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Elle n'a pas été observée jusqu'à présent chez les Ostracodes, bien qu'ils soient exposés aux mêmes influences (entre autres au desséchement périodique du milieu dans lequel ils vivent) qui, dans le cas des Daphnides, rendent indispensable la reproduction rapide de leurs colonies. Et comme la parthénogénèse prévaut dans ce dernier groupe, on devait s'attendre à ce qu'une faculté semblable serait accordée aux Ostracodes, d'autant plus que, comme les Daphnioides, ils sont pourvus de tous les organes nécessaires à cette opération.

Les expériences du docteur Weismann pour vérifier l'exactitude de cette hypothèse ont eu un succès remarquable. Une espèce (Cypris incongruens) a pu être élevée pendant neuf mois et s'est reproduite uniquement par parthénogénèse; ainsi des individus femelles qui furent isolés dès leur naissance ne produisirent que des femelles semblables qui furent traitées de même, et ainsi de suite. Dans des colonies la multiplication eut aussi lieu sans l'apparition d'un seul måle. La femelle est pourvue d'un grand réceptacle séminal; aussi est-il probable qu'à certaines époques et en certains lieux la fécondation s'opère; mais on n'a encore jamais trouvé de sperme dans cet organe. Dans des colonies bisexuelles de la Candona candida, des Cypris punctata et ovum, et de la Cyprois monacha, chaque femelle (même à moitié de son développement) avait son réceptacle plein de spermatozoaires, et cela quoiqu'il ne se trouvât pas une forte proportion de mâles; il semble donc que la règle soit que, du moment qu'il se trouve des mâles, même en très petit nombre, ils fécondent toutes les femelles ; et ainsi la découverte dans une colonie d'une femelle adulte avec un réceptacle vide semblerait démontrer que la parthénogénèse prévaut dans cette colonie.

Outre le Cypris incongruens, des colonies unisexuelles des C. fuscata, C. vidua et C. reptans se rencontrent aussi, et dans ces cas on n'a trouvé ni un seul mâle ni une femelle

fécondée, bien que toutes les espèces, excepté la dernière, qui n'avait pas atteint son entier développement, eussent des réceptacles parfaits. La Candona candida a été trouvée formant des colonies des deux sexes au printemps et en été ; en hiver, on ne rencontre que des femelles ayant les poches vides et des œufs mùrs, ce qui semble indiquer une alternance de méthodes comme une règle possible chez les Cypridida. Aujourd'hui les apparences portent plutôt à cette conclusion que certaines colonies suivent une seule méthode de reproduction, quelle que soit la saison; car la C. fuscata n'a que des colonies de femelles, à une époque où d'autres espèces se reproduisent par la méthode bisexuelle; d'un autre côté la C. monacha semble ne jamais se reproduire par parthénogénèse. Il existe donc une différence fondamentale entre cette famille et celle des Daphnioides, par l'absence d'une alternance régulière de méthodes de reproduction chez l'une et son existence constante chez l'autre.

Quant à l'origine de la parthénogénèse, bien que ce ne soit que par hypothèse qu'on la regarde comme un procédé dérivé chez les Daphnioides, cependant les Cyprididæ semblent prouver par leurs réceptacles complètement développés et par d'autres organes accessoires, qu'ils n'ont reçu cette faculté que comme une modification de la méthode bisexuelle antérieure.

Quant à l'anatomie des Ostracodes, on peut faire remarquer que le grand organe décrit par Zeuker comme une glande muqueuse chez le mâle, est réellement un organe éjaculatoire remarquable; il est placé dans le lit du vas deferens, et le tube séminal débouche dans sa partie immédiate par un orifice très étroit. Il est formé principalement de muscles délicatement striés, qui agissent en contractant le tube sur sa longueur : ils se superposent en formant une couche épaisse et relient ensemble les anneaux chitineux du tube. (Journal of the Royal microscopical Society, d'après le Zool. Anzeiger.)

BIBLIOGRAPHIE

Par le Président de la Société.

Je vais encore, pour faciliter vos recherches, vous signaler les travaux relatifs à l'histoire naturelle que renferment les nouveaux volumes que j'ai reçus, tout convaincu que je suis, cependant, que beaucoup s'arrêteront, comme je l'ai fait, aux travaux historiques et littéraires qui forment la plus grande partie de quelques-unes de ces publications.

Le Tome II (4 Série) des Mémoires de la Société académique de Saint-Quentin contient, sous le titre de Faune lépidoptérique de l'arrondissement de Saint-Quentin, le Catalogue des Lépidoptères qui ont été recueillis dans un rayon de 3 lieues de cette ville par M. Dubus, capitaine au 87° de ligne; c'est un extrait du Guide du Lépidoptériste d'Europe que prépare l'auteur. On y trouve dans la famille des Diurnes 7 tribus comprenant 20 genres et 68 espèces. Dans la famille des Crépusculaires, 3 tribus, 9 genres et 25 espèces. La 3o famille, les Nocturnes, qui doit se continuer, n'est représentée que par une tribu, 3 genres et 15 espèces. L'auteur y donne la synonymie, l'habitat, et l'époque de l'apparition de la chenille et du papillon.

Le Bulletin du Comice agricole d'Abbeville nous apprend que les oiseaux chanteurs indigènes ont à peu près disparu d'Angleterre, par suite des rigueurs de l'hiver que nous avons eu à supporter.

Vous trouverez dans la Feuille des jeunes naturalistes une monographie des pucerons du térébinthe, la description de deux rosiers nouveaux pour la flore française, quelques renseignements sur la chasse aux coléoptères.

Le Bulletin d'insectologie agricole contient une note sur les libellules, sur la puce et sur le langage des insectes.

M. L. Olivier publie dans le Bulletin de la Société d'acclimatation une note sur les insectes morts renfermés dans les laines en ballot; il en donne la liste et en conclut la possibilité de déterminer l'origine des ballots que le marchand a souvent besoin de connaître.

Dans le Bulletin de la Société d'étude des sciences naturelles de Nîmes, M. Chareyre analyse la seconde leçon du

cours de zoologie de M. Marion, professeur à la faculté des sciences de Marseille. Je n'essayerai point d'analyser à mon tour ce compte rendu, mais je vous engage à le lire.

Dans Psyché, organe de la Société entomologique de Cambridge, M. Fonsey-Chambes étudie les laines de quelques tinéides. Ce travail me paraît l'œuvre d'un écrivain sérieux et qui possède une connaissance parfaite du sujet.

Nous devons à M. Preudhomme de Borre, deux mémoires, l'un sur le Breyeria Borinensis, lépidoptère fossile; il y discute les diverses opinions émises par les naturalistes à propos d'un fragment d'aile découvert; dans l'autre il indique la meilleure position à donner aux cartons des collections entomologiques; déjà je vous ai parlé de cet avis aux collectionneurs. Je demanderai des remerciements pour M. de Borre.

La Société des amis des sciences naturelles de Rouen nous a envoyé la seconde édition publiée par ses soins, avec une introduction de M. Bourgeois, du recueil des coléoptères anormaux de M. Mocquerys. On est étonné, en parcourant ce volume et les planches qui reproduisent chaque forme, de la quantité de monstruosités qu'avait observées l'auteur et qui sont conservées dans la collection acquise par le musée d'histoire naturelle de Rouen. M. Bourgeois, dans l'introduction, fait connaître les causes probables de ces phénomènes tératologiques qu'avait classés déjà M. Moequerys.

Le Bulletin de la Société des sciences physiques et naturelles de Bordeaux est tout entier consacré aux mathématiques appliquées. Vous pourrez y lire un très intéressant exposé de l'emploi des os dans l'industrie par M. Huyard, inventeur d'un four nouveau pour la calcination des os.

Le tome II des Mémoires de la Société des naturalistes de la petite Russie (Odessa) est composé de travaux mathématiques et astronomiques, en langue russe. Un mémoire sur la théorie mathématique des formes cométaires a été publié en français.

Le Bulletin de la Société impériale des naturalistes de Moscou contient, à l'occasion d'une visite à la collection du docteur Krylow, une notice sur les fossiles jurassiques du gouvernement de Nowogorod. M. Bedriaga y donne une monographie des reptiles de l'Asie mineure. Lisez aussi, du même auteur, un essai sur la distribution géographique des reptiles d'Europe que vous pourrez comparer avec un travail

analogue de M. Lataste. M. Linduan y étudie les xylophages destructeurs du pin (Dindroctonis); M. Cerniawski, les éponges de la mer Caspienne et du Pont-Euxin au nombre de 44 espèces.

Les géologues trouveront dans les Archives de la Société des naturalistes de Dorpat divers travaux sur la constitution géologique du sol de la partie de la Courlande voisine de Dorpat.

Les amateurs de diatomées verront avec plaisir, j'en suis certain, dans le Bulletin de la Société belge de microscopie, l'analyse d'un ouvrage de M. Brun intitulé: Diatomées des Alpes et du Jura. Ils y trouveront des indications d'habitat et des renseignements très utiles sur la préparation de ces curieux et singuliers végétaux.

La Brebissonia cite quelques fragments du même ouvrage. La Feuille des jeunes naturalistes gagne chaque jour en intérêt. M. Lichtenstein y continue son étude sur le puceron des ormeaux. MM. Viallanes et Robin y donnent, avec une belle planche, l'anatomie des écrevisses (1re partie). Une note sur le Taupin des moissons Agriotes segetum fait connaître les ravages de la larve de cet insecte, les essais faits pour le détruire.

Je ne puis que renvoyer au Journal de la Société royale microscopique de Londres. Ceux qui désirent se tenir au courant des recherches sur les infiniments petits, y trouveront, avec les perfectionnements des instruments et des méthodes à suivre pour opérer utilement, des faits nouveaux concernant la zoologie, la botanique, aussi nombreux que variés, parmi lesquels je me contenterai de citer les recherches de MM. Hogan sur les vaisseaux sanguins.

Je citerai dans le Bulletin d'insectologie agricole la note de M. Viane sur le Zeuzère du marronnier et une critique du rapport fait au conseil d'hygiène de Paris sur les dangers des dépôts de ruches d'abeilles dans les villes.

M. Haussman a donné dans les Mémoires de la Société d'histoire naturelle d'Hermanstadt une étude sur le Bubo maximus; et M. Friedenfels sur l'Artemia salina et les autres habitants des eaux de Salzberg.

Les amateurs trouveront dans le Bulletin de la Société d'acclimatation des notes utiles sur l'élevage des perruches, des faisans, et de précieuses observations sur le développement des fleurs de la Waltlii.

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