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ties contre l'introduction dans le département de cépages phylloxérés, pour l'étude et la propagation des cépages américains dans tous les sols de l'Anjou, serait encouragée par tous les moyens à la disposition du Conseil général et de l'administration surtout dans les cantons phylloxérés ;

3o Conformément à la voie suivie jusqu'à ce jour, tous encouragements à la disposition du Conseil général et de l'administration seraient accordés aux particuliers ou aux associations poursuivant la défense des cépages propres à l'Anjou;

4 Les études d'hybridation des cépages angevins avec les cépages américains, entreprises dans le département par l'initiative privée, recevraient des encouragements et le moyen de faire suivre ces mêmes études par les établissements horticoles ou viticoles subventionnés par le Conseil général, serait étudié.

Considérant les faits que nous venons d'avoir l'honneur de vous exposer, Monsieur le Ministre, nous nous proposons de soumettre à une prochaine assemblée de notre Syndicat un projet ayant pour but la transformation de notre association actuelle en un Syndicat d'étude et de propagation de vignes américaines, afin de permettre au plus grand nombre possible des propriétaires de notre canton de s'éclairer eux-mêmes avec les plus grandes chances d'éviter les mauvaises plantations, d'avoir les meilleures garanties sur le choix et la nature. des cépages, d'apprendre leur multiplication et leur greffage, et de savoir vite quel fond ils sont en droit de faire sur eux pour la sauvegarde de notre vignoble.

Notre cotisation de 5 francs par hectare serait réduite à 2 francs ou même 1 franc.

Nous aurions un terrain qui nous est gratuitement offert d'ailleurs.

Les cépages recommandés par M. Viala, si vous voulez bien lui donner mission de visiter le département, conformément à nos voeux, seraient uniquement cultivés dans notre clos d'étude et de propagation.

Nous aurions un vigneron auquel nous ferions apprendre

la multiplication par les procédés nouveaux, le greffage, et généralement tout ce qui a trait à la vigne américaine.

Chaque année, toutes les boutures et greffes disponibles dans notre culture seraient partagées entre les membres du Syndicat, proportionnellement au montant de leurs cotisations.

Nous vous prions, Monsieur le Ministre, de vouloir bien agréer l'expression de notre haute et distinguée considération.

Les Membres du Bureau,

DE LA BÉVIÈRE, DEPERRIÈRE,
BILLARD, GRANGER.

PROJET D'INSTALLER DANS LES BATIMENTS DU TRIBUNAL CIVIL (1)

Et postérieurement et par extension dans ceux du Tribunal de Commerce

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On a dit avec raison que la ville d'Angers « était la ville de la musique et des fleurs ». Cette flatteuse dénomination est, en effet, parfaitement justifiée.

Pour la musique. Elle a un des jolis théâtres de province, œuvre d'un architecte de talent, M. Botherel, avec son beau plafond de M. Lenepveu, notre grand peintre angevin. Elle a surtout ses concerts populaires, innovation organisée avec tant de zèle et de si persévérants et si louables efforts par des fondateurs dévoués, amis du progrès et auxquels les artistes et les compositeurs parisiens se font honneur de venir faire apprécier leurs œuvres interprétées par un orchestre de choix et leur

(1) Voir le Buletin, année 1887, pages 181 et suivantes, pour les rapports concernant le projet du Musée de l'Industrie angevine.

talent d'exécution, pour y recevoir une espèce de consécration.

Elle a enfin les concerts et les fêtes si brillantes de son jardin du Mail.

Pour les fleurs. Elle a ses nombreux et magnifiques établissements horticoles, dont elle est entourée, et dont la fondation est due à un de nos honorables concitoyens, auquel je suis heureux de rendre ici l'hommage qui lui est dû, M. André Leroy, puis à M. Leroy Symphorien, et à MM. Audusson-Hiron. Elle a sa floriculture si remarquable, surtout celle de notre jardin du Mail, et particulièrement celle de notre joli jardin des Plantes, si variée et faite avec une intelligence et un bon goût exceptionnels, jardin qui renferme une école de botanique renommée.

On pourrait ajouter, avec non moins de raison, que c'est la ville des Arts, car elle possède d'abord un Musée de Peinture et surtout de Sculpture, dans lequel brille l'œuvre unique de notre David d'Angers, que l'on ne peut comparer qu'à ceux des grandes capitales. Elle a, en outre, son Musée d'Archéologie, renfermant plus de 4,000 objets catalogués qui, habilement dirigé par son fondateur, M. Godard, placé dans la splendide salle Saint-Jean, peut-être unique en France, est devenu, en quelques années, un des plus importants des départements. Elle a enfin son joli Musée d'Histoire Naturelle, créé avec tant d'art et de persévérance, par notre regretté concitoyen M. Deloche.

Mais si la ville d'Angers est si largement et si richement dotée au point de vue des arts brillants de la sculpture et de la peinture et aussi de la musique et des fleurs, dans ses nombreux et importants Musées et ses jardins publics, il y a, pour nous du moins, ici, une lacune qu'il serait bien désirable de voir combler; nous voulons parler de la création d'un Musée de l'Industrie Angevine, d'un Musée du Travail, pour lequel il n'a encore été rien fait jusqu'ici.

Assurément, ce Musée serait moins brillant que ses grands devanciers; mais il n'en a pas moins de droits qu'eux à toutes les sympathies, pour son utilité si grande

et pour l'hommage mérité qu'on rendrait en le fondant aux travaux si variés, si intelligents et si pénibles de la généralité de nos compatriotes, qu'il mettrait ainsi tout particulièrement en relief.

La création d'un Musée de l'Industrie venant s'ajouter à cette réunion de Musées déjà si exceptionnelle dans une ville de province, serait d'autant plus justifiée que le département de Maine-et-Loire, au point de vue, tant de l'industrie que de la richesse de son sol, est classé en France parmi les plus importants.

En effet, par ses constructions si élégantes et si variées, ses grands établissements industriels, filatures, corderies, ardoisières, mines, dont quelques-uns sont hors ligne; enfin par son agriculture, ses magnifiques vignobles des bords de la Loire et du Layon, son horticulture exceptionnelle, la ville d'Angers et le département renferment tous les éléments propres à former rapidement et très complètement surtout un semblable Musée.

Ce Musée serait nécessairement modeste à son début. Mais nous sommes convaincu qu'en faisant largement appel à tous les ouvriers de l'industrie locale, leurs auteurs s'empresseraient d'y faire affluer leurs dons gratuits, portant leurs noms, reproduits en outre sur un tableau d'honneur, rentrant dans sa composition et que, comme son devancier, le Musée Archéologique, il arriverait rapidement à acquérir une importance réelle.

Sa création serait d'autant plus facile, qu'en raison des bâtiments que possède la ville, il n'y aurait presque pas de dépenses à faire pour son installation. En effet, il suffirait, d'ici à un certain temps du moins, d'y placer pour quelques centaines de francs de tablettes et quelques vitrines Quant au concierge, qui aurait très peu de chose à faire, il suffirait peut-être de lui donner son logement. Je ne parle pas des échantillons divers devant composer le Musée, ils seraient tous donnés par les auteurs et peut-être aussi un certain nombre de vitrines.

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Ce Musée aurait encore une utilité. Des promenades d'études pour les élèves de nos diverses écoles sont avec raison, à l'ordre du jour, il serait un excellent but pour

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