ne pas nuire, ne serait-ce que momentanément, à vos cultures. Aucun danger pour votre santé dans la manipulation des engrais chimiques; préservez cependant vos yeux, que certains d'entre eux pourraient faire rougir en vous Occasionnant une certaine cuisson plus ou moins désagréable. Hersez toujours après l'épandage. Ceci dit, revenons, Messieurs, à notre champ. Voici dix-huit parcelles tracées, mesurant chacune un are et formant deux séries de neuf parcelles chaque. Dans la première série, nous allons essayer nos engrais à la dose où ils s'emploient d'ordinaire, quand le champ n'a reçu aucune autre fumure au moment des couvrailles. Dans la deuxième série nous allons essayer d'une demifumure, conformément à ce qui doit se faire pratiquement, l'engrais chimique venant prêter son concours à l'engrais d'étable, lequel forme la base du système de culture, et venant combler les lacunes naturelles à la composition du sol, ou produites par son épuisement. Dans l'une et l'autre série nous avons : Une parcelle sans acide phosphorique. Une parcelle sans chaux. Une parcelle avec l'azote seul. Une parcelle avec l'acide phosphorique seul. Une parcelle avec la chaux seule. A ces deux séries, nous avons cru devoir ajouter une parcelle dans laquelle nous allons essayer un engrais dépourvu des deux éléments potasse et chaux, pour répondre à cette idée que nos terres n'ont pas un besoin pressant de ces deux éléments. Nous verrons bien ! Entre chaque parcelle nous allons en laisser une sans autre engrais que celui que le champ a reçu aux couvrailles, si toutefois le vent qui s'élève de plus en plus nous permet d'épandre nos engrais juste à la place que nous leur destinons, sans en emporter à côté malgré nous. A la récolte nous jugerons et nous pourrons, en comparant les parcelles entre elles, reconnaître l'élément ou les éléments qui ont été les plus favorables à la récolte, et nous serons éclairés sur ceux qui manquent naturellement au champ de maître Dupé. En même temps, nous vous mettrons sous les yeux un tableau contenant la dépense en engrais faite par chaque parcelle. Messieurs, malgré le mauvais temps et puisque nous sommes réunis, nous allons procéder au travail matériel des mélanges de nos divers engrais et à leur épandage. Nous ne saurions trop vous recommander de suivre ces opérations avec la plus grande attention. Réunions des 19 juin, 9 août et 16 septembre. Considérations générales relatives à ces trois réunions. Après avoir épandu nos engrais le 24 mars dernier, le dimanche 19 juin nous faisions l'examen en vert de notre champ d'expérience. Le mardi 9 août, nous faisions la moisson et, enfin, le 16 septembre, nous procédions au battage et à la pesée des récoltes sur chacune de nos parcelles. Résumant, à la dernière des séances du Comice, le compte rendu de ces trois journées, j'ai fait l'exposé suivant : MESSIEURS, Nous allons essayer de vous rendre compte de nos observations lors de nos trois dernières réunions relatives à notre champ d'expérience, et concernant : Notre visite en juin; La moisson en août; Et le battage en septembre. Vous vous souvenez qu'immédiatement à côté de chaque parcelle traitée à l'engrais chimique, nous avions laissé une parcelle témoin d'égale grandeur, afin que l'on ne puisse imputer à la différence de qualité du sol la différence des résultats observés, ce qui aurait pu se produire si nous avions conservé un seul témoin en un seul point donné, plus ou moins différent du reste de notre champ, lequel mesurait 38 ares et se trouve très inégal de qualité comme beaucoup d'autres, d'ailleurs, au milieu de nos terrains peu profonds à sous-sol imperméable, qui laissent nos semences si près du soleil, comme le disent avec esprit les bonshommes de notre canton. Vous vous souvenez aussi que chacune de nos parcelles traitées à l'engrais chimique et chaque témoin avait un are de superficie. Nous allons vous donner tous nos chiffres tels que nous les avons notés pour un are, afin que vous puissiez facilement, si vous voulez profiter de l'exemple, faire vos comptes chez vous, en vous souvenant que, dans un hectare il y a cent ares et que dans notre vieille mesure de pays, la boisselée, il y a 6 ares 60, presque 7 ares. Pour rendre notre travail plus intelligible, nous allons prendre chaque parcelle et son témoin l'un après l'autre, dire ce que nous avons pratiqué au 24 mars, vu et noté aux trois dates des 19 juin, 9 août, 16 septembre et, enfin, essayer de conclure. Première parcelle. Dose entière pour un are. Au 24 mars, nous avons épandu, sur la première parcelle, un mélange ainsi composé : Au 19 juin, l'effet produit était marquant. La paille était verte, d'un aspect venant, le nombre des chaumes témoignait que la semence avait convenablement tallé. - Au 9 août, récolté: Sur la première parcelle, 4 gerbes pesant 52 k. Différence.... Au 11 septembre, le battage donnait : Paille. Gerbes de la première parcelle 37 k. 120 34 250 17 k. 750 Grain. 14k. 880 Gerbes du témoin. 23 975 Moitié en poids des mêmes substances que dans la pre mière parcelle. Dépense.... - Au 19 juin, effet très marquant. - Au 9 août, récolté: Sur le témoin, 4 gerbes pesant.. 0 fr. 98 Sur la deuxième parcelle, 4 gerbes pesant Différence.. Au 11 septembre, le battage donnait : Paille. Sur la deuxième parcelle.... 34 k. 840 Grain. 14 k. 660 |