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premier cas, des feuilles qu'on laisse se geler dans une position renversée doivent également rester pendantes et, dans le dégèlement, elles doivent se redresser, mais elles accompliront par là un mouvement qui, dans les conditions normales, serait un affaissement.

L'expérience a montré que le relâchement des feuilles dont les cellules ont donné de l'eau par la congélation est la cause principale, sinon la seule cause, qui fait que les feuilles restent pendantes vers le bas.

(Traduit de l'English Mechanic, d'après le Naturforscher.)

CHRONIQUE ET FAITS DIVERS.

R. V.

Coloration verte des huîtres. On a découvert,il y a quelques années, que la coloration verte observée parfois dans les huîtres est due à ce qu'elles se nourrissent d'une diatomée, à laquelle on a donné le nom de Navicula ostrearia. Les expériences faites par M. Puységur ne laissent aucun doute sur ce sujet.

En raclant légèrement, avec une cuiller, le bord d'un des bassins, il recueillit la matière verte, qu'il agita dans un flacon, et qu'il laissa ensuite reposer, pour la débarrasser de la vase qu'elle pouvait contenir. Il décanta alors avec soin le liquide vert, presque exclusivement composé de diatomées, et, de retour chez lui, il versa ce liquide dans des assiettes placées devant la fenêtre. Les diatomées ne tardèrent pas à se fixer sur les parois et le fond des assiettes, et à les recouvrir d'un enduit verdâtre. Il mit alors dans ces assiettes des huîtres blanches qui n'avaient jamais séjourné dans les bassins, et dont les coquilles avaient été soigneusement lavées et brossées. Des huîtres semblables furent placées, en pareil nombre, dans des assiettes remplies d'eau de mer ordinaire. Vingt-six heures plus tard, ces dernières

huîtres n'avaient éprouvé aucun changement, tandis que les premières avaient pris une teinte verte bien marquée. L'expérience, répétée plusieurs fois, donna des résultats identiques. La coquille d'une huître fut même perforée, de façon à mettre à nu le manteau, et, lorsque cette huître eut pris la couleur verte, elle fut remise dans l'eau de mer ordinaire pendant quelques jours: la teinte verte disparut entièrement; elle reparut lorsque l'huître fut remise dans de l'eau contenant la Navicula ostrearia.

Voici l'explication qui est fournie au sujet de cet intéressant phénomène. En fermant et en ouvrant ses valves, l'huître produit dans l'eau des courants qui amènent autour du mollusque les matières solides en suspension. Les navicules, dirigées vers l'ouverture buccale par les cils qui garnissent les branchies, pénètrent ainsi dans l'estomac, où la chlorophylle est digérée la matière colorante soluble passe dans le sang, et lui communique sa couleur; c'est ainsi que les parties du corps les plus riches en vaisseaux, les branchies par exemple, sont aussi les plus vertes. On s'explique, de cette façon, ce fait, observé par les ostréiculteurs, que les grandes pluies font disparaître la teinte verte, et que les vents secs du nord-est, augmentant la saturation de l'eau, sont favorables à la production du phénomène.

Un point reste à élucider: la navicule reste-t-elle toute l'année dans ces eaux? Disparaît-elle des bassins, quand l'eau change de couleur, ou bien cette diatomée se trouve-t-elle elle-même momentanément décolorée?

L'Absinthe cultivée comme insectifuge. Dans une note adressée à l'Académie des sciences, M. Poirot propose la culture de l'absinthe 'comme un moyen de chasser les insectes,qui pourrait être employé même contre le Phylloxera. Il n'a jamais vu, parmi les plantes d'absinthe qui couvrent d'immenses terrains de l'Amérique du Nord, ni mouches, ni

fourmis, ni vers, ni insectes quelconques; il ajoute même << ni scorpions, ni tarentules, ni serpents à sonnettes ». M. Poirot pense que les tiges d'absinthe, laissées sur le sol et recouvertes de terre, formeraient un engrais qui fertiliserait le sol, et aiderait au rétablissement de la vigne.

Effet des basses températures sur les Bactéries. - Le professeur Frisch a soumis le Bacillus anthracis à des températures extraordinairement basses, qui ont atteint — 111°, et qui se sont maintenues, pendant plus de cinq heures, au-dessous de 22°. Malgré cet énorme abaissement de la température, les Bacilli n'ont pas paru souffrir; les filaments ont continué à croître, et les spores n'ont pas cessé de se former. Toutefois, des injections faites avec ces bactéries se sont montrées infécondes; on n'a pas trouvé de bâtonnets dans le sang des animaux injectés, et les spores n'ont développé leur forme caractéristique que dans une seule expérience. Ce dernier résultat montre que, contre un froid extrême aussi bien que dans toutes les circonstances défavorables, les spores ont une plus grande puissance de résistance que les bâtonnets homogènes. Il a été reconnu que les bactéries de la diphthérite et de la fièvre puerpérale ne souffrent pas d'un froid de 87°,6.

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(D'après le « Journal of the royal micr. Soc. »)

BIBLIOGRAPHIE

Par le Président de la Société.

R. VION.

Le nombre considérable de volumes que nous recevons me fait toujours regretter que nous donnions si peu en échange des dons qui nous sont faits si généreusement.

Mais notre nouveau volume s'imprime, neuf feuilles sont prêtes et je ne doute pas que la première partie ne puisse être distribuée prochainement et que la seconde suivra bientôt.

Je continue mon rôle d'indicateur et vais tâcher de vous si

gnaler les Mémoires relatifs à l'histoire naturelle qui m'ont paru les plus dignes de votre attention.

-La Feuille des Jeunes naturalistes publie une excellente table de ses dix premières années, qui rendra des plus faciles la recherche d'un article quelconque au milieu des articles si nombreux et si variés que renferme cette intéressante collection.

Vous trouverez dans le N° de Février de cette année une note de M. le Dr Trouessart sur la manière de former les collections de petits mammifères, qui m'a paru simple et pratique. - Vous lirez avec intérêt, dans le Bulletin de la Société d'études des sciences naturelles de Nîmes, un rapport de M. Périé sur les différences qu'offre l'envenimation de différentes espèces de serpents eu égard aux conditions du blessé.

- Ceux qui aiment les beaux-arts pourront parcourir, dans l'excellent rapport lu par M. Hérissay à la Société libre d'agriculture, sciences, arts et belles-lettres de l'Eure, l'exposition des beaux-arts d'Evreux en 1880. Ils y verront que la municipalité, sentant toute l'infériorité de la ville sur les autres, a eu la générosité de faire construire un monument qui orne la place de l'Hôtel-de-Ville et donne aux œuvres d'art un asile digne d'elles. Chez nous les œuvres d'art n'ont rien à réclamer, mais les collections d'histoire naturelle attendent toujours l'asile dont elles ont si grand besoin.

- La Société havraise d'études diverses n'a rien publié cette année sur l'histoire naturelle, dont elle s'occupe cependant avec succès. Je vous recommanderai, dans ce volume (1877-1878), un remarquable travail de M. l'abbé Lamare sur l'art et le symbolisme religieux.

- Dans le Bulletin de la Société impériale des naturalistes de Moscou, M. de Thumen continue son étude sur les champignons de la Flore Sibérienne; M. le baron de Chaudoir donne la monographie des Morionides dont toutes les espèces sont étrangères à l'Europe. Je signalerai aux botanistes l'essai sur la flore de Bessarabie, par M. Ed. von Lindeman, et aux ornithologistes l'étude de M. Severtzow sur le passage des oiseaux d'Asie centrale.

Dans le bulletin de la Société entomologique Suisse, M. Christ, de Bale, a donné une notice sur les Zygènes subalpines; M. Stierlin des remarques sur de nouvelles espèces d'Otiorhynchus et de Tropyphorus.

-

Psyche, organe du Club entomologique de Cambridge (Mass.), publie de curieux détails sur les divers états de l'Apatura Alicia et de l'Eurycreon rantalis.

-M. Arribalzaga continue, dans les Annales de la Société. scientifique Argentine, ses recherches sur les Asilides argentines.

La même Société nous a adressé une conférence populaire sur la vie et les mœurs des Termites, par son président le Dr Carlos Bery, qui a résumé très habilement en quelques pages l'organisation et le développement de ces mineurs redoutables autant par leur voracité que par leur multiplication aussi rapide que désastreuse.

-M. Vinciguerra a donné, dans le journal de la Société de lectures et de conversations scientifiques de Gênes, des recherches zoologiques dans les profondeurs de la mer. Ce long travail méritera, quand il sera terminé, d'être l'objet d'un rapport spécial.

Vous lirez dans le bulletin de la Société des naturalistes de Modène un très curieux travail de M. Bergonzini sur le Myoxus avellanarius, dans lequel il explique les causes de la léthargie des animaux hivernaux. Je ne l'ai point analysé car il m'a semblé qu'il n'y avait rien à retrancher et qu'il devait être lu dans son entier.

Je ne puis que vous répéter ce que j'ai déjà dit du << Journal of the royal microscopical Society », prenez le volume, parcourez la table et vous y trouverez toujours, je vous en donne l'assurance, un article qui attirera d'une façon toute particulière votre attention, car il aura trait aux études dont vous vous occupez.

Nous devons à la gracieuseté de M. Roumeguère la flore mycologique du département de Tarn-et-Garonne. Ce premier volume comprend les Agaricinées. La compétence de l'auteur vous est un sûr garant du soin avec lequel cet ouvrage a été traité. Je désirerais donc vivement qu'un de nos collègues voulût bien l'examiner et vous en rendre compte.

-Les Annales de la Société d'agriculture,histoire naturelle et arts utiles de Lyon se distinguent par trois mémoires des plus remarquables; l'un de M. le Dr Magnin sur la géographie botanique du Lyonnais, le second sur les anciens glaciers du Rhône, le troisième sur la malacologie du bassin du Rhône par M. Locard. M. Magnin, après un coup-d'œil général

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