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à. Kizak, s'enfuirent à l'approche des con- AD 1741. quérans: alors Pourali, fils d'Abou'l Kheir Khan étoit prince de Kizak; il joignit les fugitifs, affiégea & prit le château de Kheïou, tua Taher Khan & plufieurs des commandans royaux, après quoi il s'empara de la principauté de ces contrées.

Sur ces nouvelles, fa Majefté ordonna au prince Nafralla Mirza, ainfi qu'à plufieurs officiers, de conduire les troupes du Khoraffan contre ces rebelles, & de reprendre les territoires qu ils avoient envahis; elle nomma Mohammed Ali Khan Kirklou, & Hagi Seifeddin Khan Beïat, directeurs de la maison du prince, & les ayant inftruits de fes intentions, les envoya en Khoraffan avec ordre de faire les préparations néceffaires pour cette expédition, de se rendre pour le jour du nouvel fe an en Kharezme, dans l'armée du prince.

L'armée impériale ayant féjourné un mois entier à Gazikmouk, Khasfoulad Khan, Serkhaï, Ofmeï, & plufieurs autres chefs, vinrent au glorieux camp, & baisèrent le facré marchepied: leur foumiffion leur mérita de grandes faveurs de fa Majefté; ils en reçurent de magnifiques robes, & des chevaux avec des caparaçons d'or.

Au commencement du mois Regeb, Nader Septembre. Chah marcha contre les rebelles d'Oar, qui

A.D. 1741. habitoient la partie la plus reculée du DagheNad. 54. ftan, joignant la Circaffie. Il eft impoffible

pour le courfier de la plume de traverser la vallée de la defcription de ces routes difficiles & raboteuses.

L'entière étendue de ce pays eft de douze jours de marche, dans laquelle on ne trouve pas un feul terrain uni, & à peine un fentier où deux foldats d'infanterie puiffent paffer de front; dans le plus fort de l'été, les collines font rarement dépourvues de neige, & fes plus extrêmes chaleurs font femblables à l'hiver des autres contrées.

y

L'armée ayant demeuré quinze jours dans. ces quartiers pour punir les rebelles, il arriva qu'une troupe de foldats, faute de guides habiles, fe trouvèrent dans un lieu inconnu entre des monts couverts de neige, où, en étant venus aux prises avec l'ennemi, quelques-uns d'entre eux revinrent dans les régions heureufes, tandis que d'autres tombèrent dans celle de la misère.

C'étoit alors le temps de l'entrée du soleil dans le figne du Scorpion; & la violence des neiges & des pluies empêcha l'armée royale d'achever la réduction de la tribu d'Oar; en conféquence elle quitta fa ftation, & Serkheï, avec fa famille, la fuivit à Derbend.

Au commencement de la marche de l'Em

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pereur contre la tribu d'Oar, Ofmeï avoit été A. D. 1741. envoyé à Kerakeitaf pour tranfplanter quelques familles de Lekzies, & pour faire parmi eux des levées de foldats qui devoient venir joindre le corps d'armée à Derbend. Nader,

à fon retour, & lorfqu'il étoit dans le voisinage de Tcherag, district du Daghestan, apprit que ces troupes, après avoir quitté Kerakeitaf, & en traversant les forêts, avoient, à l'inftigation d'Ofmeï, été attaquées par une compagnie de Lekzies, & que ne pouvant former un corps dans ces étroits défilés, elles avoient été battues, & avoient perdu leurs bêtes de charge, & leurs chevaux.

Cette nouvelle fouffla le feu de la colère dans l'ame de fa Majefté, & la fit réfoudre de ne point tourner fes étendards d'un autre côté jufqu'à ce qu'elle eût fubjugué des rebelles fi opiniâtres. Elle ordonna donc qu'on amaffat des provifions depuis Teflis, auffi loin que Tauris, Khelkhal, & Ardebil, & qu'avec de l'artillerie on les fit parvenir le cinquième de Chaaban, au camp en Derbend fur des bêtes de charge.

5 Octobre.

Le quatorzième, l'Empereur, laiffant le 14 Octobre. camp & les bagages, marcha à la tête d'un efcadron vers Kerakeitaf, fit conftruire des forts depuis Derbend jufqu'aux extrémités du

A.D. 1741. pays des Lekzies, à la diftance de deux ou

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8 Novem

bre.

trois parafanges l'un de l'autre, dans chacun defquels il laiffa des troupes avec ordre de se faifir de tous les territoires de ces rebelles, & de les poursuivre jufqu'à ce qu'ils fuffent anéantis.

Le dix de Ramazan, fa Majesté retourna à ̧ l'armée; &, ayant choifi fes quartiers d'hiver en un lieu rempli d'eau & de fourrages, y établit fon camp; elle y plaça fon férail, commandant aux chefs de fon armée de fe bâtir des maifons de timbre & de canne, pour fe mettre à l'abri des rigueurs de la prochaine faifon.

Voici à préfent ce qui arriva d'heureux pendant ces temps.

On a vu que dans les forêts du Mazenderan il avoit été tiré un coup de moufquet fur la perfonne facrée de l'Empereur: la tribu de Taimni avoit été foupçonnée de cet attentat, parce qu'alors quelques-uns d'entre eux avoient pris la fuite; les fugitifs, pourfuivis, avoient été pris fur les confins d'Oubé & de Chafilan, & conduits devant la préfence royale. On avoit appris d'eux qu'un ferviteur de Dilaver nommé Neikcadem avoit fait cette horrible entreprise à l'inftigation d'Aka Mirza fils de Dilaver; celui-ci fut puni comme il le méri

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toit, tandis que l'affaffin Neikcadem fauva fa A.D. 1741. vie par une fincère confeffion de fon crime, & eut feulement les deux yeux arrachés.

Un ambaffadeur de Mohammed Chah, puiffant empereur de l'Indoftan, arriva au camp, chargé de préfenter de riches dons à fa Majefté, & pour la féliciter de fes conquêtes du Touran & du Kharezme: il fut reçu, & congédié avec de grands honneurs.

D'un autre côté, Nezif Effendi & Menif Effendi furent envoyés par la Porte, accompagnés d'Hagi Khan, ambaffadeur de fa Majefté en Turquie, & ils parvinrent à la hauté cour dans le mois de Zou'lkadé.

Nader Chah avoit auparavant reçu une lettre de l'empereur Ottoman, qui refufoit l'établissement de la fecte de Giafer, & la demande d'ériger un cinquième pillier dans la mofquée de la Mecque.

En conféquence, il fit la réponse suivante: "Avant que l'empire de l'Iran appartînt aux Sultans Turcmans, quelques provinces "de la Natolie, des Indes, & du Turquestan, "furent annexées à cet état. Lorsque par "les décrets du fort cet empire eut été trans"féré à la race de Sefevi, Balkhe, & fes dépendances, tombèrent en la poffeffion des "Ouzbegs, l'Irak en celle des Arabes; Cabul