lac brûle d'un liquide feu. Telles apparaissent dans leur couleur (lorsque la violence d'un tourbillon souterrain a transporté une colline arrachée du Pelore ou des flancs déchirés du tonnant Etna), telles apparaissent les entrailles combustibles et inflammables qui là concevant le feu, sont lancées au ciel par l'énergie minérale à l'aide des vents, et laissent un fond brûlé, tout enveloppé d'infection et de fumée: pareil fut le sol de repos que toucha SATAN de la plante de ses pieds maudits. Beelzebuth, son compagnon le plus proche, le suit, tous deux se glorifiant d'être échappés aux eaux stygiennes, comme des dieux leurs forces recouvrées, non par la propres tolérance du suprême Pouvoir. par «Est-ce ici la région, le sol, le climat, dit » alors l'Archange perdu, est-ici le séjour que >> nous devons changer contre le ciel, cette morne » obscurité contre cette lumière céleste? Soit! puisque celui qui maintenant est souverain >> peut disposer et décider de ce qui sera justice. » Le plus loin de lui est le mieux, de lui qui, égalé en raison, s'est élevé au dessus de ses égaux par la force. Adieu, champs fortunes » où la joie habite pour toujours! salut, horreurs, » salut, monde infernal! Et toi, profond Enfer, >> reçois ton nouveau possesseur. Il t'apporte un esprit que ne changeront ni le temps ni le lieu. L'esprit est à soi-même sa propre demeure; il >> peut faire en soi un Ciel de l'Enfer, un Enfer What matter where, if I be still the same, "But wherefore let we then our faithful friends, The associates and copartners of our loss, In this unhappy mansion; or once more So Satan spake, and him Beëlzebub Thus answer'd : "Leader of those armies bright, Which but the Omnipotent none could have foil'd, » du Ciel. Qu'importe où je serai, si je suis toujours le même et ce que je dois être, tout, >> quoique moindre que celui que le tonnerre a » fait plus grand? Ici du moins nous serons libres. » Le Tout-Puissant n'a pas bâti ce lieu pour nous l'envier; il ne voudra pas nous en chasser. Ici >> nous pourrons régner en sûreté; et, à mon » avis, régner est digne d'ambition même en >> Enfer; mieux vaut régner dans l'Enfer que >> servir dans le Ciel. » Mais laisserons-nous donc nos amis fidèles » les associés, les co-partageans de notre ruine, étendus, étonnés sur le lac d'oubli? Neles appel>> lerons-nous pas à prendre avec nous leur part » de ce manoir malheureux, ou, avec nos armes » ralliées, à tenter une fois de plus, s'il est encore quelque chose à regagner au Ciel ou à perdre » dans l'Enfer? » Ainsi parla SATAN, et Beelzebuth lui répondit : « Chef de ces brillantes armées, qui parnul autre >> que le Tout-Puissant n'auraient été vaincues » si une fois elles entendent cette voix, le gage le plus vif de leur espérance au milieu des craintes » et des dangers; cette voix si souvent retentis»sante dans les pires extrémités, au bord péril» leux de la bataille quand elle rugissait; cette voix, signal le plus rassurant dans tous les >> assauts, soudain elles vont reprendre un nou New courage, and revive, though now they lie He scarce had ceased, when the superiour fiend Was moving toward the shore; his ponderous shield, Ethereal temper, massy, large, and round, Behind him cast; the broad circumference Hung on his shoulders, like the moon, whose orb : » veau courage et revivre, quoiqu'elles lan» guissent à présent, gémissantes et prosternées » sur le lac de feu, comme nous tout à l'heure >> assourdis et stupéfaits qui s'en étonnerait » tombées d'une si pernicieuse hauteur! >> Beelzebuth avait à peine cessé de parler, et déjà le grand Ennemi s'avançait vers le rivage : son pesant bouclier, de trempe éthérée, massif, large et rond, était rejeté derrière lui; la large circonférence pendait à ses épaules, comme la lune dont l'orbe, à travers un verre optique, est observé le soir par l'Astronome toscan, du sommet de Fiesole ou dans le Valdarno, pour découvrir de nouvelles terres, des rivières et des montagnes sur son globe tacheté. La lance de SATAN (près de laquelle le plus haut pin scié sur les collines de Norwège, pour être le mât de quelque grand vaisseau amiral, ne serait qu'un roseau) lui sert à soutenir ses pas mal assurés sur la marne brùlante; bien différens de ces pas sur l'azur du ciel ! Le climat torride voûté de feu le frappe encore d'autres plaies: néanmoins il endure tout, jusqu'à ce qu'il arrive au bord de la mer enflammée. Là, il s'arrête. Il appelle ses légions, formes d'anges fanées, qui gisent aussi épaisses que les feuilles d'automne jonchant les ruisseaux de Vallombreuse, où les ombrages étruriens décrivent l'arche élevée d'un berceau; ainsi surnagent des varechs dis |