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Le botaniste italien voit dans la plante qu'il a récoltée une nouvelle espèce; mais, pour le moment, il se borne à faire remarquer que l'on confond dans le seul Sparganium ramosum deux formes pourtant bien distinctes, dont l'une a les fruits ovales, avec l'extrémité conique et une longue pointe, et l'autre des fruits dont le sommet est déprimé et brusquement acuminé.

Aucune description des autres espèces du genre Sparganium ne peut convenir à la plante récoltée par M. Mori.

Elle a une certaine ressemblance avec le S. eurycarpum décrit par Enghelman. Les fruits de ces deux espèces sont de forme à peu près semblables. Mais ils sont si gros dans le S. eurycarpum que l'on doit convenir qu'il s'agit de deux espèces différentes.

Atti della Societa Toscana di Scienze naturali).

L'instinct chez les Vers de terre. Les jardiniers connaissent bien cette habitude qu'ont les vers de terre de s'emparer des feuilles tombées des arbres et de les enterrer à demi dans leurs trous. Nous trouvons à ce sujet dans les Proceedings of the Academy of natural sciences of Philadelphia (séance du 14 novembre 1882) la curieuse communication suivante :

M. Potts présente une boite pleine de terre montrant que les vers de terre y ont enfoui des feuilles de saules-pleureurs. Beaucoup de ces feuilles ont été attirées en terre par le pétiole; ce moyen, qui est naturellement le plus simple, est considéré par Darwin, dans son ouvrage sur les vers de terre, comme une preuve de l'intelligence de ces humbles créatures.

M. Meehan fait remarquer que, quoique ayant vu en Angleterre les feuilles attirées dans la terre, ainsi que le décrit Darwin, il n'a jamais vu ce fait en Amérique, bien que depuis nombre d'années il se trouvât dans des condi

tions très favorables pour observer cette étrange habitude du ver de terre.

M. Potts dit ensuite que le terrain au-dessous du saulepleureur était couvert de lòmbrics, dont plusieurs de grande taille. Le temps humide qu'il faisait depuis deux semaines les avaient amenés à la surface et en même temps les feuilles du saule, vertes et succulentes, tombaient en abondance. Les vers de terre s'en emparaient, durant la nuit, les emportaient dans leurs trous: Pour enfouir un pouce de la feuille, il leur fallait un jour, ou une nuit de travail.

Pendant le jour, l'aspect du voisinage du saule-pleureur était très curieux. Dans les plates-bandes, dans les pelouses, dans les allées sablées et même entre les joints des briques de pavage, partout où les galeries des lombrics avaient atteint la surface, les actifs habitants avaient «< planté »>< leurs feuilles verticalement; quelquefois une seule feuille, souvent en touffes de 6, 8 ou plus, simulant assez bien un jardin d'enfant.

En creusant au-dessous des touffes, il trouvait généralement les vers ayant une extrémité près de la base des feuilles.

Le phénomène n'est pas entièrement nouveau ; mais jamais il n'avait rencontré ces « plantations de vers » (worm plantings) en aussi grande quantité.

(Proceedings of the Academy of natural sciences of Philadelphia. Part III Octobre à décembre 1882).

Traductions par V. BRANDICOURT.

BIBLIOGRAPHIE

Par le Président de la Société.

Notre récolte n'est pas inférieure à celle des mois précédents et j'avoue que je serais bien désireux que quelqu'un de vous partageât avec moi la tâche de rapporteur que je me suis volontairement imposée. J'y trouve à la fois plaisir et profit cependant, mais je ne veux point être égoiste.

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Dans le bulletin de la Société des sciences de Nancy M. Godfrin s'occupe de la chlorophylle chez les embryons. de Phanérogames et de la formation des grains de chlorophylle. Beaucoup d'embryons, dit-il, sont colorés en vert par la chlorophylle pendant leur vie inter-ovarienne; c'est un fait constant dans le genre et même dans la famille. Mais ce phénomène ne s'observe ni chez les monocotyledones ni chez les gymnospermes. Les embryons colorés en vert à l'état latent conservent cette coloration en germant. M. Lemaire donne une liste des Desmidiées observées dans les Vosges. Ces algues microscopiques que l'on trouve dans les eaux douces peu profondes et peu courantes, dans les tourbières, sur les Sphaignes ont été peu étudiées encore. M. Lemaire indique l'outillage nécessaire pour la récolte et le mode de préparation qui exige du collectionneur une grande patience et une non moins grande habileté de mains.

- Je lis toujours avec intérêt les voyages agricoles en Périgord de M. L. de Lamothe. L'agriculteur est doublé d'un archéologue et d'un lettré, je vous l'ai déjà dit.

Je regrette de ne savoir pas lire couramment les livres allemands, car il me semble que j'aurais eu beaucoup à vous dire sur les travaux d'ichthyologie que contient la 40° année du bulletin de la Société des naturalistes de Wurtemberg. Vous trouverez dans le recueil de la Société d'histoire naturelle de Cassel un essai sur les lichens de Cassel par M. G. Egeling. Je recommande aux curieux le répertoire bibliographique du gouvernement de Cassel publié par M. Ackermann pour la même Société.

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Les mémoires de la Société d'émulation d'Abbeville contiennent le catalogue raisonné des hépatiques de l'ar

rondissement d'Abbeville par M. de Vicq. Vous connaissez tous ce travail qui ajoute un chapitre nouveau à notre flore. Dans ce même volume, M. de Vicq a donné une notice sur M. Blondin de Brutelette, un excellent botaniste qui avait été son collaborateur pour le catalogue des plantes vasculaires de notre département.

M. S. Pellet continue, dans le bulletin de la Société d'étude des sciences naturelles de Nîmes, ses éléments de minéralogie appliquée aux arts et à l'industrie.

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Les mémoires de la Société physico-économique de Koenigsberg fourniront aux entomologistes une étude de M. Brischke sur le genre Nematus de la famille des Tenthrédines. Les botanistes y trouveront un mémoire de M. Bethke sur les hybrides du genre Viola, et les comptes rendus de la réunion de la Société botanique de Prusse à Osterode le 3 octobre 1882; ils connaîtront les espèces recueillies par chacun des membres dans la circonscription, et les espèces nouvelles qui sont spécialement indiquées.

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- Dans la Feuille des jeunes naturalistes, M. Viallanes donne l'anatomie de la larve d'une libellule avec une belle planche. M. Houlbert y donne les stations de quelques plantes rares de la Mayenne. M. Fauconnet a établi un tableau synoptique du genre Clythra qui sera fort utile aux entomologistes. -M. Finot s'occupe de la préparation des Orthoptères. Les procédés qu'il indique lui paraissent avoir fait disparaître les difficultés que l'on éprouvait autrefois pour la conservation de ces insectes. On doit à M. Matthey une liste des oiseaux de la Faune de Neufchâtel en Suisse. Vous savez sans doute que la galerie ornithologique de cette ville est des plus curieuses et parfaitement organisée.

Avis encore aux entomologistes. Ils trouveront dans le bulletin de la Société d'histoire naturelle d'Elberfeld un catalogue des Orthoptères de cette région, comprenant 2304 insectes appartenant à 70 familles.

- M. G. Weymer décrit quelques variétés de Lépidoptères ou plutôt quelques variations observées chez des Lépidoptères. Un plus habile pourra vous parler de l'étude de M. Hermann Schmidt sur les insectes particuliers de la flore du cercle d'Elberfeld.

Les observations de M. de Herder (Bulletin de la

Société des naturalistes de Moscou) sur les Pédiculaires intéresseront les botanistes.

Le bulletin de la Société des sciences historiques et naturelles de l'Yonne contient une notice de M. H. E. Sauvage sur le genre Caturus, poisson fossile du lias supérieur de l'Yonne; deux planches montrent ce poisson à formes régulières, trapu, et tous les détails de sa tête grosse et ramassée et de sa gueule armée de dents nombreuses, fortes et pointues.

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Les entomologistes qui veulent se tenir au courant des nouveaux insectes recueillis dans les diverses contrées du globe doivent suivre les comptes rendus de la Société entomologique de Belgique.

- Le n° 4 de la Revue des travaux scientifiques mentionne notre bulletin et nos mémoires, et cite le catalogue des Mollusques recueillis aux environs d'Amiens par le P. Vaniot, et la liste des coleoptères trouvés par M. Decaux aux environs de Cayeux.

La Société des naturalistes d'Hermannstadt publie des remarques botaniques de M. Kanitz et un catalogue de mollusques par M. Kimakowicz.

Je remarque dans les mémoires de la Société d'histoire naturelle de Brême une bibliographie par M. Poppe, des ouvrages d'histoire naturelle qui ont trait au nord-ouest de l'Allemagne. Il n'est question que d'ouvrages allemands et le nombre en est considérable. Les botanistes trouveront aussi à glaner dans ce recueil.

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La Société entomologique Suisse publie la troisième partie du catalogue des Lépidoptères de Suisse par M. Frey. M. Pailleux continue dans le bulletin de la Société d'acclimatation l'exposé des produits de son potager d'un curieux dans lequel il a essayé et donné comme excellentes à propager près de 100 espèces de plantes comestibles. M. Raveret-Wattel dont je vous ai signalé le rapport sur l'état de la pisciculture à l'étranger, fait connaître les échelles à saumon employées en Amérique pour faciliter les voyages des poissons migrateurs.

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A chacun de vous de parcourir les mémoires de la Société zoologico-botanique de Vienne, je suis assuré que

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