une minime portion, pour la reporter plus loin sur le papier; 5° une loupe ou verre grossissant ; 6o deux bouteilles à cyanure, sans sciure de bois ; 7° un panier pour recevoir la mousse hors d'usage. L'opérateur disposera le tamis sur une feuille de carton ou de fort papier blanc, et, prenant une poignée de mousse, il la secouera bien au-dessus du tamis, qu'il soulèvera ensuite, en lui imprimant deux ou trois petits coups, pour déloger les insectes qui cherchent à se cramponner dans leurs retraites. C'est alors qu'il faut ouvrir l'œil, car la chasse va commencer. Ce sont d'abord les Carabides et les Staphylinides qui s'élancent au pas de course sur le papier. Les Psélaphides et les Scydmænides s'avancent avec plus de prudence, mais d'un pas assez rapide encore, suivant fermement la ligne droite, et dirigeant leurs antennes en avant. Les Trichoptérygiens tournent en rond, comme les Gyrins à la surface de l'eau, et leurs mouvements sont extraordinairement vifs pour de tels pygmées. On prend les gros insectes avec les doigts ou à l'aide des pinces; on touche les petits avec la pointe du pinceau légèrement mouillé; ils y adhèrent, et l'on n'a plus qu'à introduire le pinceau dans le goulot de la bouteille et à détacher l'insecte, d'une légère secousse. M. Bell humecte, paraît-il, le pinceau entre les lèvres. Nous conseillerons, au contraire, de l'éviter, si la bouteille employée contient du cyanure: on ne saurait trop prendre de précautions contre un poison aussi subtil. Dans l'intervalle, les Charançons, les Chrysomèles, les Ténébrions, etc., se sont remis de leur choc, et les voilà qui se mettent en mouvement de leur pas lent et mesuré : proie facile à saisir pour l'entomologiste. Pêle-mêle avec les Coléoptères, on rencontre des Araignées, des Fourmis, des Acares, des Podures, et, cà et là, quelques Diptères et Hyménoptères de petite taille. Pour pouvoir étaler convenablement les plus petits insectes capturés, il faut les laisser vingt-quatre heures dans la bouteille, jusqu'à ce que la vapeur de cyanogène ait détendu leurs membres et les ait rendus plus souples. On peut alors les fixer sur une petite bande de carton, au moyen d'une colle épaissie par l'évaporation et qui ne pénètre plus le papier. On dépose, à 5 ou 6 millimètres l'une de l'autre, des gouttelettes de cette colle, et on y place les insectes étendus sur le dos, en ayant soin que la tête, les antennes et les pattes restent libres. Lorsque la colle s'est durcie, on arrange les pattes, les antennes et les palpes avec un très petit pinceau de blaireau, juste assez mouillé pour que les poils forment la pointe. Pour les insectes un peu plus gros, on se sert d'une fine aiguille emmanchée, à la pointe légèrement courbée. Une fois les membres bien étalés, on laisse sécher les insectes, ce qui demande de 3 à 8 jours selon la grosseur. On peut alors les détacher, en insérant délicatement sous l'épaule la pointe d'une aiguille fine. Lorsque cette opération a été bien faite, et que l'on a enlevé, avec l'aiguille ou le pinceau mouillé, les parcelles de colle qui seraient restées adhérentes aux élytres, il ne reste plus qu'à monter le spécimen sur une petite bande de carton, ou bien, si l'on veut en faire un objet d'étude microscopique, à l'assujettir à l'aide du baume du Canada sur une lame de verre, et à le recouvrir d'une lamelle mince. (D'après the Entomological Society of Ontario). R. VION. Action de l'acide acétique sur la chlorophylle. Beaucoup de botanistes et de chimistes se sont occupés de la chlorophylle et un grand nombres d'expériences ont été faites pour en déterminer la nature et le rôle. Et cependant il reste encore bien des choses à dire sur cette substance qui joue un si grand rôle dans la physiologie végétale. On sait depuis quelques années déjà, grâce aux travaux de Hoppe Seyler, de Frank et de Meyer, que l'acide acétique modifie la chlorophylle et la transforme en une matière d'un brun rougeâtre qui a été appelée «< chlorophylline ». Ces savants ont démontré que cette substance est identique à l'hypochlorine de Pringsheim. Voici maintenant le résultat des expériences que M. P. Pichi a faites sur le même objet et dont il a rendu compte à la « Societa Toscana di Scienze naturali di Pisa » dans la séance du 6 juillet 1884. Si on traite par l'acide acétique une solution alcoolique, suffisamment concentrée, de chlorophylle, on obtient une matière d'un brun rougeâtre qui se présente en groupements de très beaux cristaux. Les uns sont ondulés, les autres, en forme de prisme allongé. Par la méthode indiquée, on obtient ces cristaux en très peu de temps (environ 15 minutes). M. Pichi pense que, pour cette raison, on pourrait utilement adopter cette réaction dans la microchimie végétale. Le savant italien n'a pas limité ses recherches aux solutions alcooliques de chlorophylle; il a encore traité directement par l'acide acétique des filaments d'algues du genre Spirogyra et a obtenu des résultats identiques. En faisant agir l'acide acétique sur une solution alcoolique peu concentrée de chlorophylle, outre les groupements bruns rougeâtres, il en a obtenu d'autres de couleur verte. Il en a conclu que ces derniers sont le premier produit de l'action de l'acide acétique sur la chlorophylle, tandis que les cristaux bruns rougeâtres (chlorophylline) en sont le produit ultime. D'après les Atti della Societa Toscana di Scienze naturali di Pisa. V. BRANDICOURT. JOURS OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES. (École normale d'Amiens. Altitude 35.) Septembre 1884. TEMPÉRATURE ÉTAT HYG. BAROMÈTRE. DIR. DES VENTS ÉTAT DU CIEL. minima maxima m. S. matin. soir. matin. soir matin. soir. REMARQUES. 21.9 98 96 16 13.2 98 761.9 763.1 E. E. Nx Ct 98 764.6 766.6 E. E. Cl. Cl. E. E. Amiens. Imp. DELATTRE-LENOEL, rue de la République, 32. SOCIÉTÉ LINNÉENNE DF NORD DE LA FRANCE. BULLETIN MENSUEL. ADRESSER Les Ouvrages, Manuscrits et Communications intéressant la rédaction du Bulletin, à M. René VION, place au Feurre, 16, à Amiens. Les demandes d'abonnement et les Cotisations (en timbres-poste), à M. Edmond DELABY, Trésorier, rue Neuve, 10, Amiens. Le Bulletin est envoyé gratuitement à tous les Membres payants, il est adressé aux Sociétés scientifiques par voie d'échange. Prix de l'abonnement: 3 fr. par an (2 fr pour les Ecclésiastiques, les Instituteurs et les Institutrices). SOMMAIRE. -- 4884, p. 164. Ouvrages reçus, p. 164. Extrait des Procès-Verbaux : Séance générale du 14 octobre Plantes indigènes de l'Oise, Suite), par M. C. COPINEAU, p. 167. Chronique et Faits divers, par M. COPINEAU, p. 170. Bibliographie, par M. J. GARNIER, p. 173. Correspondance, p. 175. Observations météorologiques, p. 176. EXTRAIT DES PROCÈS-VERBAUX. SÉANCE GÉNÉRALE DU 14 OCTOBRE 1884. Présidence de M. GARNIER. CORRESPONDANCE: 1° M. le Préfet de la Somme informe que, sur sa proposition, le Conseil général a maintenu l'inscription au budget départemental d'une allocation de 200 fr. à la Société Linnéenne. Des remerciements sont votés au Conseil général et à M. le Préfet. 2o M. le Ministre de l'Instruction publique (Service des échanges internationaux) annonce l'envoi de plusieurs publications étrangères. 13 ANNÉE. 11 |