Tous les documents qui sont publiés par les Comices. agricoles et les Sociétés agricoles prouvent, qu'au prix où sont actuellement les matières premières des engrais, il y a, même au prix où le blé est, de l'argent à gagner, si on veut se donner la peine d'employer rationnellement et économiquement les matières premières de l'alimentation des plantes. Nous croyons être arrivés à faire bien comprendre la conclusion principale de ce travail, qui a pour but de montrer, non seulement la double nécessité qui existe d'employer séparément les principales matières qui servent dans les usines d'engrais chimiques à fabriquer les engrais complets ou spéciaux, mais encore les avantages financiers considérables qui résultent, pour le cultivateur, de cette façon d'opérer. VŒU RELATIF AU PROJET SUR LES BOUILLEURS DE CRU La Société Agricole et Industrielle d'Angers et de Maine-et-Loire a adopté le vœu suivant, en assemblée générale. Considérant : 1° Que les propriétaires doivent rester maîtres du droit de distiller les produits de leurs recoltes, en vins, cidres, poirés, prunes et cerises; que les soumettre pour la jouissance de cette faculté à l'exercice et à la surveillance de la régie, ce serait restreindre le droit primordial de propriété qui permet au propriétaire d'user, en toute liberté, dans son domicile, du produit de sa récolte ; 2° Que l'expérience faite de 1872 à 1875 a démontré les graves et nombreux inconvénients de la loi qu'on veut rétablir contre les bouilleurs de cru; 3° Que l'agriculture et la viticulture, atteintes par la crise générale des affaires, par les ravages du phylloxéra et les maladies cryptogamiques de la vigne, par le bas prix des bestiaux et du blé, ne peuvent supporter de nouveaux impôts; 4° Que la loi projetée comporte avec elle des mesures vexatoires et non praticables; VEXATOIRES, parce qu'elles mettent l'agriculteur, dont les travaux ne peuvent pas toujours être différés, à la disposition, à la convenance, à la discrétion de l'employé de la régie; - INAPPLICABLES, parce que la distillalion du vin est une opération qui ne peut être réglementée à l'avance, et dont on ne peut ni prévoir ni déclarer la durée et les rendements, parce qu'elle est sujette aux difficultés inhérentes à tout procédé industriel; 5° Que la prise en charge à moins d'être approximative; que la déclaration au receveur buraliste à moins d'être fictive; ce à quoi consentiraient difficilement et bien imprudemment et l'Etat et le bouilleur de cru; que cette prise en charge et cette déclaration ne peuvent donc être sérieusement établies qu'au moyen d'appareils que le cultivateur ne peut acheter, ses ressources étant déjà, par ailleurs, largement épuisées ; 6° Que souvent le viticulteur distille une partie de sa récolte, pour améliorer l'autre trop faible en alcool, ou détériorée par les maladies si nombreuses qui attaquent le vin; qu'à ce titre, il reste producteur du vin; que ce travail de sauvegarde doit échapper à toute taxation que tout empêchement à son exécution serait un DOL commis par l'Etat ; 7° Que beaucoup d'ouvriers augmentent leur bien-être en distillant ou faisant distiller des mûres sauvages ou des prunelles, dont l'alcool sert à réparer leurs forces, comme aussi à composer des remèdes contre les coups et blessures dont ils sont souvent victimes; la loi proposée léserait donc cette partie intéressante et pauvre de la population; 8° Que la diminution de production des alcools de vins, laisserait la place libre à de mauvais alcools, dont les effets désastreux pour la santé publique ont été signalés dans des rapports de l'Académie de médecine; 9° Que les bons alcools sont employés dans la droguerie, la pharmacie, et dans la préparation des matières tinctoriales; que ces trois industries subiraient le contrecoup des effets de la loi projetée; 10° Que la commission dite de l'alcool, qui a élaboré le projet de loi contre les bouilleurs de cru, est composée de 8 distillateurs d'alcool, intéressés au succès de la loi et représentant à peine 200 distillateurs; que le commerce des liquides y est représenté par 3 membres éminents; que 600,000 viticulteurs n'y ont aucun repré sentant attitré; que cet oubli est infiniment regrettable, et contraire à tous les PRÉCÉDENTS d'enquête ; 11° Que si l'Administration des contributions indirectes, qui n'a aujourd'hui à surveiller que 35,000 entrepôts fictifs, agglomérés en quelques grands centres, N'A PU. malgré une armée d'employés, de fonctionnaires, de brigades de gendarmerie et d'agents de police, et malgré la prime accordée sur le prélèvement des amendes, empêcher les fraudes considérables qui portent préjudice au Trésor, elle ne pourra exercer fructueusement les 600,000 bouilleurs de cru, disséminés un peu partout, et que la loi vise, qu'à la condition d'augmenter démesurément le nombre de ces agents de surveillance; que le côté économique de la loi nous échappe, car les difficultés de perception serout énormes et entraîneront un travail qui ABSORBERA une bonne partie des droits perçus. La Société Agricole et Industrielle d'Angers et de Maine-et-Loire émet le vœu que les dispositions libérales de la loi du 15 décembre 1875 soient maintenues. Le Vice-Secrétaire, G. DE CAPOL. Pour le Président, M. le Sénateur BLAVIER, absent : Le Vice-Président, DEPERRIÈRE. LE MAIS DANS L'ALIMENTATION DU CHEVAL Par M. GUITTET fils, médecin-vétérinaire De tous les aliments, le maïs est le plus propre à remplacer l'avoine. En Amérique, en Espagne, en Italie, en France, dans les provinces qui en produisent, il est donné aux chevaux et aux mulets qui le prennent avec plaisir et se trouvent très bien de son usage. Les bons effets alimentaires du mais s'expliquent par sa composion chimique. Il contient : Par sa composition, le maïs se rapproche beaucoup des aliments types, aussi est-ce le seul grain qui puisse, sans aucun mélange, remplacer l'avoine d'un autre côté, en raison de son prix relativement peu élevé et de sa richesse en principes nutritifs, c'est, de tous les grains, celui qui fournit l'azote et le carbone au plus bas prix. L'équivalent nutritif de l'avoine, d'après Magne, le foin étant pris comme type et représenté par 100, est, quant aux éléments plastiques : |