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sont empruntés aux livres de la famille Godillon; ils sont par conséquent absolument authentiques, et je saisis cette occasion pour remercier M. Emile Godillon de la bienveillance avec laquelle il s'est mis à ma disposition pour me donner tout moyen d'écrire l'intéressante histoire de la culture des plantes médicinales en Maineet-Loire.

Ce sont des monographies de cette nature qui font connaître les ressources et la richesse d'un pays. Toutes modestes qu'elles puissent être, elles servent ensuite à faciliter l'étude agricole générale de la France.

J'étudierai prochainement un non moins intéressant chapitre de l'agriculture angevine: la culture des portegraines, et j'espère pouvoir montrer que l'aménagement, que l'extension de cette autre culture spéciale dans la vallée de la Loire, a eu une influence économique considérable pour le département de Maine-et-Loire, au moment où la culture chanvrière était ébranlée dans sa base par les traités de commerce.

Ce qui permet à l'Anjou de tenir encore une place honorable, au milieu des désastres qui accablent l'agriculture nationale, c'est précisément la multiplicité de ses cultures. Ici, les espèces officinales, là, les porte-graines, ailleurs ou plutôt un peu partout, la vigne et les vergers aident et soutiennent les colons dans la lutte pour l'exislence.

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Prix de vente : 500 fr. les 100 killos = 2.500 fr.

150 fr.

250

500

900

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Prix de vente : 80 fr. les 100 kilos = 1.440 fr.

Produit net: 790 fr.

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Rendement

1.200 kilos.

Prix de vente: 150 fr. les 100 kilos = 1.800 fr.

Produit net: 1.050 fr.

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Rendement: 1.200 kilos.

Prix de vente: 170 fr. les 100 kilos = 2 040 fr.

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Ainsi voilà six espèces de plantes dites médicinales, qui, cultivées industriellement, donnent aux producteurs des produits nets par hectare de 1.600, de 1.240, de 1.050, de 910, de 790 et de 350 francs, et qui procurent aux ouvriers chargés de la récolte, du mondage, etc., une main-d'œuvre variant entre 200 et 500 francs, qu'ils ne pourraient trouver pour la plupart dans aucune autre occupation locale.

Ce n'est ni la culture du chanvre, ni celle de la vigne, qui peuvent assurer aux ouvriers agricoles de l'Anjou une main-d'œuvre aussi rémunératrice et réalisée dans le laps de temps qui sépare l'achèvement de la moisson

du commencement des vendanges, c'est-à-dire à un moment où les bras se reposent; aucune autre culture d'assolement, sauf la vigne, ne donne également d'aussi importants résultats aux producteurs.

J'ai indiqué que la culture des espèces officinales avait eu des résultats économiques, pour l'un des districts agricoles de l'Anjou, que j'ai cru intéressant de signaler, parce qu'il n'en est fait mention à ce jour dans aucun document officiel.

Mais, au point de vue de la culture ordinaire du pays, l'aménagement des plantes médicinales a encore eu cet avantage de demander des labours profonds, d'abondantes fumures, des soins de sarclage et de binage répétés; toutes choses qui contribuent singulièrement bien à nettoyer, à améliorer le sol, et à le mettre en bonnes conditions pour recevoir les céréales, les plantes racines ou fourragères.

Aussi n'est-il point exceptionnel de voir sur les parcelles cultivées en plantes médicinales les blés, quand ils y font retour, donner 28 à 30 hectolitres à l'hectare, alors que le rendement ordinaire des meilleures terres soumises à l'assolement régulier ne dépasse guère 20 hectolitres et 24 dans les années les plus fécondes.

IV

Tout d'abord, le seul débouché qu'avaient les récoltes des plantes médicinales était Paris; aujourd'hui, et depuis la culture des plantes de distillation, les débouchés se sont élargis.

Avec Paris, Lyon, Marseille, Londres, sont les principaux centres vers lesquels sont dirigés les produits de la culture spéciale dont Saint-Lambert-du-Lattay est resté le centre et, comme je le disais plus haut, les plantes à parfums de l'Anjou sont recherchées sur les grands marchés de la France et de l'Angleterre.

En évaluant à 500 hectares l'étendue des terres consacrées à la culture des plantes médicinales et de distillation, je ne m'écarte pas de la vérité. Et, en portant à 1.000 francs par hectare le revenu net moyen, on remarquera que cette culture, « en dehors» de l'assolement régulier, donne un produit qui, par le temps actuel, ne saurait être une quantité négligeable, alors même que cette culture est limitée à un groupe de communes.

D'autre part, en prenant le rapport moyen de la maind'œuvre des six cultures que je viens de décrire, on arrive à un produit moyen de main-d'œuvre qui est de 334 francs. Ce qui revient à dire que les vieillards, que les femmes, occupés pendant la saison de la cueillette et du mondage des fleurs et des sommités de plantes médicinales, c'est-à-dire à un moment de l'année où le travail qui vient de finir attend le travail qui va reprendre, obtiennent un salaire moyen de 334 francs, qui, réparti sur les 300 jours de l'année de travail, constitue un revenu de 1 fr. 10 par jour, qui n'est autre chose, à vrai dire, qu'une véritable prime au travail assidu.

DE L'EMPLOI RATIONNEL ET ÉCONOMIQUE

ENGRAIS

DES

CHIMIQUES

Par M. DE CAPOL, Vice-secrétaire

Les travaux récents des chimistes agricoles nous ont montré l'importance considérable qu'il fallait attribuer, en agriculture, à l'emploi des phosphates et de la potasse. Ils nous ont prouvé que, dans ses premières recherches, la science avait commis une erreur grave en ne se préoccupant, principalement, que de la restitution au sol des éléments azotés, que chaque récolte lui enlève. On sait, aujourd'hui, que l'azote peut être pris directement à l'air soit par l'action des plantes légumineuses, soit par l'absorption de l'ammoniaque de l'air, soit par l'apport d'ammoniaque des eaux météoriques, soit encore par une fixation directe de l'azote de l'air par l'intermédiaire des argiles et des kaolins. Ce dernier phénomène rend compte de la pratique si ancienne de la jachère et explique, non ses avantages qui sont tout à fait illusoires, mais les raisons de son action.

Les travaux de M. Boussingault avaient fait découvrir que les matières organiques, même lorsqu'elles contiennent de l'azote, ne sont pas nitrifiées quand elles sont divisées dans du sable ou de la craie, tandis que si le sable et la craie sont mêlés avec un peu de terrain de jardiniers, la nitrification de l'ammoniaque s'effectue en quelques

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