romancière, un catalogue quelconque en histoire naturelle, avec collection et pièces à l'appui, pour une région, si minime soit-elle, ne sait à quoi il s'engage. »

M. Jourdhenille a entrepris le sien, l'a mené à bonne fin et en a fait à mon avis une œuvre excellente. Il a adopté le catalogue méthodique de Standinger et Wocke, publié à Dresde en 1871. Le département de l'Aube qui présente un commencement de transition entre la Faune du Nord et celle du Midi, comprend 1378 espèces : 103 diurnes, 45 crépusculaires, 124 bombyx, 230 noctuélites, 207 phalénites et 669 micro-lépidoptères.

L'auteur indique les lieux où se recueillent les papillons, les époques où ils paraissent, les plantes sur lesquelles vivent les chenilles, le mois de leur éclosion. Çà et là quelques détails, lorsqu'il est besoin de signaler des particularités qui ont pour les chasseurs et les collectionneurs un intérêt spécial.

Le Bulletin de la Société de Borda ne contient que des travaux historiques.

- Le Bulletin de la Société de statistique de l'Isère est consacré à un grand travail de M. Pilot de Thorey sur les prieurés de l'ancien diocèse de Grenoble compris dans les limites du Dauphiné.

Je trouve dans le Bulletin d'insectologie agricole deux articles de M. E. Savard sur le Callidium sanguineum et sur la Sesia apiformis qui méritent l'attention.

- Dans les Annales de la Société d'agriculture, sciences et arts de la Dordogne, je lis toujours avec le même plaisir les voyages agricoles en Périgord de M. de Lamothe.

La note que M. Lombard-Dumas a inséré dans le Bulletin de la Société d'étude des sciences naturelles de Nîmes sur les phosphates de chaux dans le département du Gard ne peut manquer d'être bien accueillie par les agriculteurs qui s'appliquent à la culture intensive des céréales et des betteraves.

- Je signale aux entomologistes, dans le Bulletin de la Société d'histoire naturelle de Toulouse, l'excellent travail de M. Chalande sur les Lamellicornes français. Il a eu l'heureuse idée d'employer les tableaux dichotomiques pour la détermination des 63 genres que comprend cette famille, et

de toutes leurs espèces. Ce travail qu'il destine aux commençants est basé sur les caractères les plus saillants, les plus faciles à reconnaître et n'exige point la mutilation des sujets. Il me paraît avoir fait œuvre très utile. Mes collègues qui s'occupent spécialement d'entomologie pourront vérifier mon assertion.

M. Sequeira continue dans la Revue de la Société d'instruction de Porto son mémoire sur les préparations zoologiques, qu'il nous faudra consulter si un jour il nous est donné de pouvoir installer ce qui sera conservé de nos collections.

M. de Oliveira poursuit toujours avec le même zèle son catalogue des insectes du Portugal, M. Falgeiras son étude sur les fougères du même pays et particulièrement sur celles des environs de Porto, et M. Tait son énumération des oiseaux portugais.

La Société ornithologique de Vienne nous continue l'envoi de son Bulletin. Un temps viendra où nous pourrons lui envoyer en échange le catalogue de notre faune ornithologique.

Je laisse à nos géologues à nous faire un compte rendu du magnifique rapport de la Commission géologique des Etats-Unis que présente pour la seconde fois son savant directeur M. Powell. Vous y verrez que les Américains que l'on traite de gens positifs, sont surtout des hommes très pratiques qui, chargés d'une fonction, s'en acquittent avec tout le soin et toute l'activité dont ils sont capables, qu'ils sont compétents pour l'œuvre qu'ils doivent accomplir et que par conséquent le travail se fait sous leur direction avec le zèle et l'intelligence que l'on est en droit d'attendre de gens qui savent, et qui ont la conscience de leurs devoirs.

J. GARNIER.

JOURS

OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES. (École normale d'Amiens. Altitude 35TM.)

Août 1884.

TEMPÉRATURE ÉTAT HYG. BAROMÈTRE. DIR. DES VENTS ÉTAT DU CIEL. minima maxima m. S. matin. soir. matin. soir matin. soir.

REMARQUES.

Amiens. Imp. Delattre-LenoEL, rue de la République, 32.

SOCIÉTÉ LINNÉENNE DG NORD

DE LA

FRANCE.

BULLETIN MENSUEL.

N° 148. 1er Octobre 1884. — 14o Année. — T. VII.

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ADRESSER: Les Ouvrages, Manuscrits et Communications intéressant la rédaction du Bulletin, à M. René VION, place au Feurre, 16, à Amiens. Les demandes d'abonnement et les Cotisations (en timbres-poste), à M. Edmond Delaby, Trésorier, rue Neuve, 10, Amiens.

Le Bulletin est envoyé gratuitement à tous les Membres payants; il est adressé aux Sociétés scientifiques par voie d'échange.

Prix de l'abonnement: 3 fr. par an (2 fr pour les Ecclésiastiques, les Instituteurs et les Institutrices).

SOMMAIRE. Constitution du sol de la Flandre, par M. M. DELAGE, p. 145. Plantes indigènes de l'Oise, par M. C COPINEAU, p. 154. Chasses dans les Mousses, par M. R. VION, p. 455. Action de l'acide acétique sur la chlorophylle, par M. V. BRANDICOURT, p. 158. météorologiques, p. 160.

Observations

Constitution du sol de la Flandre.

Le sol de la Flandre est imprégné d'eau. Il s'est formé au fond des eaux. La géologie le constate et les dépôts superficiels l'attestent même à l'œil nu. Ce sont des sables d'origine marine déposés par la vague et étalés par le flot de fond.

Que l'observateur qui n'habite pas la Flandre et n'a pas vu la vieille et riche province se rende compte du rôle joué par l'eau sur le sol flamand. Qu'il fixe, un instant, les yeux sur la carte. Sauf le district montagneux du Sud-Est et quelques collines éparses dans la portion Nord, les Flandres forment une vaste plaine détrempée. Presque tout ce pays est un ancien lais de mer, prolongement géologique de la Campine.

13e ANNÉE.

10

A la surface, le sol est composé d'anciens sables marins, mêlés de grains verts de Glauconie (1). Des formations moins récentes s'étendent au-dessous sur une épaisseur considérable, ainsi que l'a révélé le forage du puits artésien d'Ostende. Ce forage a rencontré à trois cents mètres, sous les couches de craie, un terrain qu'on croit être de formation silurienne (M. Michel Mourlon). C'est là seulement que reposent les solides assises continentales qui se redressent dans l'Ardenne à plus de six cents mètres au-dessus du niveau de la mer. Les travaux des fortifications d'Anvers ont aussi permis d'explorer une partie des anciens fonds marins. Ils ont mis à découvert de vastes dépôts tertiaires qui renferment par milliers des ossements de baleines, de phoques, de poissons et d'oiseaux, toute une faune disparue. Sur d'autres points de la Flandre, on trouve aussi des sables rouges qui appartiennent à la période miocène. On les appelle Sables de Diest. Ils constituent, depuis Beringen en Campine jusqu'à Cassel en Flandre française, une série de lambeaux très développés en Flandre Orientale Belge, mais disséminés en Flandre Occidentale sur des collines plus ou moins espacées. Différents indices ont amené quelques géologues à penser que ces sables rougeâtres ou bruns souvent mêlés de grés ferrugineux ont été chassés du sein de la terre, par voie d'éjaculation, à travers une crevasse ouverte depuis Saint-Omer jusqu'en Campine. Comme la mer couvrait probablement encore la zône d'où ils ont jailli, les buttes formées sous l'eau se sont aplaties, isolées et mélangées avec l'argile des Flandres; on observe ces sables près d'Ypres, sur la crête du Casselberg et du Kemmelberg.

Deux fleuves arrosent cette surface d'origine marine. La

De plavxós vert. La Glauconie est un silicate hydraté de fer et de potasse contenant 5 à 15 % d'alcali. C'est un précieux amendement, dit M. Gosselet, professeur à la Faculté des sciences de Lille.