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l'agriculture, de tenir compte de la sage opinion de M. Dehérain.

Si dans les terres très riches, l'engrais chimique produit toujours des effets rapides et remarquables, il ne faut pas négliger les engrais organiques dans les terres qui n'en possèdent pas assez; car, il est indispensable que, dans des engrais à nitrification mesurée mais constante, la plante trouve une nourriture de chaque jour, son pain quotidien.

CULTURE DE LA BETTERAVE EN MAINE-ET-LOIRE

Par M. DE CAPOL, vice-secrétaire

La culture, dans le département de Maine-et-Loire, subit en ce moment une crise dont il n'est pas facile de prévoir la fin. Le phylloxéra dévaste ses excellents cépages, et la plantation des vignes américaines, longtemps et ridiculement entravée, s'opère très lentement et exige des dépenses que la bourse des viticulteurs, à demi ruinés, supporte difficilement.

La culture des graines de semence, par suite de la concurrence, est très peu lucrative.

La culture du chanvre est de moins en moins rémunératrice, par suite de l'avilissement des prix produit par la concurrence des chanvres étrangers, et par suite de la moins grande consommation de ce précieux textile remplacé, dans beaucoup d'industries, par le fil de

fer, le coton et le jute. Le chanvre est une culture d'autant plus épuisante, que le rouissage à la Loire enlève la majeure partie des matières fertilisantes que ce textile enlève à la terre. Les terres à chanvre s'épuisent, les récoltes diminuent, et nos cultivateurs ne veulent pas encore employer les engrais chimiques pour augmenter, dans une large mesure, les rendements de leurs chènevières, et les ramener au taux où elles étaient autrefois.

Le département de Maine-et-Loire n'a pu encore obtenir l'autorisation de cultiver le tabac.

Ces diverses causes de la crise, qui accable nos populations agricoles de l'Anjou, nous ont fait penser que l'heure était venue de cultiver la betterave dans notre département.

Dans un autre Mémoire, nous examinerons les bénéfices considérables que donne la culture de cette plante, soit par la vente directe de ses produits à la sucrerie et à la distillerie, soit par les avantages qu'elle retire de l'utilisation des pulpes de betteraves pour la nourriture des bestiaux, soit enfin, par la spéculation de l'engraissement des bestiaux, en trois ou quatre mois.

Nous ne pouvons, aujourd'hui, détailler les bénéfices que la création d'une distillerie de betteraves procurerait à ses fondateurs. Nous y reviendrons. Mais nous affirmons que la prospérité de l'agriculture du Nord tient à la culture de la betterave, et que les rendements de 40 à 50 hectolitres de blé par hectare, obtenus dans le Nord, ne sont possibles que quand le blé succède à la betterave, dans l'assolement.

Les baux des terres, dans le Nord, dans l'arrondissement de Valenciennes notamment, ne se maintiennent élevés que par suite de la culture avantageuse de la betterave.

L'Allemagne a compris merveilleusement, combien le sort de l'agriculture est lié à celui de la culture de

cette plante améliorante. Son objectif est de l'étendre de plus en plus. L'étude des meilleures graines de semence y est l'objet de l'attention et des recherches de tous les savants et de tous les agronomes.

Les primes d'exportation accordées, soit aux sucres, soit aux alcools allemands, prouvent la sollicitude constante que le gouvernement allemand porte à la culture des betteraves. Les encouragements ne lui manquent pas; il semble que cette culture soit une question de vie ou de mort pour l'agriculture allemande.

Des esprits sérieux, qui ont étudié à fond la question des variations considérables et irrationnelles qui existent, d'année à année, dans le prix de la viande sur pied, affirment que la baisse de ces prix est presque toujours motivée par la pénurie des fourrages, pénurie qui oblige les éleveurs à surcharger le marché, à une heure donnée, des bestiaux qu'ils ne peuvent nourrir. La conservation devenue pratique de la pulpe, pendant toute une année, empêchera la dépréciation des prix.

Il semble donc que la culture de la betterave s'impose partout où elle est possible.

Nous avons voulu étudier si la culture de cette précieuse racine était pratique en Maine-et-Loire, aussi bien dans notre magnifique vallée de la Loire que dans d'autres terrains, moins fertiles et moins favorisés. C'est le résultat de ces recherches que nous consignons dans ce travail, que nous complétons en indiquant les meilleures méthodes de culture de la betterave, et les engrais qui lui conviennent le mieux.

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ont été essayées dans notre vallée :

père et fils, de Capelle, près de Templeuve (Nord). Ce sont les marques BB CSA CT et CP2PA qui Voici ce que ces betteraves donnent dans le Nord : proviennent de graines fournies par la maison Desprez dont la provenance est indiquée dans le tableau ci-avant, Toutes les betteraves qui ont été essayées, sauf celles

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