Page images
PDF
EPUB

la Blatta orientalis, jusqu'à 0,00826. La quantité absolue de cuivre que l'on trouve dans un insecte n'en est pas moins infinitésimale chez l'Anomala vitis, elle n'atteint pas 4 millionièmes de gramme. Ces expériences ont été étendues à d'autres classes d'animaux invertébrés. Des araignées, des myriapodes, comme l'lulus terrestris, des Isopodes, comme l'Armadillidium vulgare, des mollusques gasteropodes même contiennent du cuivre. L'Iulus terrestris en présente une assez forte proportion (0,00183).

Enfin, le D' Giunti s'est assuré que beaucoup d'animaux insectivores, outre la chauve-souris, peuvent assimiler le cuivre contenu dans la proie dont ils se nourrissent. Des serpents, des lézards, des hérissons ont été incinérés et soumis à l'analyse. Les cendres du hérisson ont donné seulement de 0,0001 à 0,0002 de cuivre; celles du lézard en contiennent jusqu'à 0,015, dont la plus grande partie se trouve dans la peau de l'animal.

Une trouvaille de l'âge du bronze. On vient de découvrir à Fouilloy, canton de Formerie (Oise), sur les confins de la Somme et de la Seine-Inférieure, une cachette de l'âge du bronze, assez riche, puisqu'elle contenait plus de cent cinquante objets ou fragments, qui tous ont été acquis par le Musée de Saint-Germain. M. G. de Mortillet donne, dans la liv. de Janvier des « Matériaux pour l'histoire primitive et naturelle de l'homme », une description détaillée de la trouvaille, en figurant les pièces les plus importantes. Bien que cette cachette paraisse être de la fin de l'âge du bronze, et soit, par conséquent, plutôt du domaine de l'Archéologie que de celui de l'Histoire naturelle, on nous permettra d'en mentionner la découverte, et mème de signaler l'intérêt tout particulier qu'offrent certaines pièces. Les haches à ailerons et à douille forment les spécimens les plus nombreux : On trouve aussi des gouges, des pointes de lance, des pommeaux

de poignards, des fragments de lames de poignards et d'épées, une bouterolle de fourreau, un ciseau-tranchet à soie, un marteau à douille, un fragment de faucille à languette, type très peu répandu en France, des bracelets, des anneaux creux, des montants de mors de cheval d'une forme particulière; on remarque enfin une scie-couteau, dont le manche court est terminé par un trou de suspension, et dont la lame présente un côté denté, et un côté affilé et tranchant; et deux couteaux, à lame droite et à bout arrondi, type dont on ne connaissait encore qu'un spécimen figuré, provenant d'Angleterre. C'est, en effet, avec les cachettes. anglaises de l'âge du bronze que la cachette de Fouilloy présente les plus grands rapports..

R. VION.

BIBLIOGRAPHIE

Par le Président de la Société.

Les volumes que j'ai reçus depuis notre dernière réunion sont assez nombreux.

Je voudrais vous faire partager tout l'intérêt que j'ai pris à les parcourir.

- Le Bulletin de la Société belge de microscopie contient un travail de M. Gravis sur les anomalies florales du poirier et la nature morphologique de l'anthère. Après avoir rappelé l'or ganisation normale de la fleur, M. Gravis fait remarquer qu'une même fleur présente toujours des étamines diversement modifiées; les unes parfaitement normales, des pétales identiques à ceux de la corolle provenant d'une métamorphose des étamines, des pétales portant des rudiments d'anthères et qui constituent des intermédiaires entre le pétale et l'étamine. L'étude de ces organes lui révèle un dédoublement de la partie médiane des pétales au-dessous de l'onglet, et la formation de loges ou sacs polliniques dans l'épaisseur de ce dédoublement ou sur les bords, on enfin dans les deux parties à la fois. Les anomalies du gynécée ne sont pas

moins variées que celles de l'androcée. Il remarque une tendance à l'atrophie des loges ovariennes et à la formation le long du style d'une anthère rudimentaire. Un épaississement se forme au dos du style dans lequel se développent des logettes polliniques, d'où la production d'organes que l'on prendrait pour des étamines avec un filet court surmonté d'un style et d'un stigmate. Il passe en revue les diverses théories émises sur l'organisation de l'étamine, il conclut que, si les étamines sont dans toute la série des phanérogames des organes analogues, elles ne sont pas toujours des organes homologues, et que, la fonction étant toujours la même, la valeur morphologique est très variable.

Un article de M. de Guerne dans le Bulletin scientifique du département du Nord devra être lu par ceux de nos collègues qui s'occupent des petits êtres si nombreux qui peuplent les eaux; il s'agit de nouvelles méduses découvertes dans les eaux douces et dans les eaux saumâtres.

-L'Apiculteur et les Bulletins des Sociétés d'apiculture de l'Aube et de la Somme ne sont point à négliger; ils contiennent plus d'une note ou de leurs membres ou de bulletins étrangers qui méritent l'attention.

J'appellerai également votre attention sur une conférence de notre collègue M. Raquet ayant pour titre : De l'alimentation rationnelle et de ses applications à l'homme et aux animaux domestiques. Il y explique les causes des pertes que les êtres animés éprouvent et la nature des aliments qui peuvent les réparer; il y combat plus d'un préjugé avec l'autorité de l'expérience.

Vous trouverez dans le Bulletin de la Société d'acclimatation un mot de M.Clément sur l'Actias selene, un bombycien séricigène dont la possibilité de l'acclimatation ne paraît plus lui laisser de doute, puisqu'il a pu obtenir en France deux générations et que la seconde s'est faite en pleine liberté. M. le Dr Mène y continue son examen des productions végétales du Japon à l'Exposition de 1878.

Lisez dans le Bulletin de l'Association scientifique de France la conférence de M. Faye sur le volume de la Lune et la notice de M. Tisserand sur les Observatoires français à la fin du siècle dernier, si déjà vous ne l'avez lue dans la Nature.

- Une note très importante dans les Annales de la Société d'agriculture de la Dordogne, et qui ne devrait point passer inaperçue. Les localités non encore phylloxerées font arrêter aux frontières les plants et les boutures des vignes américaines et laissent librement circuler les pépins. En général, cependant, les germes parasitaires adhèrent à la graine afin de suivre le végétal partout où il est semé. La cuscute de la luzerne, le charbon du blé, l'ergot du seigle en sont la preuve.

Le Bulletin d'insectologie agricole contient des conseils par M. Huin, pour l'éducation de l'Attacus Pernyi, ver à soie du chène de Chine, une note sur la Pie comme oiseau insectivore et sur le Dacus oleæ, mouche terrible vulgairement appelée Keiroun, dont la multiplication compromet souvent les récoltes.

-La Seybouse, que j'ai reçue de l'Académie d'Hippone en Algérie, contient un compte rendu de M. Doublet et une lettre sur quelques chasses entomologiques de M. Olivier de la Marche, qui nous apprend la mort de M. Mulsant, l'un de nos plus célèbres entomologistes.

Le Bulletin de la Société de Borda à Dax donne une nomenclature et classification d'un certain nombre d'oiseaux préparés par M. Teyssandier pour le musée de cette société, et un tableau analytique de la flore des Landes par MM. Landry et Behr, suivant la méthode dichotomique. C'est une première partie de ce travail, qui doit se continuer.

- Je vous signalerai dans le Bulletin de la Société des sciences historiques et naturelles de Sémur le catalogue de la collection géologique du musée de cette ville, collection recueillie dans l'Auxois, et par conséquent tout à fait locale.

On trouve dans le tome VIII (3° série) des Mémoires de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Savoie une notice historique très curieuse sur les eaux de la Boisse (eaux acidules ferro-sodiques arsénicales)

M. Rostan publie dans laFeuille des jeunes naturalistes les promenades d'un botaniste et d'un conchyliologue aux environs de Grasse; et M. Decaux des notes sur les Anisotoma. Cet entomologiste qui, depuis dix ans, séjourne chaque année de juillet à octobre dans la baie de Somme, y a recueilli l'Anisotoma Caullei dont il donne les mœurs. Cette

indication pourra servir à nos collègues qui paraissent ne l'avoir point trouvé, car il figure dans leur catalogue comme recueilli par M. Marmottan.

-M. Miquel poursuit dans Brebissonia ses recherches sur les poussières organisées de l'atmosphère; M. Thomas y fait part de la présence d'un nouvel ennemi des vignes, un champignon,le Peronospora viticola Berk, qui attaque les feuilles, lesquelles tombent bientôt, laissant à découvert la racine dont le grossissement et la maturation se font très mal, quand elles s'opèrent.

Le Journal de photographie de microscopie et de M. Huberson me paraît indispensable à ceux qui veulent suivre les progrès de cette science qu'on peut dire nouvelle, tant les procédés nouveaux, les instruments et les découvertes se succèdent, amenant chaque jour des résultats inattendus.

- Dans le Bulletin de la Société académique de Brest, M. le Dr Caradec prend la défense des vivisections et des droits de la physiologie expérimentale, et montre les avantages que la pratique a tirés déjà de ce que l'on considérait comme de la théorie pure.

[ocr errors]

Je recommande aux physiologistes les recherches sur la diffusion dans ses rapports avec la respiration des êtres organisés, par M. Joulin, recherches insérées dans les Mémoires de l'Académie des sciences, inscriptions et belles-lettres de Toulouse. 8° série, tome II.

-Les botanistes trouveront dans les Annales de la Société scientifique Argentine des observations sur la famille des Amarantacées par M. D. Parodi et sur quelques caractères génériques de celles qui croissent dans les Missions et dans le Paraguay. Le même numéro renferme une étude de M. Arribalzaga sur le Compsomiya macellaria F. et la synonymie de cet insecte dont les nombreuses variétés ont été données comme autant d'espèces différentes.

J. GARNIER.

Le Rédacteur en chef:

R. VION.

-

Amiens. Imp. Delattre-Lenoel, rue de la République, 32.

« PreviousContinue »