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ZEZ, district proche d'Hamadan.

ZENGIAN, ville de l'Irak Perfan, patrie de plufieurs hommes illuftres par leur favoir. ZOURABAD, diftrict de Serkhes, contenant plufieurs villages. Il y a un autre district de ce nom dans le quartier de Nichapour.

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VALEUR DE LA MONNOIE EN PERSE.

TOMAN, le toman fait cinquante abaffis, ou pièces de dix-huit fous.

MEN, le men revient à cinq livres quatorze onces poids de Paris.

20 CRORES de roupies font vingt-cinq millions fterlings.

70 CRORES 87,500,000.

TRAITÉ

SUR

LA POËSIE ORIENTALE.

SECTION I.

LA poëfie Orientale eft fertile en expreffions fortes, en métaphores hardies, en fentimens pleins de feu, & en defcriptions animées des plus vives couleurs. Malgré ces vérités si généralement reconnues, cette poëfie douce & fublime a trouvé des critiques auffi injustes que févères. Ceux d'entre eux qui ont voulu nommer fautes infoutenables des beautés fingulières les ont attribuées à l'ignorance, à l'inattention, aux faillies d'une imagination déréglée, à la négligence dans la distinction & dans l'arrangement des idées. Mais, puifque les connoiffeurs conviennent que les ouvrages des auteurs Afiatiques font fouvent admirables, le foin de rechercher d'où leur viennent ces beautés réelles, ou ces fautes imaginaires, eft

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peu

néceffaire dans ce traité. Quand un poëte joint à l'élocution & à l'élégance les ornemens & les grâces, on ne peut lui refufer le titre d'excellent poëte. D'ailleurs, ne fait-on pas que les auteurs, de quelque nation que ce foit, qui se sont fait diftinguer par leur génie vif & inventeur, ont négligé cette exactitude fcrupuleufe dont les poëtes médiocres font fi jaloux. Les premiers fe font contentés d'une générale reffemblance, & ils ont présenté à l'efprit tout ce qu'il y a de plus grand & de plus frappant dans la nature; la régularité affectée des autres rend leurs peintures ternies & inanimées, fait difparoître la beauté de l'efquiffe fous le détail minutieux des moindres traits.

Sans donc entrer ici dans un examen fuivi de toutes les causes qui donnent cette vivacité furprenante aux images Orientales, nous nous contenterons de parler de quelques avantages que les auteurs Afiatiques ont fur nous en plufieurs points.

Ils ont des idiomes riches & abondans; ils refpirent fous un climat chaud & fertile; ils font entourés d'objets auffi beaux que rians; ils jouiffent d'une agréable tranquillité; & ils confacrent leur loifir à une paffion qui contribue à leur inspirer de bonne heure le goût poëtique.

La langue Arabe eft expreffive, forte, & fonore; on peut dire qu'elle eft la plus copieuse de toutes les langues, car chaque tribu de cette nation a des mots qui lui font propres. Leurs poëtes fe fervent de tous ces mots, qui deviennent d'un ufage général à proportion que l'ouvrage qui les raffemble eft plus célébre, ainfi que plufieurs petits ruiffeaux fe réuniffant forment une large & abondante rivière.

La langue Perfane eft remplie de douceur & d'harmonie; joignant à la richeffe de fon propre fond celle de plufieurs mots qu'elle a reçus de la langue Arabe, elle furpaffe celle-ci en une beauté fort effentielle à la poëfie, qui eft l'ufage des mots compofés, auxquels les Arabes font fi contraires, que pour les éviter ils emploient de longues circonlocutions. En général, aucun idiome ne peut entrer en comparison avec le Perían pour la délicateffe & la variété de fes mots compofés, dont nous citerons quelques-uns, malgré la difficulté qu'il y a de les traduire en toute autre langue: comme, Gulfechán, parfemant des rofes; Zumrudfám, couleur d'émeraude, Gulrokh, joues de rofe; Semer.bui, avec l'odeur de jafmin; Guntcheleb, avec des levres de rofes.

On trouve dans la langue Perfane plufieurs autres mots femblables, mais auxquels on ne

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