Critiques et portraits littéraires, Volume 2

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Eugène Renduel, 1841
 

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Popular passages

Page 38 - Il n'est rien de commun entre la terre et moi. Quand la feuille des bois tombe dans la prairie, Le vent du soir s'élève et l'arrache aux vallons ; Et moi, je suis semblable à la feuille flétrie: Emportez-moi comme elle, orageux aquilons.
Page 37 - Qu'il soit dans ton repos, qu'il soit dans tes orages, Beau lac, et dans l'aspect de tes riants coteaux, Et dans ces noirs sapins, et dans ces rocs sauvages Qui pendent sur tes eaux; Qu'il soit dans le zéphyr qui frémit et qui passe, Dans les bruits de tes bords, par tes bords répétés, Dans l'astre au front d'argent qui blanchit ta surface De ses molles clartés...
Page 339 - Ici, il voit éclater le réverbère à la porte de cet hôtel, dont les habitants, plongés dans les plaisirs, ignorent qu'il est un misérable, occupé seul à regarder de loin la lumière de leurs fêtes : lui qui eut aussi des fêtes et des amis! Il ramène ensuite ses regards sur quelque petit rayon tremblant dans une pauvre maison écartée du faubourg, et il se dit : Là, j'ai des frères.
Page 260 - On en rit; c'est hasard s'il n'a heurté personne. Mais sa folie au front lui met une couronne, A l'épaule une pourpre, et devant son chemin La flûte et les flambeaux, comme un jeune Romain...
Page 156 - Quand il pâlit un soir, et que sa voix tremblante S'éteignit tout à coup dans un mot commencé; Quand ses yeux, soulevant leur paupière brûlante, Me blessèrent d'un mal dont je le crus blessé ; Quand ses traits plus touchants, éclairés d'une flamme Qui ne s'éteint jamais, S'imprimèrent vivants dans le fond de mon âme, II...
Page 353 - Du bord de mon navire, les regards attachés à l'étoile du soir, je lui demandais des vents pour cingler plus vite, de la gloire pour me faire aimer.
Page 249 - De 1819 à 1824, sous la double influence directe d'André Chénier et des Méditations, sous le retentissement des chefs-d'œuvre de Byron et de Scott, au bruit des cris de la Grèce, au fort des illusions religieuses et monarchiques de la Restauration, il se forma un ensemble de préludes, où dominaient une mélancolie vague, idéale, l'accent chevaleresque, et une grâce de détails curieuse et souvent exquise. MM. Soumet et Guiraud appartiennent purement à cette phase de notre poésie, et en...
Page 326 - ... enchanteresse à son tour et qui ne périt pas. Dans ce salon, qu'il faudrait peindre, où tout dispose à ce qu'on y attend, dont la porte reste entr'ouverte sur le monde qui y pénètre encore, dont les fenêtres donnent sur le jardin clos et sur les espaliers en fleurs d'une abbaye, on a donc lu les mémoires du vivant le plus illustre, lui présent, mémoires qui ne paraîtront au jour que lui disparu. Silence et bruit lointain, gloire en plein régnante et perspective d'un mausolée, confins...
Page 329 - ... crée le souvenir. Cour de Ferrare, jardins des « Médicis , forêt de pins de Ravenne où fut « Byron , tous lieux où se sont groupés des gé^« nies , des affections et des gloires , tous Edens « mortels que la jeune postérité exagère toujours « un peu et qu'elle adore , faut-il tant vous « envier? et n'enviera-t-on pas un jour ceci?
Page 263 - Le cœur d'un homme vierge est un vase profond : Lorsque la première eau qu'on y verse est impure. La mer y passerait sans laver la souillure, Car l'abîme est immense, et la tache est au fond.

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