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siah. Others hold that all the three were only human beings, who on account of their sanctity and righteousness, were raised to these high dignities."

Bernier, who was an attentive traveller, a faithful narrator, and, in general, a judicious observer, gives the following account of a conversation he had with some of the principal Pundits at Benares, upon the subject of the worship of idols by the Hindus.

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Lorsque je descendis le long du Gange, et que je passai par Benares, j'allai trouver le chef des Pundets, qui fait là sa demeure ordinaire. C'est un religieux tellement renommé pour son savoir, que Chah Jehan, tant pour sa science que pour complaire aux Rajas, lui fit pension de deux mille roupies. C'étoit un gros homme, très-bien fait, et qu'on regardoit avec plaisir: pour tout vêtement il n'avoit qu'une espèce d'écharpe blanche de soie, qui étoit liée à l'entour de sa ceinture, et qui pendoit jusqu'à mijambe, avec une autre écharpe, rouge, de soie, assez large, qu'il avoit sur ses épaules

comme un petit manteau. Je l'avois vu plusieurs fois à Delhi dans cette posture, devant le Roi, dans l'assemblée de tous les Omrahs, et marcher par les rues tantôt à pied tantôt en Palcky.* Je l'avois aussi vu, et j'avois conversé plusieurs fois avec lui, parceque pendant un an il s'étoit toujours trouvé à notre conférence devant mon Agah, à qui il faisoit la cour, afin qu'il lui fît redonner sa pension, qu'Aurengzebe, parvenu à l'empire, lui avoit ôtée, pour paroître grand Musulman. Dans la visite que je lui rendis à Benares, il me fit cent caresses, et me donna même la collation dans la bibliothèque de son Université avec les six plus fameux Pundets de la ville. Quand je me vis en si bonne compagnie, je les priai tous de me dire leurs sentimens sur l'adoration de leurs idoles; car je leur disois que je m'en allois des Indes extrêmement scandalisé de ce côté-là, et leur reprochois que c'étoit une chose contre toute

* Called by the English Palankeen.

sorte de raison, et tout-à-fait indigne de gens savans et philosophes comme eux.”

"Nous avons véritablement, me direntils, dans nos temples, quantité de statues diverses, comme celle de Brahma, Mahadeu, Genich, et Gavani,* qui sont des principaux et des plus parfaits Deutas, et même de quantité d'autres de moindre perfection, auxquelles nous rendons beaucoup d'honneurs; nous nous prosternons devant elles, et leur présentons des fleurs, du riz, des huiles de senteur, du safran et autres choses semblables avec beaucoup de cérémonie: néanmoins, nous ne croyons point que ces statues soient ou Brahma même, ou Béchen† lui-même, et ainsi des autres, mais seulement leurs images et représentations, et nous ne leur rendons ces honneurs qu'à cause de ce qu'elles représentent; elles sont dans nos Deuras,‡ afin qu'il y ait quelque chose devant les yeux qui arrête

* Probably, Bavany.

Vishen, or Vishnu.

‡ Dewuls, or temples.

l'esprit; et quand nous prions, ce n'est pas la statue que nous prions, mais celui qui est représenté par la statue: au reste nous reconnoissons que c'est Dieu qui est le Maître absolu et le seul Tout-puissant."*

M. Ziegenbalg, one of the first missionaries sent by the king of Denmark to Tranquebar,+ having asked different Brahmins,

* Voyages de Bernier, tom. ii. pp. 157-159.

+ Tranquebar was granted to the Danes, by the Rajah of Tanjore, in 1621.-The king of Denmark having, in the year 1705, applied to M. Franck, professor of theology at Halle, to recommend persons fit to be sent as missionaries to India; Franck proposed M. Ziegenbalg and M. Plutchau. They sailed from Copenhagen the 29th of November in that year, and arrived at Tranquebar the 9th of July, 1706. M. Plutchau, after a few years residence, returned to Europe and remained there. M. Ziegenbalg visited Europe in 1715; came from Denmark to England, embarked there the 4th of March, 1716, landed at Madras the 9th of August in the same year, and died at Tranquebar the 23d of February, 1719. He translated into the Malabar, or Tamoul language, the whole of the New Testament, and at his death had nearly completed a translation of the Old. He wrote a Malabar grammar, which was printed at

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the reason of their not offering worship to the Supreme Being, they uniformly replied; that God was a Being without shape, incomprehensible, of whom no precise idea could be formed; and that the adoration before idols, being ordained by their religion, God would receive, and consider that, as adoration offered to himself.

He gives some literal translations of passages from their writings:

The Being of beings is the only God, eternal, and every where present, who comprises every thing; there is no God but He."

"O Sovereign of all beings, Lord of the Heavens and the Earth, before whom shall I deplore my wretchedness, if thou abandon me ?"*

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God is, as upon a sea without bounds;

Halle; and a dictionary, printed at Tranquebar in 1712, which then contained 20,000 words, and was afterwards augmented.-See Hist. du Christ. des Indes par la Croze.

*From a book named Vara-baddu.

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