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2o Côté du Jardin, grande allée, ou allongement longeant la rue de Bouillou, de préférence, s'il y avait lieu d'étendre l'Arboretum.

Notre projet ne s'applique, comme il est indiqué, qu'au côté des murs.

Cependant si cet espace était insuffisant, ce qui est probable, on pourrait peut-être donner de l'extension à l'Arboretum, par des massifs placés en bordure des allées, côté du Jardin, comme il est dit au § 3, ci-après, et même en l'allongeant le long de la rue de Bouillou, à la suite de la grille donnant accès sur cette rue.

On pourrait placer dans ces massifs particulièrement même, les plantes de terre de bruyère, qui ainsi séparées par la grande allée n'auraient point à craindre d'être génées, et par les branches et par les racines des grands arbres placés le long des murs.

On aurait ainsi l'espace nécessaire pour établir bien convenablement l'Arboretum qui doit être aussi complet que possible.

3o Massifs dans les pelouses.

On a planté dans les pelouses une collection composée uniquement de conifères; en outre, ces plantes sont toutes isolées et placées à quelques distances, avec une régularité presque géométrique qui fait confusion.

Cette disposition n'est pas du tout en rapport avec celle des jardins anglais actuels, tels que ceux de

Nantes, du Parc Monceau et du Trocadéro, à Paris; du Petit-Trianon et des ouvrages sur la matière.

Je crois qu'il serait infiniment préférable :

1° De réduire le nombre de ces arbres, s'en tenant à un choix des plus belles espèces et de les grouper, pour laisser vides de plus grands espaces ;

2o De remplacer ceux de ces arbres supprimés, par des massifs de belles plantes à feuilles persistantes en général magnolias, houx, arbousiers, lauriers, etc., ou plantes de terre de bruyère, massifs entourés encore si l'on veut de jolis sous-arbrisseaux à fleurs, placés en bordure des allées, qui seraient d'ailleurs un complément de l'Arboretum, comme on l'a dit.

Arbres verts.

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Nous ne pouvons que recommander l'emploi le plus complet possible des arbres et arbustes verts, qui, comme a dit un poète célèbre :

((

Et peut dans son jardin tout peuplé d'arbres verts » « Recéler le printemps au milieu des hivers. »

Qu'on me permette cette citation qui n'est guère dans mes habitudes, mais qui peint si bien l'agrément des arbres verts qui me plaisent tout particuliè

rement.

§ II.

Dispositions générales: Exposition, floriculture, taille, étiquetage, etc.

1° Exposition.

Floriculture.

Nous comprenons ici, d'abord, placer les plantes

de l'Arboretum sur les parties élevées ou dans les parties basses ou moyennes suivant leur espèce et l'exposition qui leur est préférable

Nous comprenons aussi sous le titre floriculture, voir disposer ces plantes, sans trop se préoccuper des familles et des espèces, de manière à obtenir non seulement de l'harmonie dans leur ensemble mais encore l'aspect général le plus agréable possible comme feuillage et comme fleurs.

Ainsi, comme feuillage, de faire alterner les plantes à feuilles persistantes, avec les plantes à feuilles caduques, de manière à n'avoir pas l'œil attristé l'hiver par une trop grande étendue de rameaux dépouillés.

Comme fleurs, de disposer les plantes de façon que celles qui fleurissent successivement soient disséminées et non groupées, pour que comme pour les feuilles, l'œil soit réjoui par la vue, de distance en distance, de jolies plantes en fleurs.

Assurément on ne peut obtenir complètement ce résultat, il faudrait pour cela que toutes ces plantes fussent en pots et déplacées fréquemment, nous ne demandons pas l'impossible.

Mais nous insistons ici pour qu'on se rapproche, autant que faire se peut, des dispositions que je viens d'indiquer. Nous croyons qu'avec un peu d'étude on arriverait à concilier d'une manière très satisfaisante, ces dispositions de feuillages et de fleurs, ce qui dénoterait pour nous l'habileté de l'horticulteur. Il se trouverait bien récompensé d'ailleurs et d'une manière permanente et durable de sa peine, par l'effet gracieux et varié que donnerait cet ensemble de belles plantes ainsi disposées.

2o Taille des plantes.

Nous croyons devoir dire ici quelques mots sur la taille.

Elle se pratique souvent de deux manières très exagérées et diamétralement opposées. Dans l'une, les] arbres sont à peu près abandonnés à eux-mêmes et il en résulte les formes les plus bizares et les plus disgracieuses, c'est presque l'état sauvage. Dans l'autre, les arbres sont taillés avec une régularité désespérante, c'est la taille avec des forces, la taille des haies, ce que j'appelle à l'emporte-pièce. La véritable taille pour nous, celle que nous voudrions voir appliquer ici, est également éloignée de ces deux méthodes. C'est la taille moyenne, consistant autant dans le pincement des branches gourmandes que dans l'emploi du sécateur, celle qui est la reproduction de la belle nature et n'a pour but que de l'obtenir en la ramenant dans ses écarts à de sages et élégantes dispositions.

Nous avons eu il y a peu de temps l'occasion de visiter l'Arboretum de l'honorable vice-président de la Société d'Horticulture, M. Allard. Nous avons éprouvé une agréable surprise en trouvant là, notre taille appliquée avec intelligence et bon goût à de nombreux arbres de la plus belle venue.

3o Etiquetage des plantes de l'Arboretum.

Nous sommes ici sur un point important et sur

lequel nous devons dire quelques mots, d'autant plus qu'en dehors de l'École de Botanique, il n'y a aucune espèce d'étiquettes de placées dans le jardin. En outre dans cette École, les étiquettes ne portent que les noms latins, ce qui les rend nulles pour la généralité du public, qui en a à peu près seul besoin.

Pour nous, il n'y a pas de jardin public sans étiquettes, c'est un complément indispensable pour l'instruction générale des personnes qui désirent s'occuper d'horticulture et qui n'ont pas de loisirs suffisants pour des études suivies, et c'est le plus grand nombre, c'est le public. Aussi, partisan avant tout de l'instruction appliquée aux arts et à l'industric, dont le besoin se fait si vivement sentir à notre époque, je ne puis qu'insister sur l'utilité de multiplier le plus possible les étiquettes sur les diverses plantes du Jardin. C'est d'ailleurs ce qui se fait dans les jardins publics des grandes villes, telles que Paris et Bordeaux, etc. (Voir les étiquettes relevées au Jardin des plantes de Paris, pièce no 5.)

Voici comment je les comprendrais pour cet Arboretum ou plutôt l'École d'Horticulture.

Elles seraient de quatre grandeurs, autant que de rangs, compris la bordure, et avec des tiges plus ou moins longues suivant la hauteur des plantes.

Elles porteraient une double indication: d'abord, le nom français de la plante, le plus gros, et au haut de l'étiquette; puis au-dessous, et en caractères plus petits, et entre parenthèses, le nom latin, si on le juge utile. On pourrait aussi placer de grandes étiquettes sans tiges, disposées de mème sur les principaux arbres du Jardin.

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