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étendu sur les raisins. C'est la maladie appelée Rot brun. La bouillie bordelaise arrête l'extension de la maladie du Rot brun. Il est même bon, dans ce cas, de doubler la quantité de sulfate de cuivre et de chaux, pour 100 litres d'eau. Les fanes des pommes de terre couvertes de bouillie bordelaise, sont protégées contre le phytophthora infestans, qui fait pourrir les tubercules. Les cultures de pommes de terre, traitées par la bouillie bordelaise en 1888, ont donné des tubercules sains et bien mûrs.

Il en est de même pour les tomates.

La feuille de cassis est, de son côté, atteinte par un parasite, qui les fait tomber prématurément. La bouillie bordelaise appliquée préventivement, empêche la maladie de se développer et conserve la récolte.

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Renseignements complémentaires

1° Moyen de reconnaitre la pureté du sulfate de cuivre. Quand le sulfate de cuivre est pur, sa solution donne un précipité bleu de ciel en présence du lait de chaux et de l'ammoniaque; si au contraire il est mélangé de sulfate de fer (couperose verte) le précipité sera bleu rouillé.

2 Le sulfate de cuivre ne peut rendre le vin malsain ou dangereux. Le vin provenant des vignes traitées deux et même trois fois avec la bouillie bordelaise épaisse (ancienne formule) ou avec l'eau céleste ne peut causer un trouble quelconque dans la santé. La quantité de cuivre que l'on trouve dans les vins n'est d'après les nombreuses analyses qui en ont été faites, que de 0 gramme 00011 par litre, soit deux centigrammes et demi par barrique de 230 litres.

Quand on mange des condiments ou des légumes de conserve on absorbe 10,000 fois plus de cuivre et personne n'a jamais pensé à proscrire les condiments et les légumes de conserve de l'habitude de la table.

L'ÉCOLE RÉGIONALE DES BEAUX-ARTS

A L'EXPOSITION UNIVERSELLE

Par M. DEPERRIÈRE, vice-président.

Dimanche dernier, M. le directeur de l'École régionale des Beaux-Arts d'Angers, entouré de quelques-uns de MM. les professeurs de l'École, et assisté notamment de M. l'architecte chargé des cours d'architecture, perspective et histoire de l'art, faisait les honneurs de l'envoi des travaux des élèves à l'Exposition universelle, à un public que les questions artistiques ont la faveur de mettre facilement en mouvement parmi nous, et qui s'était rendu à la mairie où l'envoi était exposé.

C'est un vieil et plaisant usage que de souhaiter bon voyage et bonne chance à ceux qui partent, mais quand il s'agit de concitoyens qui vont au loin porter la bonne renommée du pays, et qu'on les sait, qu'on les voit partir bien pourvus de ce qui peut assurer le succès, au banal usage de l'aimable adieu vient se joindre la satisfaction des compliments et félicitations, et c'est ce que nous venons apporter à M. Dainville et à ses dévoués collaborateurs.

Angers est une ville attique, qui se pique de sens artistique, s'enorgueillit de son poétique roi René, de son grand statuaire David, qui ne veut pas de chemins de fer sur ses boulevards, qui a eu ou possède encore

ses peintres, ses sculpteurs, ses architectes, ses musiciens de renommée. Bien des cités, et des plus vieilles, n'ont pas leur livre d'or aussi riche.

Aussi, sans faire école peut-être, notre vieille ville est-elle, cependant, depuis de longues années, le siège d'industries d'Art d'importance et de renom; industries mises souvent en lumière, et récemment encore. en 1883, par M. Max-Richard, dans une note qu'il signait en qualité de délégué de la Chambre de commerce d'Angers.

L'abondance des noyers dans les arrondissements de Saumur et de Baugé, nos pierres calcaires et celles voisines du Poitou, notre bois de chène, également abondant jusqu'ici, notre richesse en matériaux, en un mot, en est peut-être la cause initiale, c'est du moins l'avis. de M. Max-Richard, en facilitant ces constructions en bois de l'époque gothique, l'édification de ces charmants logis de la Renaissance que nos sculpteurs d'autrefois ont couverts des aimables et spirituelles choses que nous voyons encore au logis Pincé, par exemple, et en fournissant la matière première à nos habiles meubliers.

Tout naturellement d'autres arts sont venus se grou per autour des premiers et la peinture sur verre possède ici des adeptes de premier ordre.

Nous avons vu aussi s'établir chez nous une Société de concerts, qui met Angers au premier rang, parmi les villes où la musique est en honneur.

Tout ceci justifie les efforts faits ici dans la voie de l'enseignement artistique sous toutes ses formes, et assure, chez nous, le succès d'une bonne direction, qui est l'honneur de M. Dainville, de ses collaborateurs et de notre conseil municipal, qui à l'unanimité, sous la présidence de notre maire, dont les sentiments attiques sont connus, n'a jamais manqué de témoigner de sa confiance en M. le directeur et de l'estime en laquelle il le tient.

Seulement, M. Dainville, précisément, est trop modeste et il y a lieu de l'encourager, de l'inciter à ouvrir plus grande la porte à l'enseignement artistique pur dans son école excellemment pratique.

Nous lui entendons dire, et c'est ainsi qu'il conduit la maison:

Faire d'abord des praticiens adroits, dociles aux principes scientifiques, connaissant leur affaire au point de vue du trait, qu'il s'agisse de l'emploi de la pierre, de celui du bois ou de telle autre matière, sachant vivre, s'il est besoin, de la vulgaire peinture du bâtiment, quoique en état de brosser une figure en rapport, d'un bon sentiment, se tenant debout et bien attachée comme on dit à l'atelier, initié à la connaissance des styles, ayant suivi avec profit un cours bien fait d'histoire de l'art, surtout de l'art architectural, lequel résume bien des choses, car les peuples écrivent leurs histoires avec les constructions et les monuments qu'ils édifient. A chaque époque ses passions, ses besoins, et l'architecte a toujours été là pour bâtir ce qu'il fallait. Si c'était une simple hutte, il a fait une hutte. S'il a fallu, au contraire, des palais, des forteresses, des couvents, des édifices scolaires, des gares de chemins de fer ou des usines, il en a fait, il en fait encore, sachant au besoin se doubler de l'ingénieur, qui lui apporte son bagage de formules et de science technique, auquel il ne pourrait suffire, mais qu'il utilise en y joignant l'emploi de formes judicieuses, aimables, puissantes comme les créations de la nature elle-mème, dans laquelle l'artiste puise ses meilleurs et plus purs enseignements, et précisément la connaissance et le sens de ce qu'il appelle le rapport, principe ou idée qui résume tout dans l'art, qu'il s'agisse de sculpture, de peinture ou de toute autre expression du sentiment.

Donc, l'enseignement pratique de l'Ecole régionale des Beaux-Arts d'Angers est assurément assis sur les meilleures et plus solides bases, mais il n'est peut-être

pas absolument suffisant, c'est du moins notre avis, et il serait heureux de voir son directeur l'élargir dans le sens artistique proprement dit; il y a même nécessité, car tel qu'il est aujourd'hui il n'est pas sans l'apparence d'un certain danger possible pour la formation du goût de nos jeunes élèves, quand bien même leurs ambitions. personnelles se borneraient à ne faire que des praticiens.

En effet, l'histoire de l'art par l'architecture, pour être suffisamment complète et suivie, nécessite de mettre sous les yeux de ces derniers des monuments de tous les temps, de toutes les époques, des éléments qui ne peuvent être souvent des exemples à suivre, commandés qu'ils ont été par des circonstances de lieu, de civilisation, de besoins, de matériaux qui ne sont plus, et ces éléments d'architecture ne peuvent être compris que par des esprits déjà pourvus d'un certain discernement, d'une certaine érudition et sachant faire des sélections.

En peinture, en sculpture, tout relève de la figure humaine, la plus grande merveille de rapport qui soit au monde, créé par Dieu à son image.

En architecture, il y a quelque chose à ajouter, le point d'appui, trouvé par les générations d'artistes qui nous ont précédés, par nos maitres des grandes époques d'Athènes et de Rome, compris par ceux qui illustrèrent le siècle de Léon X et celui de Louis XIV, la Colonne; quiconque a compris ce qu'est une colonne, qui a su en mettre une en rapport avec ce qu'elle est destinée à porter, est un artiste, un architecte; comme un peintre qui sait mettre une figure en place est un artiste, s'il n'est véritablement un peintre, car il reste pour ce dernier la couleur, cet autre genre de rapport qui peut échapper au plus consciencieux, au plus habile

dessinateur:

On devient cuisinier

Mais on nait rôtisseur

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