cette préfente convention.

Profeffion de Foi de ceux qui défirent la "Durée du Règne de fa Majefté Nader Chab, Docteurs de l'Iran.

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"Nous croyons qu'après le départ du chef "de tous les prophètes, le Califat defcendit

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aux quatre illuftres pilliers de la religion,

Aboubeer, Omar, Ofman, & Ali (auxquels "Dieu faffe paix !), & pour lesquels il' fut

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envoyé du ciel ce très-excellent verfet:

"Dieu fut gracieux aux croyans, lorsqu'ils

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firent un accord fous l'arbre, & connut

ce qui étoit dans leurs cœurs.'

"Les compagnons du prophète font comme "les étoiles, quel que foit celui d'entre eux

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que l'on prend pour guide, on eft conduit A. D. 1743. "dans le bon chemin. Nous reconnoiffons

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que la fouveraineté légitime leur fut confirmée, & qu'ils confervèrent conftamment "l'amitié qui les uniffoit; qu'après la mort "d'Aboubeer & celle d'Omar, le plus noble "Matirza Ali fut confulté à leur fujet, & répondit :

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"Ces deux Imans étoient juftes; ils vécurent
"& moururent dans la vérité.

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Que le premier de ces Califes a dit au

fujet du quatrième; "Vous êtes beni puifqu'Ali eft parmi vous," & qu'Omar s'eft "exprimé ainfi, "Si ce n'étoit à caufe d'Ali "Omar périroit."

"Nous trouvons qu'il n'eft pas néceffaire "de s'étendre davantage fur leur unanimité " & leur union. A la fin, en l'année 906, "Chah Ifmaïl publia une héréfie contre les "trois premiers Califes; ce fut la fource de "la calamité & de la ruine des vrais croyans, "la caufe de la haine entre le peuple de Ma

homet, jusqu'à ce que, par la faveur du Roi "des rois, fa Majefté fe fût affise fur le trône "de Perfe, & eût fait la propofition ci-deflus "mentionnée, que nous, fes fujets, accep"tâmes. Et à préfent, dans la demeure fa“crée, nous avons figné la préfente déclaration, affirmant légitime la fucceffion des

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A.D. 1743. 66 quatre Califes, protestant que nous n'avons “nulle forte de doute à ce fujet, que nous dé"firons ardemment la fin de tout fchifme, fi "le Mufti & les docteurs de la Porte veulent "établir la fete de Giafar, à laquelle nous nous confeffons fermement attachés. Voilà "nos opinions données dans la fincérité de

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nos cœurs ; quiconque s'y opposera sera en"nemi de la véritable religion, & expofé à "l'ire de l'Empereur du monde."

Les favans de Negef, de Kerbelaï, d'Hillé & des dépendances de Bagdad, profefsèrent que l'Iman Giafar, fur qui foit la paix du Seigneur, eft très-noble, de la race du prophète, & reçu parmi les Imans de la vraie foi. Ils acquiefcèrent à tout ce que les docteurs de l'Iran avoient déclaré, & maintinrent le droit des glorieux Califes; ils ajoutèrent que ceux qui s'oppofent à cette croyance s'oppofent à la religion de Dieu & du prophète, & qu'ils feront punis en ce monde par le Sultan du fiècle, & dans l'autre par l'Etre Toutpuiffant.

Les lettrés de Bokhara & de Balkhe furent en tout de l'opinion de ceux de l'Iran; dont ils déclarèrent la fecte être la religion du Seigneur de toutes les créatures; disant, que qui contredit cette opinion s'écarte de la vraie foi, se prive de la faveur du prophète, reçoit

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