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désirent des pépins de vignes américaines et des boutures. pour créer des champs d'expérimentation, de se faire inscrire au Secrétariat de la Société.

M. le Président donne lecture d'une circulaire de la Société des Agriculteurs de France, annonçant les prochaines élections de cette Société, proposant quelques modifications à apporter dans la composition du Bureau, et nous remettant une carte d'entrée pour le délégué qui représentera notre Société à la 19 Session générale qui aura lieu, du 3 au 11 février, à l'Hôtel Continental.

M. de Capol donne lecture de son rapport sur le projet de M. C Giffard de créer à Angers un Musée industriel ou du travail. Se basant sur la nécessité de lutter contre la concurrence étrangère, par le bon goût et la perfection artistique de tous nos produits d'exportation, M. le Vice-Secrétaire développe diverses considérations sur l'Art industriel, et sur les rapports qui existent entre les Beaux-Arts et l'industrie proprement dite.

Le nom de Musée d'Art industriel conviendrait mieux, dans cet ordre d'idées, au musée pour lequel M. Giffard demande l'approbation de notre Société. M. de Capol propose d'installer à l'hôtel Besnardière ce musée si intéressant. On conservera ainsi, dans la ville d'Angers, un des spécimens les plus purs de l'architecture du XVIII siècle, et les sculptures si remarquables dues au père de David d'Angers, qui sera ainsi le premier exposant du nouveau musée.

La Société Industrielle émet un vou, qui sera soumis à la Municipalité d'Angers, donnant son approbation tout entière au projet de M. Giffard.

M. le Président donne lecture de la loi tendant à exonérer de l'impôt foncier les terrains nouvellement plantés en vignes, dans les départements ravagés par le phylloxéra.

Il résulte de cette loi, que les terrains plantés ou replantés en vignes, âgées de moins de quatre ans lors de la promulgation de la loi, seront exempts de l'impôt. foncier.

Ultérieurement, sans doute, des instructions paraîtront qui, mises dans les journaux par l'Administration, indi

queront les formalités à remplir pour obtenir les bénéfices de cette loi.

M. de Capol donne lecture de son travail sur le traité franco-italien.

Signalant la crise qui, actuellement, sévit sur l'industrie en général, et sur l'industrie chanvrière en particulier, M. le Vice-Secrétaire établit qu'il y a lieu encore, de maintenir les droits sur les fils et les cordages venant de l'étranger. Quant aux chanvres, dont la culture diminue d'année en année en Anjou, par suite de la concurrence que leur font les chanvres étrangers et les jutes, il n'y a pas lieu de réclamer des droits d'importation sur ces textiles, et notamment sur ceux d'Italie. Nos chanvres ne sont similaires ni à ceux de Bologne, ni tout à fait à ceux de Naples, ni à ceux de Russie. Et, c'est avec ces chanvres de la Péninsule que l'Allemagne vient, à Angers même, faire la concurrence à nos principales usines, avec des produits manufacturés qui, quoique reconnus moins forts et de moindre durée que ceux en chanvre d'Anjou, sont acceptés et même réclamés par la clientèle. Tout droit mis sur ces textiles, empêcherait la lutte si difficile contre l'Allemagne, et nous obligerait à diminuer notre fabrication.

Conséquemment, cette mesure intempestive obligerait l'industrie chanvrière française à restreindre encore ses achats dans le département de Maine-et-Loire, puisque la plupart de ses métiers devraient être arrêtés.

Un droit de douane ne peut se justifier que, comme droit compensateur des différences de frais de production de deux pays. Or, en France et en Italie, la valeur de la terre est la même, les impôts se ressemblent beaucoup, et si la main-d'œuvre agricole est moins élevée en Italie, cet avantage est largement compensé par la valeur des transports de ces chanvres qui paient, de ce fait, un droit de douane variant de 7,7 à 8,5 0/0 ad valorem.

C'est à nos cultivateurs de se tirer d'affaire, en augmentant leur rendement par l'emploi d'engrais spéciaux, de graines choisies, et en apportant sur le marché des chanvres bien préparés, peu ou point fraudés par l'humidité, la chènevotte et les baudres. Leurs efforts doivent

tendre à perfectionner leur culture, en vue d'obtenir un textile à bon marché, pouvant lutter avec ses similaires étrangers en 1892, la culture et la manufacture pourront s'entendre, pour réclamer des droits protecteurs et sur les chanvres et sur les produits fabriqués.

En 1889, c'est livrer notre industrie aux Allemands. Abordant la question des vins, M. de Capol est d'avis que la Société Agricole et Industrielle accepte les conclusions et les vœux qu'a émis, et que lui donne en communication, la Société centrale d'Agriculture de l'Hérault.

Il ne s'agit plus ou il s'agit très peu, dans ce cas, de droits compensateurs régularisant ou rendant égales les conditions de production plus ou moins avantageuses des deux pays, mais de réprimer une fraude manifeste qui permet l'entrée, en franchise, d'alcools allemands, de vins fabriqués, colorés par des matières étrangères et souvent nuisibles, et renfermant des extraits végétaux étrangers au vin. La richesse de ces vins (15°.9) en permet le dédoublement dans les grandes villes; et les alcools de toute nature qu'ils renferment altèrent la santé publique.

En analysant les avantages de tout genre, accordés à l'introduction de ces vins étrangers, on ne peut évaluer à moins de 20 francs par hectolitre le droit dont il faudrait les frapper, pour qu'ils ne puissent nuire à la viticulture française, écrasée par une importation de 2.146.000 hectolitres en 1887, contre 9.461 seulement en 1866.

La Société Agricole et Industrielle d'Angers et de Maine-et-Loire accepte les principales conclusions de ce rapport, qui sont :

1° De ne plus faire de traités de commerce avec les nations étrangères;

2o En tous cas, d'exclure de tout traité de commerce la clause de la nation la plus favorisée;

3o De mettre un droit de 20 francs par hectolitre de vin italien, à l'entrée en France;

4° Et, en tous cas, d'installer sur la frontière des laboratoires d'analyse chimique qui, analyseraient les vins étrangers, laboratoires dont la surveillance nous permettrait (comme le traité actuel nous y autorise) d'empêcher

l'importation de tout vin reconnu fabriqué et additionné d'alcool.

La Société Industrielle fera parvenir à M. le Président de la Société centrale d'Agriculture de l'Hérault ses félicitations pour avoir si savamment élucidé les points. importants de cette grave question, et lui annoncera qu'elle s'associe aux conclusions de ses travaux et des vœux qu'elle exprime.

M. Léon Cousin, est présenté par MM. Blavier et Deperrière.

M. Eugène Grellier, est présenté par MM. HuaultDupuy et Deperrière.

M. Cloquet, présenté à la dernière séance, est admis comme membre de la Société.

L'ordre du jour étant épuisé, la séance est levée à quatre heures et demie.

SÉANCE DU 28 JANVIER 1888

Présidence de M. le Sénateur A. BLAVIER, président.

A deux heures et demie, M. le Président déclare la séance ouverte et donne la parole à M. le Secrétaire pour la lecture du procès-verbal.

Le procès-verbal est adopté sans observation.

M. Bouchard fait observer qu'il serait utile de revenir à l'ancienne tradition de la Société, qui était de copier, sur un registre spécial, les procès-verbaux de chaque Assemblée générale. Ce retour à la coutume du passé empêcherait la disparition des minutes des procès-verbaux et écarterait les ennuis lorsqu'il s'agit de procéder au groupement des matériaux, pour la confection des Bulletins.

Cette proposition est acceptée.

M Deperrière donne lecture du relevé des résultats obtenus, par le Comice agricole du canton de SaintGeorges-sur-Loire, dans le champ d'expérience et de démonstration, inauguré en 1887.

Ce travail très intéressant sera inséré au Bulletin.

M. Bouchard poursuit la lecture de l'Etude sur les cépages américains; il indique à l'Assemblée les relations du greffon avec les sujets, les conditions de préparation du terrain pour la plantation des boutures, les soins à donner aux greffes, et termine sa communication en annonçant que les cépages américains: Riparia Martin des Paillères, Solonis, Rupestris, hybride de Rupestris et Riparia, Viala, Othello, Jacquez, York- Madeira, sont mis en observation dans divers terrains du département; et. que l'observation portera sur la greffe lors de l'étude des cépages libres pour l'obtention des bois de bouturage. M. Jamin fait ensuite l'exposé de la situation financière de la Société.

Une Commission composée de MM. Dauge, Bodinier et Couscher de Champfleury est nommée pour l'examen du compte financier et faire son rapport à la prochaine séance.

Lecture est donnée d'une lettre de M. le Ministre de l'agriculture, annonçant l'envoi du volume des travaux de la Commission supérieure du phylloxera.

M. le Président annonce que M. J. Joûbert a offert à la Société son ouvrage sur le Partage politique de l'Océanie entre les diverses nations européennes, et charge M. HuaultDupuy de vouloir bien faire un rapport sur le livre de M. J. Joubert.

MM. Léon Cousin et Eugène Grellier, présentés à la dernière séance, sont admis comme membres de la Société.

L'ordre du jour étant épuisé, la séance est levée à quatre heures et demie.

SÉANCE DU 25 FÉVRIER

Présidence de M. DEPERRIÈRE, vice-président.

La séance est ouverte à deux heures et demie. Lecture est donnée du procès-verbal de la dernière séance; il est accepté.

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