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Ouvrages reçus :

SÉANCE DU 10 JANVIER 1880.

Le monde de la science et de l'industrie, n° 12.
Association scientifique de France, no 632.

The Natural history and scientific books circular, no 38. Atti della Societa Toscana di scienze naturali residente in Pisa. Processi verbali.

Description of obnoxious insects, Phylloxera, Potato beetle, Cotton-worm, Colorado grasshopper, and greenhouse pests, by application of the yeast fungus. By Dr H. A. Hayen. Cambridge, 1879. In-8°.

Journal of the royal microscopical Society. December 1879. Supplementary N°.

Mémoires de la Société académique de Boulogne-sur-Mer. Tome IX, Ire partie.

- Société académique de l'arrondissement de Boulogne-surMer. Bulletin. IIIe vol., 2o liv.

Mittheilungen aus dem naturwissenschaftlichen Vereine von Neu-Vorpommern und Rügen in Greifswald. Eilfter Jahrgang. mit. 3 Tafeln.

Bulletin du Comice agricole d'Amiens, nos 189, 190.
Chronique de la Société d'acclimatation, nos 118, 119.
Société entomologique de France, no 23.

Kaiserliche Akademie der Wissenschaften in Wien. XXIV, XXV, XXVI.

Actes de la Société Linnéenne de Bordeaux. Tome III, 5o liv. Bulletin du Comice d'Abbeville, no 12.

Annales de la Société horticole, vigneronne et forestière de l'Aube, no 74.

Société entomologique de Belgique. Compte rendu, no 71. Bulletin d'insectologie agricole, n° 12.

L'Apiculteur, no 1, (1880).

Bulletin de la Société de statistique, des sciences natu

relles et des arts industriels du département de l'Isère.

3 série, tome IX.

Bullettino della Societa Veneto trentina di scienze naturali. 1879, n° 2.

Bulletin de la Société Borda, à Dax. 4o trim. 1879.

Bulletin de la Société d'Apiculture de la Somme, no 17. Bulletin de la Société d'étude des sciences naturelles de Nîmes, no 9.

Annales de la Société d'agriculture, sciences et arts de la Dordogne. Décembre 1879.

Anales de la Sociedad cientifica Argentina. Diciembre, 1879.

Notes sur les Insectes habitant les prés salés.

En parcourant tout dernièrement le 14° volume du bulletin de la Société d'histoire naturelle de Metz, j'ai trouvé un court récit d'une chasse entomologique faite dans les terrains salés de Vittoncourt, petit bourg sur la Nied à 5 lieues de Metz, par M. Ad. Bellevoye. Une chose m'a frappé dans cette courte esquisse, c'est l'étrange analogie qui existe entre la Faune de ces marais et celle de notre littoral. J'avais déjà constaté pareil fait dans la Fauna Austriaca de Ludwig Redtenbacher, qui cite à chaque page comme se rencontrant sur les bords du lac de Neusiedel, des insectes que nous trouvons communément dans nos dunes, et les bas-champs entre Saint-Valery et le Hourdel.

Pour la Flore, même ressemblance, M. Humbert cite (Bulletin XII, p. 45, même Société), comme communes à Vittoncourt Spergula marina, Aster Tripolium, Salicornia herbacea, Triglochin maritimum, Juncus bulbosus, Glyceria distans, Hordeum secalinum, var marinum, toutes plantes qui se rencontrent sur notre littoral. La présence des mêmes insectes, des mêmes plantes sur des points aussi éloignés est réellement étonnante (car une distance de

cent lieues au moins sépare la baie de Somme du département de la Moselle). Neusiedel est encore plus éloigné de Metz (Neusiedel se trouve en Autriche au nord du lac Balaton).

Tout le monde connaît le mode de fécondation des Orchidées par les insectes longtemps ce problème était resté sans solution; les observations patientes de plusieurs savants ont permis de constater que cette fécondation avait lieu d'une façon tout à fait artificielle, et que les Hyménoptères, surtout ceux de la famille des Anthophiles, étaient les seuls agents de cette fécondation. L'agent qui a aidé à la transplantation de végétaux et d'insectes essentiellement maritimes dans des contrées où se trouvent des marnes salifères, et à des distances aussi éloignées, est tout autre, mais là encore nous devons reconnaître l'admirable sollicitude de la nature, qui, en présence de contrées entièrement arides, véritables steppes où les plantes et les insectes des pays environnants se refusaient à vivre, s'est servi pour les peupler d'un moyen tout aussi ingénieux. Vous avez sans doute lu quelque part la mésaventure arrivée à un pisciculteur, qui, faisant creuser, loin de tout cours d'eau et de tout marais, une pièce d'eau magnifique alimentée par des sources d'eau vive, avait pris à tache de n'y élever que des Salmonides les plus recherchés ; les meilleures espèces de saumons et de truites s'étaient, grâce à ses soins, donné rendez-vous dans ce bassin unique. Chaque année notre pisciculteur faisait venir à grands frais une quantité de poissons rares. Mais la pièce d'eau ne paraissait pas aussi poissonneuse qu'elle devait l'être par d'aussi fréquents apports. En vain, alors que le découragement commençait à le prendre, faisait-il comme le thésauriseur du bon La Fontaine :

Il passait les nuits et les jours

A compter, calculer, supputer sans relâche,
Calculant, supputant, comptant comme à la tâche,
Mais il trouvait toujours du mécompte à son fait.

Un jour, une observation un peu plus attentive lui fit voir un magnifique brochet, qui happait sans la moindre délicatesse un magnifique échantillon de truite saumonée. La cause de la disparition des truites était désormais connue. Mais qui avait amené le brochet dans une pièce d'eau, dont l'amateur vigilant avait eu soin de le bannir? Les oiseaux sauvages, les échassiers, mais surtout les palmipèdes sortant de marais où le brochet abonde, et ayant l'habitude de. barboter là où le grand destructeur de poissons d'eau douce dépose ses œufs, c'est-à-dire tout près des rives, dans les endroits peu profonds; ils avalent ce frai dont ils sont très friands; entraînés dans l'organisme, ces germes, œufs de poissons, graines de plantes, œufs d'insectes ne sont pas le plus souvent assimilés par la digestion, mais passent à travers le corps sans avoir subi de modifications appréciables; et s'ils trouvent, à la sortie de l'animal, un milieu favorable, ils éclosent, et l'espèce ayant fait ainsi ce singulier voyage se trouve acclimatée.

Quelques naturalistes ont prétendu, à tort, je le pense, que les insectes et les plantes pouvaient avoir été transportés par de violents coups de vent. Il est parfaitement admissible et chaque année on constate que certaines localités ont été envahies par des myriades d'insectes appartenant toujours à la même espèce. Mais les insectes qui composent l'ensemble d'une Faune, les plantes formant toute une flore spéciale ne peuvent être transportés à la suite de grandes perturbations atmosphériques. Ce serait laisser à une force brutale, inconsciente, une trop grande part dans l'exécution d'une tâche aussi complexe et aussi délicate. M. DUBOIS.

Le Pigeon voyageur.

Permettez-moi, comme amateur de pigeons, de vous parler un instant de ces aimables messagers. Je ne m'éten

drai pas sur les espèces dont le nombre est infini; il faudrait un travail plus important, et une plume plus exercée que la mienne pour passer en revue toutes les espèces que nous possédons. Je prendrai seulement le Pigeon voyageur : il mérite à tous égards d'attirer l'attention.

Les services qu'il a rendus pendant la triste campagne de 1870, doivent nous le rendre cher. Les essais tentés, les résultats obtenus, l'intelligence et le courage qu'il déploie pour retrouver son alter ego, son toit, sa famille; son instinct du retour, cette seconde nature que développe en lui la certitude de trouver au colombier le vivre et le couvert, sa mémoire prodigieuse des lieux; tels sont les points que je vais rapidement esquisser aujourd'hui.

Sa forme est celle de l'oiseau de proie. Charpenté comme le faucon, il est doué comme lui de l'énergie nécessaire pour franchir des espaces immenses. La rapidité de son vol est d'un kilomètre environ à la minute. Ces qualités doivent donner de bonne heure l'idée de l'employer comme messager, et porteur de dépêches. C'était par des pigeons qu'étaient proclamés dans toute la Grèce les noms des vainqueurs aux jeux olympiques.

Depuis, comme nous l'avons dit plus haut, pendant le siège de Paris, en 1870 et 1871, les habitants de la capitale, séparés du reste de la France, ne purent communiquer avec elle, qu'à l'aide de ballons, moyen coûteux et dangereux, et surtout de pigeons voyageurs, malheureusement trop peu nombreux. On se contenta d'amener au Muséum quelques pigeons provenant des Sociétés colombophiles du nord.

M. Louis Van Rosbecke, vice-président de la Société colombophile l'Espérance de Paris, conçut, pendant le siège, l'idée de faire sortir par ballons les pigeons voyageurs de la Société, et l'on put organiser un service dont tous les Parisiens se souviennent avec émotion. Les Prussiens, avant nous, avaient fait usage des pigeons.

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