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nos fouverains un Leon X. ou un Laurent de Medicis.

Princes de l'Europe, qui préférez les nobles accens de la vérité, à l'hommage fervile de l'adulation, écoutez les avis d'un homme libre qui s'intéreffe à votre gloire, mais qui ne défire pas votre protection. Encouragez l'étude des langues Asiatiques; étalez devant tout le monde ces précieux tréfors dont vous n'êtes que les dépofitaires, et qui ne font tréfors que lorfqu'ils font utiles; mettez au jour ces manufcrits admirables qui ornent vos cabinets fans enrichir votre efprit, comme les caractères Chinois fur les vases de porcelaine, dont nous admirons les belles nuances fans en pénétrer le fens. Ignorez-vous que l'or, les diamans, les talens, la vertu même, ne font précieux qu'autant qu'ils font répandus pour le bienêtre de nos femblables? Elevez des colléges, des imprimeries; n'épargnez pas les récompenfes, les médailles, les lauriers; faites en forte que les beaux jours des Médicis renaiffent en ce fiècle; que vos cours foient les fanctuaires des Mirandoles, des Politiens, des Giraldes; ouvrez ainfi les fources cachées de l'érudition, et triomphez de l'Afie en la cou

ronnant.

Grâces à nos belles et fages lois, ou plutót à notre fainte religion qui en est la base, vous

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ne ferez jamais auffi defpotiques que les rois de l'Orient*: plût au ciel que vous fuffiez auffi généreux, auffi éclairés, auffi magnanimes qu'eux; que, pénétrés d'une jufte horreur contre ceux de vos ancêtres, qui ont été les fléaux de l'humanité, vous tâchaffiez d'en être la consolation et la gloire ; et, qu'en procurant le bonheur de vos fujets, dans lequel feul doit confifter le vôtre, vous réparaffiez (s'il eft poffible) le malheur que vous avez de régner fur eux!

* Il ne faut pas croire, cependant, que les philosophes Orientaux foient de vils adulateurs. Ils fe déchaînent dans leurs écrits contre l'injuftice et la tyrannie. Un philofophe Arabe étoit à la cour d'un roi auffi injuste que defpotique; ce roi, voulant l'infulter, affura qu'il y avoit dans les enfers un moulin pour moudre les têtes des favans; et demanda au philofophe fi cela n'étoit pas vrai; celui-ci répondit, avec une fermeté digne des plus grands éloges, “Quï! cela eft vrai; mais c'est le fang des tyrans qui fait tourner ce moulin."

AN

INTRODUCTION

то

THE HISTORY

OF

THE LIFE OF

NADER SHAH.

CONTAINING

A DESCRIPTION OF ASIA, ACCORDING TO THE ORIENTAL

GEOGRAPHERS.

II. A SHORT HISTORY OF PERSIA FROM THE EARLIEST TIMES TO THE PRESENT CENTURY,

THE

PREFACE.

No characters are more confpicuous in hiftory, or excite greater admiration in the generality of readers, than those of celebrated warriours and conquerors: we fuppose them to partake of a nature more than human; we deck their ftatues and pictures with laurel; and we dignify them with the name of Great; though, perhaps, if they were ftripped of their bright arms, and divested of their pompous titles, we should find most of them to be the meanest and bafeft of mankind. This infatuation arifes, partly from the deplorable fervility of our minds, and our eagerness to kifs the foot which tramples on us; partly from our afcribing to the fuperior force and abilities of one man that fuccefs, in which chance or treachery have often a confiderable fhare, and which could never be obtained without the united effort of a multitude; and partly from our mistaking the nature of true

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