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Otiorhynchus sulcatus F. Août. Amiens, jardin de la bibli

othèque (H. Gonse).

Tychius venustus F. Juillet. Bois de Sainte-Segrée, sur les genêts (H. Gonse).

Stenopterus rufus L. Juillet. Bois de Bus, près de Montdidier, sur les fleurs de carottes sauvages (H. Gonse). Pogonocherus ovatus Fourc. - Décembre. Bois de Dury, sous les écorces d'arbres (H. Gonse).

Anæsthetis testacea F. Juillet. Bords de la Somme, en

fauchant (H. Gonse).

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Chrysomela lamina F. Juin. Marais de Renancourt, sur

une ombellifère (H. Gonse).

E. DELABY.

La Nutrition chez les Plantes et chez les Animaux.

M. Balfour, professeur de Botanique à l'Université de Glasgow, chargé de prononcer le discours d'ouverture de la session 1879-80, devant les étudiants en médecine, a exposé les ressemblances qui existent entre la nutrition des Plantes et celle des Animaux. Nous trouvons la traduction de ce discours dans la Revue internationale des sciences biologiques, dirigée par M. de Lanessan, et nous croyons que nos lecteurs nous sauront gré d'en résumer les principaux passages. Ainsi que le remarque l'auteur, il subsiste, en effet, une étrange ignorance, eu égard aux phénomènes de la nutrition dans les plantes, et des ouvrages renommés et récents de physiologie fourmillent d'erreurs et d'expressions fausses au sujet de l'antagonisme entre les plantes et les animaux.

Les principes immédiats de la nourriture des animaux sont

de deux sortes: inorganiques et organiques. A la première série appartiennent l'eau et les sels minéraux; la seconde peut être divisée en trois groupes : les hydrates de carbone amyloides, comme l'amidon et le sucre; les hydrates de carbone gras; et les principes albuminoïdes ou azotés. L'eau et les sels minéraux en dissolution peuvent être absorbés et servir immédiatement à la réparation des tissus; mais les principes organiques ont besoin de subir une transformation préalable: ils doivent être digérés. Les agents de cette transformation chimique sont les différents sucs digestifs, qui contiennent des substances considérées comme ferments. On connaît trois genres de ces ferments digestifs : 1° l'amylolytique; 2o l'émulsif; et 3• l'albuminosique. Dans les groupes élevés des mammifères, nous trouvons, comme ferments amylolytiques, la ptyaline, qui effectue dans la salive la transformation de l'amidon en glucose, et le ferment du suc intestinal, qui, à son tour, transforme la glucose. Le suc pancréatique renferme une deuxième sorte de ferment, dont le rôle spécial est d'émulsionner les principes nutritifs graisseux. Enfin le suc gastrique renferme la pepsine, qui convertit en peptones solubles les principes albumineux.

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Dans tous les animaux on trouve des ferments analogues, différant seulement par leur puissance relative. Il existe cependant encore des ferments d'une autre sorte, ayant un rôle plus ou moins important dans la digestion; mais ils ne sont encore qu'imparfaitement connus.

Ainsi transformées, les substances nutritives sont absorbées et pénètrent dans le sang, qui les transporte dans les diverses parties du corps. Le sang entraîne en même temps, pour les éliminer de l'organisme, les principes nuisibles produits par l'activité fonctionnelle: il remplit ainsi le double rôle de régénérateur des tissus, et d'agent de drainage pour les substances à rejeter. Le travail de combustion qui s'opère dans l'intérieur des tissus, développe la chaleur nécessaire à

l'entretien de la vie, mais dégage de l'acide carbonique, gaz dont l'accumulation serait fatale à l'économie. Il est urgent que ce gaz soit expulsé : c'est encore là le rôle du sang, qui entraîne l'acide carbonique, l'échange contre de l'oxygène, et, grâce à l'affinité pour l'oxygène de l'hémoglobine contenue dans les corpuscules rouges, apporte ce dernier gaz dans les tissus, pour y entretenir la vie, et y maintenir l'activité.

Ces transformations intimes, profondes, s'accomplissant entre les gaz du sang et les tissus, constituent la respiration vraie ou interne; on appelle plus proprement respiration externe l'échange entre les gaz contenus dans le sang et ceux du milieu dans lequel vit l'animal, échange qui s'établit dans les poumons, dans les branchies, etc.

Telle est l'esquisse rapide des phénomènes les plus importants de la digestion et de la respiration dans l'organisme animal. Examinons maintenant les phénomènes analogues du règne végétal. I importe de distinguer d'abord deux grandes catégories : les plantes vertes, et celles qui ne le sont pas..

La couleur verte des plantes est due à une substance complexe, la chlorophylle, attachée au protoplasma de la cellule mais pouvant en être séparée. La chlorophylle se forme généralement sous l'influence de la lumière; cependant, lorsque la température et les autres conditions sont favorables, elle paraît se former dans l'obscurité (feuilles de fougères et bourgeons de conifères). Les plantes vertes absorbent l'eau, l'acide carbonique, l'ammoniaque et les sels minéraux; et, à l'aide de ces éléments inorganiques, elles forment les composés organiques propres à leur nutrition : l'amidon, la graisse, et les matières azotées.

Sous l'influence de la lumière, l'acide carbonique est absorbé par les parties vertes. Il est décomposé principalement dans les feuilles ; l'oxygène se dégage, et le carbone, se com

binant avec d'autres éléments, forme un hydrate de carbone dans les cellules chlorophyllées : c'est ainsi que les plantes vertes acquièrent l'amidon et les principes gras propres à leur nutrition. Par une confusion déplorable, les auteurs allemands ont appliqué à ce procédé le nom d'assimilation, et ce terme est si généralement usité en ce sens dans la littérature botanique, qu'il est impossible maintenant d'en opérer la rectification.

On a émis différentes théories pour rendre compte de ce phénomène de désoxydation de l'acide carbonique. L'opinion la plus généralement admise est qu'il faut l'attribuer aux sels de fer contenus dans la chlorophylle. Cependant, suivant les récentes investigations de Pringsheim, le pouvoir désoxydant ne réside pas dans la chlorophylle, mais dans le protoplasma lui-même, incorporé sans doute à un de ses constituants non encore connu. Pringsheim a découvert, dans le protoplasma des corpuscules chlorophyllés, une substance grasse très sensible à la lumière, qu'il appelle hypochlorine, et qui doit être considérée, suivant lui, comme le premier produit d'assimilation dont les hydrates de carbone sont ensuite formés.

Les plantes tirent leur azote des composés ammoniacaux et des nitrates du sol, qui sont absorbés avec l'eau et les sels minéraux par les fibres délicates des racines; celles-ci excrètent une substance acide qui décompose la matière solide, et la fait se transfuser à travers les parois des cellules, et passer ainsi du sol dans les tissus, avec la sève. Les principes azotés, tels que le gluten et la légumine, se forment de cette manière, dans toutes les parties de chaque cellule, sans que le concours de la chlorophylle et même de la lumière soit nécessaire.

Les plantes vertes incorporent bien une petite portion d'éléments organiques tout formés; mais, en résumé, c'est à l'aide de substances inorganiques qu'elles produisent

les composés organiques nécessaires à leur nutrition. Les plantes non vertes se rapprochent davantage du monde animal, pour leur nutrition. On sait que dans ce groupe viennent se placer, à côté des champignons, un grand nombre de plantes parasites, et les plantes dites saprophytes, qui se nourrissent de matières végétales décomposées. Toutes ces plantes prennent, comme les animaux, les principes organiques tout formés: elles absorbent directement les hydrates de carbone et les composés azotés.

Qu'ils soient ou non produits dans la plante même, les principes nutritifs, amidon, sucre, graisses, corps albumineux, ne sont pas propres à la nutrition; il faut qu'ils soient élaborés, et ce phénomène, qui porte le nom de métastase, est la vraie digestion des plantes.

On sait depuis longtemps que, pendant la germination des graines de céréales, les granules d'amidon se détruisent graduellement, en même temps que la glucose se développe dans les tissus. C'est un phénomène de digestion dû à une substance azotée, appelée diastase par MM. Payen et Persoz.Grâce à ce ferment, l'embryon de la plante peut utiliser, pour sa croissance, les éléments nutritifs du grain. Sachs a observé le premier que les granules d'amidon formés par assimilation, pendant le jour, dans les corpuscules chlorophyllés des feuilles, disparaissent pendant la nuit. On sait maintenant qu'il se dissout constamment des granules d'amidon; mais la régénération par assimilation surpasse pendant le jour l'action destructive, et il en résulte qu'à la fin de la journée il y a, dans les corpuscules chlorophylliens, accumulation d'amidon. Les travaux récents de Baranetzky ont fait voir que, dans. toutes les cellules contenant de l'amidon, l'on trouve ce ferment qui le métamorphose et le rend soluble. - Dans certaines plantes (canne à sucre, betterave, etc.) les produits de l'assimilation prennent, en dernier lieu, la forme de sucre. Claude Bernard a prouvé que, même lorsque la betterave est

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