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d'adaptation au sol et au climat de l'Anjou des espèces ou variétés arbustives les plus rares ou déjà connues; que par conséquent il y a, dans l'établissement d'un arboretum à Angers, une question intéressant toutes les classes de la population et pouvant en outre entraîner un concours plus grand d'étrangers;

Émet le vœu que la Société industrielle et agricole prenne sous son patronage le projet de M. Giffard, et charge le Conseil d'administration de faire toutes diligences auprès de l'Administration municipale et de MM. les membres du Conseil de la cité, pour que le programme tracé par M. Giffard soit exécuté dans le plus bref délai.

L'assemblée adopte le vœu présenté et décide qu'il sera transmis à M. le Maire d'Angers, pour être déposé sur le bureau du Conseil à l'une de ses prochaines séances.

M. Bouchard obtient ensuite la parole pour faire une communication sur la question du chanvre.

M. Bouchard estime que la culture du chanvre se trouve en ce moment en présence d'une situation complexe, qui résulte du mouvement économique social et industriel qui se manifeste non seulement en France mais dans tous les pays.

Sans aucun doute, la condition des agriculteurs de la vallée de la Loire est très difficile en ce moment, mais il ne faut pas perdre de vue que la situation des populations si laborieuses, si économes, et l'on peut ajouter si sobres entre toutes les autres, des rives de la Loire, ne saurait être séparée de la situation de l'industrie.

Les intérêts de l'industrie et de la culture des chenevières sont un. L'une et l'autre ont besoin d'être protégées, mais elles ne peuvent l'être séparément, sans quoi la protection accordée à l'une avant l'expiration des traités généraux de commerce serait onéreuse pour l'autre partie intéressée dans le débat.

Considérée au point de vue cultural, l'exploitation

des terres à chanvre de Maine-et-Loire pourrait peutêtre supporter des améliorations économiques. Mais là encore, il ne faut pas perdre de vue l'émiettement parcellaire de la propriété, qui s'oppose souvent à l'emploi économique des instruments de traction. Il convient encore d'envisager que, bien que dès l'année 1840 les cultivateurs de la vallée de la Loire protestassent contre l'introduction à Angers des chanvres russes, la culture des chenevières n'en est pas moins devenue par la suite et pendant une longue période si prospère, qu'elle a doublé d'étendue en même temps qu'elle faisait doubler, et au delà, la valeur du fonds et de la location du sol; qu'il y a là de grands intérêts d'argent engagés, qui sont respectables à coup sûr, et que le seul moyen de les sauvegarder pourrait être la protection contre les produits naturels et ouvragés venant de l'étranger.

M. Bouchard termine en disant qu'en attendant le moment où la France aura recouvré sa liberté d'action vis-à-vis des nations voisines, le rôle qui lui apparaît utile serait que la Société industrielle et agricole provoquât dans la vallée la création de champs d'expériences qui auraient pour but de tendre à l'accroissement de la production.

M. de Capol demande ensuite la parole pour présenter quelques observations sur la question.

M. de Capol conclut également à la nécessité de mettre des cultivateurs à même d'augmenter le rendement des chenevières et d'améliorer la qualité du produit. Mais il est d'avis que la culture et l'industrie doivent se donner la main pour réclamer en même temps des droits devenus indispensables pour sauvegarder des intérêts nombreux et très respectables.

La culture du chanvre est éminemment perfectible et M. de Capol émet le vœu que la Société agricole et industrielle décide que la somme de 1,000 francs, qu'elle doit consacrer à des essais culturaux, soit attribuée à des essais de culture du chanvre.

M. Desportes (Baptiste), horticulteur, à Angers, présenté à la dernière séance, est admis comme membre de la Société.

M. Couchot (Fernand), propriétaire à Angers, présenté à la dernière séance, est admis comme membre de la Société.

M. Colin, propriétaire à Angers, présenté à la dernière séance, est admis comme membre de la Société. M. Sémery (Charles), avocat à Angers, présenté à la dernière séance, est admis comme membre de la Société.

M. Lair, propriétaire à Angers, est présenté par MM. Blavier et Deperrière.

M. François (Daniel), expert, est présenté par MM. Blavier et Deperrière.

L'ordre du jour est épuisé, la séance est levée à quatre heures et demie.

SÉANCE DU 23 FÉVRIER 1889

Présidence de M. DEPERRIÈRE, vice-président

La séance est ouverte à deux heures et demie. Lecture du procès-verbal est donnée par M. le ViceSecrétaire; il est adopté.

M. Killian demande à faire quelques observations concernant le procès-verbal. Le projet de M. Giffard a déjà été présenté à la Société d'horticulture d'Angers, qui n'y a pas donné une suite immédiate, parce que cette Société attend que l'Administration municipale ait décidé des modifications, qui sont à apporter au Jardin des Plantes. Il lui semble que la Société agricole et industrielle, en appuyant le projet d'arboretum de

M. Giffard, préjuge de la solution à donner à cette question.

M. Deperrière répond à M. Killian que la Société agricole et industrielle a été très heureuse de patronner le projet très intéressant et très bien compris de M. Giffard, et qu'en lui donnant son appui, elle ne peut s'occuper des motifs qui ont engagé la Société d'horticulture à différer d'accepter cet intéressant projet présenté à notre Société, non par M. Giffard personnellement, mais par M. Bouchard. La Société a donné à l'unanimité son approbation au projet de M. Giffard, et elle a présenté à la Municipalité un vou favorable à la réalisation de cet arboretum, qui rendra de très grands services à l'industrie de l'horticulture et à l'instruction des visiteurs nombreux du Jardin des Plantes. La Société industrielle et agricole se félicite d'avoir compris, de suite, l'importance de cet arboretum.

M. le Vice-Président présente un travail de M. Lemée, directeur de la scierie mécanique du Pré-Pigeon, sur le cubage des bois, travail net et concis qui, étudié par MM. Deperrière et de Capol, mérite d'être signalé aux personnes, que cette question intéresse.

M. le Vice-Président donne lecture d'une circulaire de la Société académique indo-chinoise de France, 44, rue de Rennes, Paris.

Cette Société, considérant la nécessité pour la France d'être représentée au Caucase et dans les provinces russes du Kouban, du Terek, de la Transcaspienne et du Turkestan, au point de vue industriel, du commerce et de notre marine marchande, demande que le consulat de France à Tiflis soit élevé au rang de consulat général, que des vice-consulats de carrière soient créés à Novorossisk et à Bakou, et des agences consulaires à Vladikawkas, Kars et Erivan; que l'on obtienne l'ouverture de la Transcaspienne et du Turkestan, et que de nombreuses agences consulaires soient établies dans ce pays.

La Société industrielle et agricole s'associe à ce vou,

qui sera transmis à M. le Ministre des Affaires étrangères, et au Ministre de l'Industrie et du Commerce.

M. le Vice-Président donne lecture d'une lettre de M. le Préfet, priant la Société de lui faire parvenir les observations météorologiques, qu'elle a recueillies avant 1870. M. le secrétaire Bouchard est prié de faire parvenir ce travail à la Préfecture.

La Société des Agriculteurs de France réclame, de nouveau, une réponse à son questionnaire, relatif à son projet de tarif général des douanes. La Société ne peut modifier son impression qui est l'impossibilité de répondre correctement à ce travail trop compliqué, pour lequel la Société ne possède que des documents imparfaits.

M. le Ministre de l'Instruction publique envoie une circulaire, demandant à notre Société de répondre à un questionnaire concernant l'étude de l'habitat en France, c'est-à-dire des dispositions que présentent les bourgs, villages, hameaux et habitations isolées dans notre région.

Ce travail étant en dehors de nos études ordinaires, on ne pourra donner satisfaction à M. le Ministre.

M. le Vice-Président lit une lettre du bureau de l'Union des Syndicats, demandant que le Syndicat départemental de Maine-et-Loire, fondé par notre Société, rédige le cahier de ses doléances et revendications. propres, et concoure à la rédaction des cahiers agricoles de 1889.

La Société accepte d'étudier cette question et attend le programme général tracé par l'Union des Syndicats; elle y ajoutera d'autres propositions secondaires ou spéciales. Cet effort, nous l'espérons, ne restera pas stérile, et ces cahiers de 1889 s'imposeront à l'attention du gouverne

ment.

M. le Vice-Président appelle l'attention de la Société sur la solution inattendue, qui vient d'être donnée par M. le Préfet de Maine-et-Loire à la question si intéressante, pour notre département, du laboratoire d'analyses.

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