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intéressante pour les amateurs d'oiseaux. On admet communément, sur la foi de certains ouvrages, que le Mouron rouge (Anagallis arvensis L., var phoenicea Lam.) est un poison pour les oiseaux. M. A. Gadeau de Kerville, secrétaire de la Société des Amis des sciences naturelles de Rouen, a voulu expérimenter si cette plante avait réellement des propriétés toxiques. Il a donné pendant huit jours à différentes espèces d'oiseaux (Serins ordinaires, Bruant jaune, Perruches ondulées, Paddas oryzivores, Rossignols de Chine, Pinsons ordinaires) du mouron rouge finement haché, des plantes fraîches et des graines mûres de cette même plante; il leur donnait en même temps pour boisson une infusion très forte de mouron rouge. Les Oiseaux ont touché très peu aux plantes fraîches, mais ils ont mangé le mouron haché et les graines, et tous sont restés bien portants.

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Utilisation des Diatomées. Les dépôts de terre siliceuse formés entièrement de Diatomées ont déjà trouvé un grand nombre d'emplois. Nous en signalerons quelques-uns, d'après le Journal de la Société royale microscopique de Londres; il est probable qu'on leur trouvera encore de nouvelles applications.

Ils constituent une source importante de silice soluble et servent à la fabrication des silicates de soude ou de potasse. La préparation en est très simple. Après avoir caustifié l'alcali au moyen de la chaux, on ajoute la terre de diatomées en poudre; la silice se dissout; on laisse reposer et l'on décante le liquide que l'on concentre au degré voulu.

On s'en sert pour la fabrication de la porcelaine, et pour la confection de certains ciments. On en fait des plaques poreuses qui absorbent les liquides et servent à dessécher les cristaux. Un morceau de cette terre, imbibé de pétrole, brùle sans se consumer comme l'amiante, et peut servir à allumer le feu. Mêlée avec un vingtième d'argile, elle peut

former des briques que l'on fait cuire et qui flottent sur l'eau. Ces briques flottantes étaient déjà connues à l'époque de Pline, mais le procédé avait été perdu.

Cette terre est le Kieselguhr des Allemands, qui constitue un dépôt important dans le Hanovre, et sert dans la préparation de la dynamite, du lithofracteur, et d'autres substances explosibles. Elle absorbe trois à quatre fois son poids de nitro-glycérine. Pour cet usage, on la débarrasse de l'eau, des matières organiques et des particules grossières en lui faisant subir une calcination, un broyage et un tamisage.

On l'a enfin employée comme poudre dentifrice, et la « vegetable sozodont tooth powder» en est essentiellement formée.

R. VION.

BIBLIOGRAPHIE

Par le Président de la Société.

Le mois qui vient de s'écouler a fourni à notre bibliothèque de nombreux et excellents volumes dans lesquels chacun de vous pourra trouver agrément et instruction.

- Le Bulletin de l'Association scientifique de France donne une conférence de M. Chamberland sur le rôle des êtres microscopiques dans la production des maladies et dans laquelle il résume les découvertes relatives à ce sujet. Si, comme il apparaît, on a déchiré le voile mystérieux qui cachait la cause d'un grand nombre de nos maladies contagieuses les plus pernicieuses, il me semble que les craintes qu'elles inspirent n'ont été en rien diminuées; qu'elles ont même dans certains cas été augmentées. Une voie est ouverte cependant, et il est permis de croire que les moyens de repousser les causes aujourd'hui connues, seront aussi découverts; mais ce ne sont encore que des espérances. Espérons donc que l'activité et le courage ne manqueront point aux chimistes éminents auxquels déjà nous devons lant, et qu'ils deviendront, par leurs ingénieuses recherches,

assez heureux pour trouver les remèdes infaillibles que l'on a jusqu'ici vainement cherchés.

-- M. Berg poursuit dans les Annales de la Société scientifique Argentine ses notes pour servir à l'histoire des Lépidoptères de son pays et des pays limitrophes.

Nos géologues trouveront, dans le Bulletin de la Société des sciences historiques et naturelles de l'Yonne, une note de M. Cotteau sur quelques échinides des carrières de Dracy (Yonne) qui, au point de vue zoologique et géologique, paraissent constituer une trouvaille des plus importantes. Ils établissent, en effet, comme un passage entre plusieurs espèces qui ne seraient que des variétés, et modifient les idées que l'on s'était faites de certains terrains. Aussi, M. Lambert en a-t-il fait la matière d'un travail sur l'étage turonien de l'Yonne et propose-t-il une classification nouvelle de ce terrain.

Les Mémoires de la Société des sciences naturelles de la nouvelle Poméranie sont en entier consacrés à des travaux sur la physique et principalement sur l'électricité.

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— Vous verrez dans le Bulletin d'insectologie agricole une note curieuse sur le Dityscus latissimus et sur les relations des Fourmis avec les Pucerons, qui n'apprennent peut-être rien de nouveau, mais qui sont très bien exposées.

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Dans le Bulletin de la Société Vaudoise d'histoire naturelle, un rapport du conservateur constate les progrès toujours croissants du musée géologique de Lausanne dont le développement attire constamment les dons. Le musée de son côté sait les provoquer en fournissant des collections de roches typiques aux collèges communaux qui abandonnent alors volontiers à la collection centrale les échantillons rares et précieux dont ils comprennent l'intérêt et l'utilité plus générale s'ils sont placés dans cet établissement. J'espère qu'il en sera de même pour notre musée dont j'espère toujours voir l'inauguration que j'appelle depuis trop longtemps malheureusement de tous mes vœux.

Vous trouverez dans le Bulletin de la Société Veneto Trentina de Padoue des notes sur les Gamasus d'Italie et sur des recherches craniographiques et craniologiques, qui un jour peut-être conduiront à des déductions qui cesseront d'être ce qu'elles sont, de simples hypothèses.

Le Bulletin de la Société philomatique de Paris est rempli de petits mémoires de physique, de chimie et d'histoire naturelle sur lesquels j'appelle votre attention.

- M. Pissot publie dans le Bulletin de la Société d'acclimatation la fin de ses très remarquables observations sur les effets de l'hiver de 1879-1880 au bois de Boulogne, et donne la liste des arbres, arbustes et arbrisseaux qui furent atteints et de la façon dont ils l'ont été. Il ne croit pas pouvoir conclure d'une manière définitive. Mais les dernières lignes de ce travail méritent d'être citées : « Les désastres ont été grands, dit M. Pissot, mais en réalité la grande majorité des plantes existe encore, et il ne faut pas arrêter cet élan, qui depuis vingt ans, a valu à la France tant de propriétés magnifiques, comme il n'en existe nulle part. Le mal a été grand, mais n'est-il pas constaté qu'il se produit à peine une fois par siècle, puisque des arbres comme des cèdres, des platanes, qui ont succombé cette fois, avaient près de 200 ans d'existence, sinon plus ? N'est-ce pas quelque chose quand on a pu jouir d'une plante, je ne dirai pas pendant aussi longtemps, mais pendant une trentaine ou une cinquantaine d'années? Pas de découragement donc et continuez à créer des parcs et des jardins, vous tous à qui la fortune permet de se donner cette jouissance si recherchée par tous maintenant; ne laissez pas cette branche de l'horticulture si florissante depuis une trentaine d'années retourner en arrière. Si la Belgique et l'Angleterre ont acquis une grande renommée pour la culture des plantes de serres, que la France arrive à la même hauteur pour les plantes de pleine terre !!»

Je renvoie à la section compétente le Bulletin de la Société botanique de France.

Vous trouverez dans les Annales de la Société d'histoire naturelle espagnole la description des Odonates des Philippines, par M. de Selys-Longchamps auquel nous devons une excellente monographie des Libellules du nord de l'Europe. Une notice très intéressante de M. Bolivar sur la structure des pattes antérieures des Mantispides qu'il a étudiées sur le Mantispa perla; de nouvelles observations sur la Flore catalanaise, par M. Vayruda, qui donne à la suite le catalogue des espèces les plus intéressantes.

-M. Hariot continue dans les Annales de la Société horticole, vigneronne et forestière de l'Aube son étude sur les Liliacées.

Si la culture des sciences et surtout de l'histoire naturelle est un moyen de rapprochement et d'union, l'apiculture paraït avoir conservé des aiguillons et les fait vivement sentir, si j'en juge par le dernier numéro de l'Apiculteur.

- Il faut lire dans les actes de la Société Toscane des Sciences naturelles le travail de M. Forsyth Major sur l'origine de la Faune de la Sardaigne, car ce travail ne saurait être analysé. Les géologues trouveront dans ce même numéro des communications qu'ils liront avec intérêt.

- Sous le titre de Bouquet mycologique des environs de Nimes, M. Roumeguère donne, dans le Bulletin de la Société d'études des sciences naturelles de cette ville, un inventaire des Champignons Suburbains dont quelques-uns nouveaux qu'il a recueillis aux mois de septembre-octobre dernier. Les études de M. le Dr Joly sur les matières organiques et organisées des eaux thermales Pyrénéennes, notamment sur la Sulfuraire ne sauraient être passées sous silence.

-Si vous vouliez parcourir seulement les procès-verbaux de la Société malacologique de Belgique, vous seriez, comme moi, j'en suis certain, émerveillé de l'activité qui règne dans cette compagnie, de ses nombreuses excursions, des résultats auxquels elles donnent lieu, du soin avec lequel elles sont relatées et des communications qui sont faites à chacune des séances.

Le Bulletin de la Société Adriatique des sciences de Trieste est bien rempli et le pays est l'objet d'études suivies. M. Stossich y continue la Faune de la Mer Adriatique. M. Marchesetti donne la liste des plantes par lui recueillies au Champ-de-Mars. On supposerait difficilement que tant de plantes ont pu croître dans un si petit espace. Les œuvres de Darwin ont fourni à plusieurs membres de cette compagnie le sujet d'observations ou d'analyses d'un grand mérite.

- Comme je ne dois vous parler que de ce qui concerne l'histoire naturelle, dans les Annales de la Société académique de Nantes, je vous citerai seulement l'étude de M. Dufour sur les fossiles des sables éocènes de la LoireInférieure et celle de M. Gadeceau sur les Menthes.

Dans le Bulletin de la Société Linnéenne de Normandie, M. Delongchamps a publié la seconde série de son Cata

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